- 1 - Qu’est-ce que le Dry January ?
- 2 - Fin du "Dry January" : attention au "Wet February"
- 3 - Dry January : perte de poids et baisse de la pression artérielle
- 4 - Dry January : des effets à long terme sur la santé ?
- 5 - Dy January : les 5 méfaits de l'alcool sur votre peau
- 6 - Quel moment est le plus dur pour s’abstenir de boire ?
- 7 - Alcool : 4 conseils pour réduire votre consommation
- 8 - Des cocktails sans alcool
- 9 - Le marché du sans-alcool en hausse en France
Un mois sans boire une goutte d'alcool, c'est le défi du Dry January. 31% des Français ont une consommation d’alcool excessive et 17% boivent davantage depuis la crise sanitaire. À l’occasion du Dry January, la Ligue contre le cancer a sorti un sondage inédit mené par BVA sur la consommation d’alcool des Français et souligne l’impact de la crise sanitaire sur leurs comportements. Alors que l’alcool est le deuxième facteur de risque de cancers évitables (voies aérodigestives supérieures, œsophage, foie, sein et côlon) et entraîne plus de 41 000 décès par an en France (par cancers ou autres maladies), la Ligue s’inquiète d’une consommation d’alcool dangereusement banalisée et d’une sous-estimation des risques qu'il entraîne.
"Beaucoup de gens identifient un risque à partir de deux ou trois verres, alors que l'alcool est toxique dès le premier verre", signale Emmanuel Ricard auprès du Journal du dimanche. Près de 9 Français sur 10 déclarent boire (86%) et 31% d’entre eux dépassent les seuils recommandés par Santé Publique France.
Qu’est-ce que le Dry January ?
Pour rappel, le Dry January, que l’on peut traduire par "Janvier Sobre" en français, est un challenge lancé juste après le Nouvel an pour détoxifier son corps à partir du 1er janvier. Il consiste à arrêter de boire de l’alcool pendant un mois. Selon une étude menée par l'Université de Sussex sur près de 3000 participants au Dry January publiée en janvier 2019, les effets positifs seraient majeurs sur la santé. 71% des participants à l’étude ont mieux dormi, 58% ont perdu du poids, 57% ont constaté avoir une meilleure concentration et 54% ont estimé avoir une plus belle peau. Cette même étude a de plus démontré que ceux qui participent au mois sans alcool boivent encore moins en été.
"En août, les gens rapportent un jour sans alcool supplémentaire par semaine. Les avantages immédiats sont considérables : neuf personnes sur dix économisent de l'argent, sept personnes sur dix dorment mieux et trois personnes sur cinq maigrissent", explique le Dr de Visser.
Des bienfaits confirmés par les Français lors de l’enquête menée par BVA. Une large majorité d'entre eux reconnaissent les bénéfices d’une pause dans leur consommation d’alcool pendant un mois sur leur poids (89%), leur énergie (88%), leur concentration (85%) et leurs finances (84%). Viennent ensuite le sommeil (82%), les relations familiales (69%) et les relations professionnelles (66%).
Fin du "Dry January" : attention au "Wet February"
Après un" Dry January" à succès en France , les addictologues espèrent que le début du mois de février ne sera pas fait d'excès pour les Français ayant suivi ce challenge et ne se transformera pas en "Wet February". Comme le rapporte le site du Journal international de médecine, Fédération Addiction, l’un des principaux organisateurs de l'opération du mois sans alcool Dry January en France, estime que l'édition 2023 a été "un succès populaire". On en veut notamment pour preuve les 16 000 inscriptions sur le site du Dry January (autant qu’en 2022 et deux fois plus qu’en 2021) ainsi qu’un sondage IFOP de décembre dernier dans lequel un tiers des Français de plus de 18 ans (soit 17 millions de personnes rappelle Fédération Addiction) affirmait vouloir participer cette année au défi annuel, contre seulement 10% en 2021.
