On n’est pas épargnés. Entre les “nouvelles” maladies qui émergent à la faveur du réchauffement climatique et les anciennes, que l’on croyait “oubliées”, qui reviennent sur le devant de la scène, il y a de quoi s’inquiéter. En effet, des cas de dengue, de rubéole, de diphtérie ou de scorbut fleurissent sur le territoire ces dernières années.
Les causes sont plurielles : recul de la vaccination pour des maladies comme la rubéole, la diphtérie ou la coqueluche, réchauffement climatique qui nous confronte à la dengue ou la maladie de Lyme. Pour le scorbut et le rachitisme, deux maladies qui avaient pourtant disparu sous nos contrées, les coupables sont à rechercher du côté de notre assiette.
Scorbut : une hausse des cas qui inquiète les autorités sanitaires
Les conclusions d’une étude menée par le service de rhumatologie du centre hospitalier et universitaire de Nice et publiée dans la Revue de médecine interne en 2018 étaient déjà limpides : “le scorbut, ou carence profonde en vitamine C (ou acide ascorbique), reste une pathologie rare dans les pays développés, mais ne doit pas être oublié.” A raison, car des cas ont été répertoriés en France dès 2019.
Très courante chez les marins qui partaient de long mois en mer pendant lesquels ils ne consommaient aucun fruit ni légumes (qui concentrent nos apports en vitamine C), cette maladie a décimé nombre d’équipages jusqu’au XXème siècle. Il faudra attendre l’intervention d’un médecin anglais, James Lindt, pour que du jus de citron soit ajouté aux rations des marins, faisant disparaître la maladie.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) classe la malbouffe comme la première cause de mortalité au monde, un décès sur cinq lui serait en effet directement lié.
Aujourd’hui, on ne navigue plus à fond de cale et on a facilement accès aux fruits et légumes en général et aux agrumes en particulier. Pourtant, cette maladie revient.
Même si les cas restent heureusement rares, il n’est pas inutile d’en reconnaître les symptômes. D’autant que cette maladie, mortelle si elle n’est pas traitée, se soigne très bien avec des apports élevés de vitamine C.
Voici les principaux symptômes qui peuvent amener à suspecter une carence prolongée en vitamine C :
- Fatigue
- Irritabilité
- Perte de poids
- Gencives gonflées et/ou qui saignent
- Déchaussement dentaire
- Peau et cheveux secs, peau rugueuse au toucher
- Infections à répétition, plaies qui ne cicatrisent pas …
Comment expliquer le retour du scorbut ?
Notre alimentation moderne ultra transformée est, on le sait avec certitude aujourd'hui , responsable de nombreuses maladies. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) classe même la malbouffe comme la première cause de mortalité au monde, un décès sur cinq lui serait en effet directement lié. Et c’est aussi le cas pour le scorbut.
Plusieurs spécialistes pointent du doigt l’appauvrissement en produits frais de nos assiettes, là où les fast food et les aliments ultra transformés sont devenus rois. Des problématiques alimentaires que l’on retrouve plus couramment dans les foyers les moins aisés, mais pas seulement.
La littérature scientifique rapporte ainsi le cas en Suisse d’un petit garçon de cinq ans en errance diagnostique pour des douleurs diffuses et des difficultés à marcher. Après de nombreux examens, les médecins finissent par repérer un scorbut : le garçonnet issu d’un milieu aisé ne se nourrissait que de fromage et de produits sucrés car il n’aimait pas les fruits et légumes.
Au manque de fuits et légumes dans l’alimentation, on peut ajouter le tabagisme et le diabète chez la personne obèse, qui semblent être des facteurs aggravants.
Rachitisme : la pauvreté alimentaire en cause
En juillet 2024, la Société Française de Pédiatrie (SFP) , s’est fendue d’un communiqué de presse pour rappeler les enjeux de la lutte contre le rachitisme qui n’est pas induit comme le scorbut par une carence en vitamine C mais par une carence en vitamine D couplée à un manque de calcium. Là encore, bien pris en charge par une supplémentation idoine, le rachitisme est réversible et se soigne en quelques mois.
“Le rachitisme carentiel, autrefois une maladie dévastatrice chez les enfants, est un problème de santé osseuse pédiatrique courant mais évitable grâce aux politiques publiques de supplémentation en vitamine D, qui peut avoir des effets permanents à l’âge adulte, précise ainsi le communiqué de la SFR. Cependant, des efforts continus sont nécessaires pour éliminer le rachitisme dans les régions où il persiste en raison de conditions socio-économiques défavorables.” Pour rappel, on trouve de la vitamine D dans les poissons gras, certains champignons, le jaune d’oeuf, le chocolat noir et du calcium dans les produits laitiers, les légumineuses, les fruits à coques, les légumes feuilles (chou, épinards…).
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