woman receiving radiotherapy treatments for cancerIstock

Dans son dernier Panorama des cancers de France, publié en juillet 2023, l'Institut national du Cancer révèle que près de 420 000 personnes atteintes de cancer ont été traitées par la chirurgie en 2023, loin devant la radiothérapie qui a concerné “seulement” un peu plus de 240 000 personnes.

Si on ajoute à ces données les opérations pour des tumeurs (le plus souvent) bénignes (méningiome, nodules thyroïdiens…), les chiffres s’envolent.

De fait, la chirurgie a largement montré son efficacité, et les nouvelles avancées opératoires (chirurgie mini invasive, intelligence artificielle…) rendent les gestes de plus en plus sûrs et les suites opératoires plus simples.

Quels bénéfices pour les patients ?

Il n’empêche, les suites post-opératoires, les séquelles ou complications éventuelles, les cicatrices, la convalescence sont autant de lourds fardeaux à porter pour les patients. Sans parler de la peur de l’opération.

L'Institut régional du cancer de Montpellier rappelle ainsi que la peur de la chirurgie et de l’anesthésie est bien réelle : “Les sujets opérés sont en moyenne 20% plus anxieux que la population générale. En oncologie, ces niveaux d'anxiété sont souvent encore plus élevés, avec 60 à 80 % des patients qui ressentent du stress tout au long de leur parcours de soins.”

Dans ces conditions, les alternatives à la chirurgie sont tentantes, d’autant plus qu’elles obtiennent, pour celle que nous vous détaillons ici, d’excellents niveaux de résultat.

Méningiomes : des rayons puissants mais ultra ciblés

La radiochirurgie stéréotaxique intracrânienne par Gamma Knife s’est développée depuis quelques années et propose un traitement alternatif en cas de tumeurs intracrâniennes de petite taille (moins de 3 cm) bénignes ou malignes : méningiome, tumeurs hypophysaires, métastases…

L’idée ici est de cibler précisément la tumeur avec une dose très forte de rayons sans endommager les tissus sains qui se trouvent autour.

Pour proposer ce type de traitement, les centres de santé doivent obligatoirement être équipés d’un matériel spécifique et ultra sophistiqué, sans lequel cette radiochirurgie n’est pas possible. Le protocole se déroule généralement sur une à cinq séances, réalisée(s) en ambulatoire (sans hospitalisation).

Une électrode pour éliminer les nodules thyroïdiens

La plupart du temps bénins, les nodules thyroïdiens n’en sont pas moins gênants (ils peuvent entraîner des difficultés à la déglutition). Il est alors recommandé de les enlever par chirurgie. Depuis quelques années, une nouvelle technique permet de se passer d’opération : la thermoablation.

Après 10 ans d’études, cette technique fait partie des nouvelles recommandations nationales de la société savante d’endocrinologie”, explique un communiqué de presse qui présente cette technique désormais aussi accessible en Bretagne (CHP Brest - Polyclinique Keraudren), après s’être déployé dans d’autres parties du territoire (Montpellier, Paris, Lyon, Nantes, Marseille…).

Le principe est plutôt simple : il s’agit d’entrer dans le nodule et de le chauffer à plus de 70 °C pour le "décomposer". “Cette technique permet de réduire le volume du nodule jusqu’à 90 % de son volume initial ou de corriger une hyperthyroïdie d’origine nodulaire pour une bonne partie des nodules traités", explique le communiqué de presse du CHP Brest.

Une radiothérapie spécifique pour les cancers cutanés et les cancers du rectum

Cette technique s’appelle la radiothérapie de contact. Contrairement aux rayons traditionnellement utilisés pour traiter les cancers, ce sont des rayons X de basse énergie qui sont utilisés ici. Les organes sont préservés car les rayons restent en surface. A Gustave Roussy, premier centre de lutte contre le cancer en Europe, situé en région parisienne, il est possible depuis le mois de juin 2024 de bénéficier de ce protocole qui permet d’éviter des chirurgies invasives pour certains cancer de la peau mais aussi pour certains cancers du rectum (le patient peuvent ainsi éviter la pose d’une poche de stomie, qui recueille selles et/ou urines). « Il s’agit d’un geste très technique en termes de réalisation, mais dont les bénéfices pour les patients sont importants », explique le Dr Jérôme Durand-Labrunie, oncologue radiothérapeute.

Sources

Communiqué de presse Gustave Roussy

Communiqué de presse Elsan

https://www.chu-lyon.fr/radiochirurgie-stereotaxique-intracranienne-par-gamma-knife

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