Mais attention à la reprise, le mois de février ne doit pas se transformer en une reprise excessive de la consommation d'alcool et se transformer en "We February", mois de février "mouillé" avec un rattrapage et de l'alcool à foison. Le but de l'opération est à terme d'aider les Français à réduire leur consommation d’alcool tout au long de l’année. "C’est l’opportunité de repérer les verres qui ne correspondent pas à un choix délibéré mais plutôt à une routine", explique Fédération Addiction, qui invite les Français à réduire progressivement les verres d'alcool inutiles de leur quotidien.
Dry January : perte de poids et baisse de la pression artérielle
Une ancienne étude publiée dans la revue BMJ Open avait d'ailleurs déjà démontré que l’arrêt de l’alcool pendant un mois permettait d’améliorer sa santé, même si on ne fait pas spécialement d’efforts en termes de régime, de sport ou de consommation de tabac. Pendant un mois, les chercheurs ont observé près de 100 personnes en bonne santé au Royaume-Uni et aux Etats-Unis ayant accepté de participer au Dry January.
Ils ont comparé leurs données de santé avec celles d’une cinquantaine de personnes ayant continué de boire. Résultat : les "abstinents" ont perdu en moyenne 2 kg, leur pression artérielle a chuté et leur niveau de résistance à l'insuline - un facteur de risque pour le diabète de type 2 - s’est drastiquement réduit.
Dry January : des effets à long terme sur la santé ?
Pour autant, si les bienfaits du Dry January sont démontrés, Marcus Munafò, professeur de psychologie biologique à l'université de Bristol interrogé par la BBC, tend à minimiser son impact à long terme s'il n'est pas suivi de la msie en place de bonnes habitudes au quotidien.
Il concède que les périodes d'abstinence peuvent être utiles, mais il souligne qu'il est également important de réduire sa consommation sur l'ensemble de l'année. "Il faut garder à l'esprit que pour avoir un réel effet bénéfique sur la santé, les gens doivent boire dans les limites des recommandations sanitaires tout au long de l'année. Dry January peut être un moyen utile de rétablir le contrôle de sa consommation d'alcoo l et peut avoir des effets bénéfiques à court terme (beaucoup de personnes disent mieux dormir, par exemple), mais il est peu probable qu'il ait des effets bénéfiques importants sur la santé à long terme", indique le professeur Munafò.
Il met en garde contre un possible phénomène de "rattrapage" post-Dry January. "Cela pourrait aussi avoir des conséquences inattendues - les gens pourraient avoir l'impression de s'être 'désintoxiqués' après un mois sans boire et boire plus qu'ils ne l'auraient fait les mois suivants", alerte-t-il.
Dy January : les 5 méfaits de l'alcool sur votre peau
Si on connaît les méfaits de l'alcool pour notre santé, notre sommeil et notre poids, on sait moins qu'il est aussi très néfaste pour notre peau. Selon une étude menée par l'Université de Sussex sur près de 3000 participants au Dry January publiée en janvier 2019, 54% des personnes ayant arrêté l'alcool pendant un mois pendant le mois de janvier ont estimé avoir une plus belle peau.
La consommation d'alcool a de nombreux méfaits sur l'épiderme :
- Elle provoque des rougeurs ;
- Elle entraîne l'apparition de varices ;
- Elle donne un teint terne ;
- Elle provoque des ridules ;
- Elle accélère le processus de vieillissement de l'épiderme.
Comme le rappelle le site de la marque Typology, "l'alcool favorise la déshydratation de la peau". De plus, boire de l'alcool régulièrement favorise l'exsudation. "Sa consommation entraîne ainsi une déshydratation générale de l'organisme et par conséquent des tissus cutanés. La peau perd de son éclat et peut même paraître tendue car son élasticité diminue."
Si vous êtes tenté par le Dry January, sachez que les participants du challenge peuvent télécharger l’application et recevoir des conseils et autres astuces pendant ce mois sans alcool.
Quel moment est le plus dur pour s’abstenir de boire ?
