- 1 - Cancer du côlon : les graisses animales dangereuses, mais les graisses végétales ?
- 2 - Quelles sont les huiles trop riches en omégas-6 ?
- 3 - Les huiles chauffées sont-elles plus dangereuses pour la santé ?
- 4 - Alimentation anticancer : comment réduire la quantité d'omégas-6 dans son alimentation ?
- 5 - Aliments transformés : des risques de cancer augmentés
On cible de plus en plus précisément les liens entre notre alimentation et le cancer colorectal. Pour rappel, le cancer colorectal (cancer du côlon dans 60 % des cas et cancer du rectum dans les 40 % restants) est le troisième cancer le plus fréquent chez l’homme (après la prostate et le poumon), le deuxième chez la femme (après le sein). Un cancer qui touche en priorité les plus de 50 ans (95 % des diagnostics sont posés chez les plus de 50 ans) mais qui est en augmentation chez les plus jeunes et chez les femmes.
Heureusement, les chances de guérison sont plutôt bonnes, quand il est dépisté tôt. L'alimentation, on le sait aussi avec certitude, joue également un rôle crucial dans la survenue de ce cancer. Un rôle d'autant plus prégnant que les polypes mettent la plupart du temps plus de 10 ans à évoluer en cancer.
Cancer du côlon : les graisses animales dangereuses, mais les graisses végétales ?
De nombreux travaux scientifiques ont mis en évidence les liens entre l’alimentation et plus globalement l’hygiène de vie et le risque de cancer colorectal. L’Institut national du cancer (Inca) liste ainsi ces mauvaises habitudes de vie, impliquées dans un risque accru de lésions cancéreuses :
- L’alimentation trop riche, notamment en graisses animales ;
- La consommation importante de viandes rouges ;
- L’inactivité physique ;
- Le surpoids ;
- La consommation d’alcool ;
- La consommation de tabac
Une alimentation trop riche en graisses animales (charcuterie, viandes, fromage, beurre…) et graisses saturées (ces graisses très prisées par l’industrie-agroalimentaire) est donc, on ne vous l’apprend sans doute pas, mauvaise pour la santé car pro inflammatoire, ce qui favorise nombre de maladies, dont certains cancers.
Les graisses végétales, en revanche, ont plutôt bonne presse, notamment car elles sont riches en omégas, qui, au contraire d’une majorité de produits animaux (en dehors des poissons gras, intéressants pour leurs apports en omégas-3) combattant l’inflammation de l’organisme. Sauf que tous les omégas ne se valent pas !
Si les omégas-3 et 9 ont effectivement une action anti-inflammatoire, les omégas-6 en revanche sont pro inflammatoires quand ils sont consommés en trop grande quantité. Et ce sont justement les omégas-6 trop présents dans ces huiles qui posent problème, selon cette nouvelle étude américaine.
Quelles sont les huiles trop riches en omégas-6 ?
Publiée dans la revue scientifique Gut Journal il y a quelques semaines, cette étude s’est intéressée - fait inédit - aux quantités d’omégas-3 (anti-inflammatoires) et 6 (pro inflammatoires) présents dans les tumeurs cancéreuses de 80 patients. Les résultats sont sans appel : “L’étude montre une association entre des niveaux élevés d’acides gras oméga-6 et une augmentation de la croissance du cancer du côlon”, explique ainsi Heather Yeo, chirurgienne viscérale à New York qui a participé aux travaux.
Les huiles de graines pointées par les scientifiques et dont la consommation (excessive) peut poser problème, sont parmi celles que nous consommons régulièrement :
- Huile de colza ;
- Huile de pépins de raisin ;
- Huile de maïs ;
- Huile de tournesol ;
- Huile d’arachide.
Les huiles chauffées sont-elles plus dangereuses pour la santé ?
Toutes les huiles n'ont pas le même point de fumée (température à partir de laquelle l'huile dégage de la fumée et donc des composés potentiellement toxiques), et certaines huiles ne doivent jamais être chauffées car elles développent alors des molécules cancérigènes. C'est le cas de l'huile de colza, de lin, de maïs, mais aussi de l'huile de noix ou de soja. Il faut donc conserver ces huiles uniquement pour l'assaisonnement. De plus, même quand les huiles ont un point de fumée élevé (c'est le cas de l'huile de tournesol par exemple, dont le point de fumée s'établit à 232 °C), elles peuvent être dangereuses.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a ainsi émis un bulletin d'alerte fin 2024 sur les risques plus élevés de cancer chez les personnes qui travaillent en restauration à cause des huiles de fritures.
Alimentation anticancer : comment réduire la quantité d'omégas-6 dans son alimentation ?
Les recommandations officielles suggèrent de consommer au maximum cinq omégas-6 pour un oméga-3. En réalité, la majorité d’entre nous avalons dix à vingt omégas-6 pour seulement un oméga-3. Pourquoi ? Parce que nous utilisons beaucoup ces fameuses huiles riches en omégas-6, en particulier l’huile de tournesol, ce qui rejoint les conclusions de l’étude américaine.
La bonne idée ? Mixer régulièrement les huiles d’assaisonnement et de cuisson pour ne pas consommer quasi exclusivement de l'huile de tournesol, trop concentrée en oméga-6. En revanche, supprimer totalement certaines huiles, notamment l’huile de colza est dommage, car elle affiche plutôt un bon ratio oméga 6/oméga-3.
Aliments transformés : des risques de cancer augmentés
Du côté des aliments ultra-transformés, riches en omégas-6 mais aussi en sucre, conservateurs, sel, la seule alternative est de réduire au maximum leur consommation.
“Nous observons désormais cette inflammation dans les tumeurs du côlon elles-mêmes, et le cancer est comme une plaie chronique qui ne guérit pas, précise de son côté le Dr Timothy Yeatman qui officie à l’Institut du cancer de Tampa en Floride. Si votre corps se nourrit quotidiennement d'aliments ultra-transformés, sa capacité à guérir cette plaie diminue en raison de l'inflammation et de la suppression du système immunitaire qui permettent finalement au cancer de se développer.
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