Les farines du commerce bientôt systématiquement enrichies en vitamine en France ? shutterstock
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La vitamine B9, que l’on appelle aussi folates (pour sa forme naturelle, présente dans la l'alimentation) ou acide folique (sa forme synthétique, dans les compléments alimentaires) est une vitamine du groupe B (comme son nom l’indique) qui se trouve en quantité intéressante dans les légumineuses, les légumes à feuille (salade, épinards, choux, poireaux, endives…) mais aussi la viande, le poisson, les oeufs, le foie, les produits laitiers… En ayant une alimentation variée, qui comprend suffisamment de fruits et légumes frais, on fait (en principe) le plein de folates.

La vitamine B9, à quoi ça sert ?

La vitamine B9 joue un rôle essentiel dans le développement et le fonctionnement de nos cellules, elle est impliquée dans différents systèmes, comme nos systèmes sanguins (les folates participent, avec la vitamine B12, à la formation des globules rouges) et immunitaires. D’ailleurs, si nous manquons de vitamines B9, les signes d’une carence sont ceux d’une anémie. “Une carence en vitamine B9 se manifeste par une anémie dite « mégaloblastique » car elle se caractérise par la présence de globules rouges anormalement grands avec des noyaux peu différenciés”, apprend-on sur le site de l’Anses. Un manque de folates peut ainsi conduire à ces signes :

  • La fatigue,
  • Des maux de tête,
  • Des vertiges,
  • De l’essoufflement,
  • Une pâleur.

Une carence plus grave peut “aboutir à une langue rouge et douloureuse, une diarrhée, une diminution du goût, une dépression, une confusion et une démence”, explique le Dr Larry E. Johnson, médecin américain, dans un étude dédiée*.

En France, près de la moitié des femmes en âge de procréer présentent un déficit en folates, le plus souvent sans le savoir.

Toutefois, rassurez-vous les carences graves sont rares, excepté dans certains cas (régime restrictif, anorexie, alcoolisme…).

Les déficits sont, en revanche, plus courants. Et ils peuvent avoir des conséquences graves, notamment pendant la grossesse, car les besoins en vitamine B9 sont plus importants et une carence peut entraîner des malformations du fœtus : les anomalies de fermeture du tube neural (AFTN).

Une alimentation trop pauvre en folates ? Pas seulement !

En France, près de la moitié des femmes en âge de procréer présentent un déficit en folates, le plus souvent sans le savoir. C’est pourquoi il est recommandé de se supplémenter avant de tomber enceinte : 600 microgrammes/jour au moins 4 semaines avant la conception puis pendant les 12 premières semaines de grossesse.

Malheureusement, les AFTN sont courantes (plus d’une grossesse sur mille), encore aujourd’hui. Une alimentation trop pauvre en folates ou une supplémentation négligée peuvent être incriminées, mais les causes sont parfois plurielles : antécédents familiaux de malformation du tube neural, diabète, obésité et certains médicaments (en cas d’épilepsie en particulier).

Vitamine B9 (folates) : les recommandations de l’Anses

Nous connaissons le lait enrichi en vitamine D ou encore les céréales dopées à la vitamine B12. Partant de ce constat, on peut imaginer d’autres aliments enrichis.

C’est ce que préconise l’Anses qui conclut “qu’un enrichissement systématique en acide folique à 200 µg/100 g des farines de blé, blanches et complètes, permettrait de réduire les risques d’AFTN en France. Dans les nombreux pays où cette mesure a déjà été mise en œuvre, une diminution des risques d’AFTN a été constatée”.

On pourrait ainsi bientôt pouvoir acheter des farines enrichies en vitamine B9. Toutes les farines ? “La farine de blé a été choisie comme l’aliment à enrichir pour deux raisons : il s’agit d’un ingrédient utilisé dans de nombreux produits couramment consommés (pains, biscuits, etc.) et ces produits sont économiquement accessibles pour l’ensemble des femmes ciblées”, explique Vincent Bitane, coordinateur scientifique de l’expertise.

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