Les enfants représentent un énorme marché pour les laboratoires fabricants de médicaments soulageant les maux du quotidien. Problème : beaucoup d'études publiées depuis le début des années 2000 ont mis en évidence des effets indésirables graves pas assez connus et un manque d'efficacité. Ce que rappelle l'UFC-Que-Choisir le 21 février 2018 pointant du doigt "des médicaments à éviter qui demeurent sur le marché.
Rhume : pas de décongestionnants
Si le rhume est gênant au quotidien, plus encore chez l'enfant, il n'est pas grave et ne devrait donc pas donner lieu à des médications inappropriées. "Pour limiter les dégâts, faites simple : le sérum physiologique en dosette ou l’eau salée en spray plusieurs fois par jour sont vos meilleurs alliés, y compris pour éviter la toux" indique l'UFC. Et arrêtez sans attendre : les sprays antiseptiques ou décongestionnants pour le nez (contre-indiqués aux moins de 15 ans), les suppositoires associant antiallergique et paracétamol et les inhalations à base d’huiles essentielles (risque de convulsions).
Toux : on nettoie le nez
Un enfant qui tousse... la nuit surtout... c'est dur à vivre. Le premier réflexe ne doit pas être de donner un sirop pour la calmer. Mais de nettoyer le nez de l'enfant avec du sérum physiologique ou de l’eau de mer. Les sirops ou suppositoires anti toux sèche ou grasse "n'ont pas d'utilité prouvée et présentent des effets indésirables" rappelle le magazine.
Fièvre, douleur : pas d'Advil® en première intention
Que l'enfant ait de la fièvre ou des douleurs, il ne faut pas lui donner des anti-inflammatoires en première intention comme l'ibruprofène (Advil®) largement prescrit il y a quelques années, en raison de ses contre-indications et de ses effets indésirables. "Si un médicament est nécessaire, le paracétamol (Doliprane®, Dolko®, Dafalgan pédiatrique®) fait l’affaire, à condition de bien respecter la posologie."
Gastro-entérite, diarrhée : pas d'antiseptiques intestinaux
Quand un enfant a la diarrhée, la priorité c'est d'éviter sa déshydratation, surtout quand il a moins de 2 ans. Donc la chose incontournable à lui donner ce sont les solutions de réhydratation orale. Pour le reste, plusieurs médicaments doivent être évités comme l'Imodium enfants® parce qu'il "peut provoquer des syndromes pseudo-occlusifs en bloquant le transit et expose à des somnolences gênant la réhydratation", les antiseptiques intestinaux comme Panfurex®, potentiellement toxiques pour l’enfant (allergie, effets cutanés graves), ou encore les anti-inflammatoires non stéroidiens (AINS) comme l'Advil® ou le Nurofenpro.
RGO : pas de Motilium®
Le reflux du nourrisson ou RGO est délicat à prendre en charge. Pendant longtemps, des parents se retrouvaient avec des ordonnances à rallonge pour soulager le bébé. Mais bien souvent, les médicaments prescrits exposaient à davantage de risques que de bienfaits. Pour preuve, le cas du Motilium® ou du Péridys®, anti-vomitifs reconnus. Ils ont été "r esponsables d’effets indésirables graves tels que des problèmes cardiaques et neurologiques rares" rappelle l'UFC. Depuis 2016, la Haute Autorité de Santé a recommandé de ne plus les utiliser chez l'enfant. Ce qui ne les empêchent pas d'être encore sur le marché.
Médicaments pour enfants Trop sont inutiles ou dangereux, UFC-Que-Choisir, 21 février 2018.
Vidéo : Pourquoi ces médicaments sont-ils dangereux ?
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