Le Défi du Dry January porterait bien son nom car arrêter totalement de consommer de l’alcool pendant 30 jours semble difficile pour 29% des Français et pour 59% des gros buveurs. Selon l’enquête menée par BVA pour la Ligue contre le cancer, si 10% seulement des Français déclarent qu’il est difficile de s’abstenir de boire la semaine, le chiffre grimpe à 22% le week-end. Cette proportion atteint une personne sur trois parmi les fumeurs. Les gros buveurs sont, quant à eux, 50% à ne pas pouvoir résister à l’appel de la boisson lorsqu’arrive la fin de la semaine. Largement associé aux moments festifs, l’alcool est souvent déclaré comme incontournable lors des soirées entre amis et des repas en famille.
Les moments où il est difficile de s’abstenir de boire sont :
- Les soirées entre amis pour 55% des Français ;
- Les repas en famille pour 51% ;
- Les événements professionnels pour 9% ;
- Les moments de déprime pour 7% ;
- Les situations de stress pour 7% ;
- Après une mauvaise nouvelle pour 7% ;
- Quand ils sont seuls pour 6% ;
- Quand l’ennui arrive pour 6% ;
- Aucun des événements cités pour 31%.
L’enquête menée par BVA pour la Ligue contre le cancer dresse un constat préoccupant : la consommation d’alcool est largement banalisée en France. En effet, 31% des Français dépassent les seuils limites recommandés. Les jeunes (18-24 ans) sont particulièrement exposés : 78% d’entre eux déclarent boire de l’alcool et 45% en consomment au-delà des recommandations. L’impact de la crise sanitaire sur les comportements est flagrant : 17% des participants à l’étude estiment boire davantage depuis le début de la pandémie, un taux qui grimpe à 30% parmi les personnes ayant une consommation à risque et à 28% parmi les jeunes de 18 à 24 ans.
Ironie de ce défi, l’enquête révèle que ceux qui ont déclaré vouloir réaliser le défi du Dry January (35%) ont déjà une consommation en dessous des repères recommandés.
Mouvement mondial lancé par l’organisation Alcohol Change UK en Grande Bretagne, Dry January est un défi longtemps méconnu en Europe mais qui commence peu à peu à gagner en notoriété en France : 41% des interrogés connaissent le défi. Une notoriété qui reste bonne chez les jeunes et les CSP+ mais moindre chez les fumeurs et les personnes aux plus faibles revenus.
Alcool : 4 conseils pour réduire votre consommation
1 - Réduisez la quantité de jours avec alcool
Vous êtes légèrement dépendant ? Vous devriez alors pouvoir réussir à réduire votre consommation d’alcool par vous-même si vous avez un peu de volonté. À chaque fois que vous buvez un verre, cela pourra vous donner envie de boire plus. Commencez alors par réduire les jours sans alcool. Essayez de vous tenir la semaine et de profiter d’un apéritif le week-end.
2 - Essayez les boissons sans alcool
Il existe aujourd’hui une grande variété de boissons sans alcool. Certaines ont même un goût similaire à la version alcoolisée. Remplacez au moins une fois sur deux vos boissons alcoolisées par des cocktails sans alcool.
3 - Faites vous suivre par votre médecin
Les conseils d'un médecin généraliste peuvent aussi vous aider à réduire votre consommation d'alcool. Cela vaut donc la peine de discuter avec votre médecin si vous avez besoin d'un peu d'aide pour commencer.
Vous faire suivre par un psychologue peut aussi être une bonne solution, surtout si vous êtes très dépendant. Il va vous aider à comprendre si un mal-être plus profond n’est pas à l’origine de votre addiction.
4 - Essayez les groupes de parole
Les alcooliques anonymes (AA) peuvent être une solution si vous êtes gravement dépendant. Ils ne promettent pas de résoudre vos problèmes, "mais ils vous apprendront comment vivre sans alcool une journée à la fois, comment vous tenir loin du premier verre, celui qui entraîne tous les autres verres. Une fois libérés de l’alcool, nous avons constaté que la vie devenait beaucoup plus facile. Vous n’êtes pas responsable de votre maladie, vous l’êtes de votre rétablissement", estime le groupe des AA.
