Cette question horrible que l’on pose aux femmes lorsque leur santé mentale est mise à malAdobe Stock
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« T’as tes règles ou quoi ? » Quelle femme ne s’est pas déjà vu poser cette question lorsqu’elle exprime sa colère ? Cette question est si ancrée dans le vocabulaire collectif qu’elle est également utilisée par les professionnels de la santé mentale, comme le révèle les données récoltées par l’association britannique CALM.

Les femmes et leur santé mentale, un sujet non considéré

Les données obtenues par CALM ont été récoltées auprès de plusieurs femmes âgées de 18 à 34 ans.

Près d’un quart de ces femmes ont avoué à l’association ne pas avoir souhaité échanger au sujet de leur santé mentale par crainte d’être qualifiées de « personnes cherchant de l’attention » comme le relaie le média britannique Metro.

Un problème lorsque l’on sait que, d’après Santé publique France, les suicides chez les femmes âgées de 15 à 29 ans étaient en augmentation en 2021 à hauteur de 22 %.

Et celles qui ont eu le courage d’en parler se sont vues dire, pour 27 % d’entre elles, que cela pouvait être dû aux hormones.

Simon Gunning, PDG de CALM, interviewé par Metro, expliquait : « Nos recherches montrent que même lorsqu'elles s'expriment, les sentiments et les symptômes des jeunes femmes sont souvent ignorés. Ces idées préconçues préjudiciables laissent les jeunes femmes sans voix et sans soutien et des vies sont en danger comme jamais auparavant. »

Les femmes, perpétuelles victimes de leur genre en médecine

La même enquête a révélé également qu’1 femmes sur 5 a été questionnée sur ses règles au moins une fois par un professionnel de la santé mentale.

Cette question aurait provoqué auprès de ces femmes un sentiment d’invisibilisation de leur santé mentale. Si ces dernières avaient répondu « oui », auraient-elles été prises au sérieux ? Leur aurait-on prescrit un traitement adapté à leurs besoins ?

L’association répertorie également les principaux facteurs contribuant aux crises de santé mentale chez les femmes âgées de 18 à 34 ans :

  • l'image corporelle (44 %),
  • la solitude (39 %),
  • les problèmes relationnels (32 %),
  • les soucis d'argent (33 %),
  • et se comparer aux autres sur les réseaux sociaux (26 %).

La santé mentale des femmes doit passer au premier plan

Un rapport publié récemment par l’Assemblée Nationale stipulait que les problèmes de santé mentale constituent le premier poste de dépenses de l’Assurance maladie, avec un coût annuel de 23,4 milliards d’euros.

Et pourtant, celle-ci reste passée sous silence, notamment en ce qui concerne les femmes. « Ce manque d’intérêt, conjugué au fait que la médecine est pensée et organisée par rapport à un modèle de référence qui est le modèle masculin, explique que les spécificités féminines dans le domaine de la santé mentale sont généralement méconnues, y compris dans le milieu médical. Or, la santé mentale représente un élément majeur du bien-être de chaque individu et constitue un facteur important de cohésion sociale » soulignait le même rapport de l’Assemblée Nationale.

Une meilleure prise en charge de la santé mentale des femmes est donc nécessaire, que ce soit pour l’état de bien-être de ces dernières, que pour le poste de dépenses que cela représente aujourd’hui dans notre société.

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