Senior : peut-on manger moins de viande quand on vieillit ? Image d'illustrationIstock
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Il faut le dire, la viande perd en popularité. Selon UFC que choisir, 2 Français sur 3 ont diminué leur consommation pour des raisons économiques, écologiques, et de santé cardiovasculaire. Chez les seniors, deux autres raisons s’y ajoutent : le dégoût de la viande rouge et les difficultés de mastication. Et ce changement d’habitudes de consommation pourrait bien continuer sur cette voie. Une problématique nutritionnelle non sans conséquence pour les plus de 50 ans notamment d’un point de vue musculaire.

Ce tissu a en effet besoin de protéines pour garantir son bon fonctionnement. "Cette carence entraîne une perte de masse et de force musculaire plus connue sous le nom de sarcopénie, avec des conséquences sur la mobilité des seniors", explique Raphaël Gruman, nutritionniste et ambassadeur de Medisite. Ce manque peut en effet, entraîner des fractures qui nécessitent parfois plusieurs semaines d’immobilisations.

"Le quinoa détient 20 grammes de protéine pour 100 grammes. C’est l’équivalent de la viande"

Il est vrai qu’en matière de nutrition la viande est un aliment intéressant. Selon l’agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire (ANSES), les viandes couvrent environ 15 % des besoins quotidiens en protéines. "Mais si c’est une bonne source de nutriments disponibles, elle n’a rien de spécifique", indique Nicole Darmon, directrice de recherche en nutrition à l’Inrae à L’UFC Que Choisir en octobre 2023.

La richesse des légumineuses

Pour Raphaël Gruman, il existe en effet d’autres moyens de s’en procurer. "Il y en a dans le poisson comme le thon, les sardines et le maquereau. Et celui-ci présente de nombreux avantages, il est moins cher, il neutralise le problème du dégoût de la viande et il est très simple à mastiquer", rappelle le nutritionniste.

Les végétaux présentent également une richesse nutritionnelle. "Le quinoa détient 20 grammes de protéine pour 100 grammes. C’est l’équivalent de la viande", souligne-t-il. Selon l’Inrae, les légumineuses associées aux céréales ont une composition en acides aminés complémentaires qui permet aussi de remplacer une partie des protéines animales.

Des grandes salades composées pour compenser

Mais rassurez-vous, l’organisme n’a pas besoin d'avoir un apport de protéine à chaque repas : deux suffisent selon Raphaël Grumam. "Je conseille à mes patients de prendre des œufs, du fromage ou du jambon au petit-déjeuner, et une autre forme de protéine comme les légumineuses au déjeuner. Comme ça le soir ils peuvent prendre uniquement une soupe de légumes comme à leur habitude", précise-t-il.

Les salades composées sont d’ailleurs un bon moyen de compenser la perte de ce nutriment. "Un mélange de crudités, de lentilles, pois cassés, quinoa, fromage comme le comté, l'emmental et quelques fruits secs comblera totalement les besoins". Et l’avantage avec ce type de plats, c’est qu'il existe mille façons de les constituer.

La sédentarité : notre pire ennemi

Mais garantir un apport quotidien en protéines n’est pas suffisant selon le nutritionniste. Pour qu’elles apportent un bénéfice aux muscles, elles doivent être assimilées. "L’activité physique est nécessaire pour entretenir la masse musculaire". Et pour ça tout est permis : jardinage, marche à pied, vélo, natation, yoga, le tout est de faire fonctionner les muscles quotidiennement pour lutter contre la sarcopénie.

Cette maladie est plus fréquente que l’on peut imaginer. Une synthèse de plusieurs études médicales montre que la proportion de personnes de 60 à 70 ans souffrant de sarcopénie varie de 5 à 25 %. Elle peut atteindre 50 % chez les plus de 80 ans. D'où l'importance de rester vigilant. "Le patient tombe facilement dans une spirale qu’il est important de prendre en charge rapidement et les aidants ont un vrai rôle à jouer. Il est nécessaire d’alerter au plus vite avant que le problème ne devienne trop avancé et difficile à traiter".

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