5 - Un calendrier pour découvrir de nouvelles boissons sans alcool
Après le calendrier de l'avent jusqu'à Noël, pourquoi ne pas tenter celui de l'après ? C'est en tout cas l'idée originale proposée par un commerce du 19e arrondissement de Paris. Baptisé "Le Paon qui boit", ce commerce propose un "calendrier de l’après" constitué de 31 boissons sans alcool. "Ça permet de découvrir le sans alcool et de faire une pause après les fêtes", confiait en avril dernier à 20 Minutes Augustin Laborde, le fondateur de l’entreprise.
Parmi les différentes boissons proposées, on retrouve des boissons fermentées comme du kefir ou du kombucha, de la bière sans alcool, des boissons au gingembre, mais aussi du vin avec ou sans fermentation, et d'autres versions non alcoolisées d'alcools forts. Selon le chef d'entreprise, qui a ouvert sa boutique en avril 2022, "le sans alcool n’en est encore qu’à ses débuts en France mais ce n’est pas une mode, c’est un nouvel art de vivre".
Des cocktails sans alcool
Soft mojito, détox limonade, cocktail à base d’eau aromatisée… Qui dit Dry January ne dit pas fin des apéritifs entre amis. Comme le dit la célèbre publicité, sans alcool, “la fête est plus folle”. Il est toujours possible de miser sur des mocktails (cocktails sans alcool) peu caloriques afin de garder un lien social tout en détoxifiant son organisme après les fêtes avec des recettes de cocktails peu caloriques. “Ces mocktails sont une idée intéressante pour déguster des cocktails réalisés à la demande en ayant le plaisir d’une boisson festive”, confiait récemment à Medisite Ysabelle Levasseur, diététicienne nutritionniste.
Pourquoi ne pas opter pour la ginger beer ?
Vous pouvez notamment opter pour des bières au gingembre, très savoureuses mais sans alcool. La ginger beer suit en pratique le même procédé que pour la fabrication d’une bière normale, où le houblon est fermenté. La seule différence réside dans le fait que cette fois-ci, c’est le gingembre qui est fermenté, d’où le nom de ginger beer.
Popularisé dans les pays anglo-saxons et asiatiques, ce soda au gingembre sans alcool, très désaltérant, fort en goût et épicé devient de plus en plus connu en France. Aussi appelée "ginger ale", la ginger beer est en réalité apparue à la fin du XVIIIe siècle en Angleterre. "Les colonies anglaises ont rapporté du gingembre d'Inde et ont cherché à créer une alternative sans alcool à la bière", explique auprès de Madame Figaro Marie-Claire Frédéric, historienne de l'alimentation.
"Alors que nos boissons ont été initialement créées pour proposer les meilleurs accords avec un spiritueux, nous réalisons aujourd’hui qu’elles sont souvent consommées seule, pour un apéro 'sans alcool'. C’est grâce à nos recettes aux ingrédients naturels, avec la bonne dose de bulles et sans édulcorants que nos ginger beers deviennent une vraie alternative aux boissons alcoolisées", explique Ludovic Derigny, country manager France pour la marque de boissons Fever-Tree.
Le marché du sans-alcool en hausse en France
De manière générale, les Français boivent de moins en moins d'alcool et ont des envies de boissons alternatives. Carl Heline, directeur général de French Bloom, une marque de vin pétillant bio sans alcool lancée en octobre 2021, s'est confié à la radio RMC sur le développement de ce marché du sans-alcool. Il a produit 80 000 bouteilles en 2022. "Le marché est tout petit aujourd'hui, mais les perspectives de développement sont gigantesques. Les études parlent de 20 à 25% de Français qui ne consomment pas du tout d'alcool aujourd'hui."
Grands amateurs de vins et de champagne, les Français sont pourtant très demandeurs de boissons non alcoolisées. "On a été très surpris de voir que la France est devenue notre premier marché. On pensait que les Français étaient uniquement attachés à leur alcool, mais ils ont également envie d'avoir des alternatives. Il y a une vraie prise de conscience liée à l'abus de consommation d'alcool", estime Carl Heline.
31% des Français ont une consommation d’alcool excessive,17% boivent davantage depuis la crise sanitaire, Sondage inédit Ligue contre le cancer /BVA communiqué de presse, 3 janvier 2021.
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