fast food customer declines using spices with her foodImage d'illustrationIstock

Et si réduire sa consommation de sel pouvait diminuer le risque de développer une sclérose en plaques ? C’est l’hypothèse que pose des chercheurs dans une étude publiée dans la revue médicale Science Translational Medicine. Selon eux, une consommation élevée de sel alimentaire active le dysfonctionnement des lymphocytes T, responsables de la dégradation de la myéline : une gaine protectrice qui recouvre les fibres nerveuses. Cette voie pourrait expliquer le lien précédemment démontré entre une consommation élevée de ce condiment et les maladies auto-immune s.

"Nous avons précédemment démontré que les cellules T régulatrices sont défectueuses dans les maladies auto-immunes, en particulier la sclérose en plaques (SEP), ce qui suggère qu'elles jouent un rôle critique dans le développement de ce type de pathologie. Dans cette étude, nous découvrons le mécanisme responsable de la perte de régulation immunitaire dans la sclérose en plaques, en établissant un lien entre les facteurs environnementaux et génétiques. En outre, nous identifions une nouvelle cible pour le traitement des maladies auto-immunes", explique au média américain Medical News Today, le Dr Tomokazu Sumida, professeur à la faculté de médecine de Yale et auteur de l’étude.

Les maladies auto-immunes, comme la sclérose en plaques, se caractérisent par un dysfonctionnement des cellules immunitaires, censé protéger une personne d’agressions extérieures. Elles se retournent contre ses propres cellules et les attaquent pour des raisons encore mal connues. Ces cellules immunitaires dysfonctionnelles comprennent les lymphocytes T régulateurs.

Deux gènes activés par une consommation riche en sel

Les chercheurs ont constaté que le gène PRDM1 est le plus surexprimé. Plus précisément, le gène SGK1 entraîne un dysfonctionnement des cellules T régulatrices. Et selon eux, une consommation riche en sel pourrait activer ce gène.

"Le ciblage de l'axe PRDM1-S/SGK1 chez les patients sensibles à la sclérose en plaques peut potentiellement stopper et prévenir l'apparition et la progression de la maladie. Cette approche pourrait orienter les options thérapeutiques contre la SEP", a déclaré M. Sumida.

Hausse des maladies auto-immunes

Une précédente étude publiée en 2014 dans le journal of neurology, neurosurgery et psychiatry, appuyait l’idée qu’une consommation de sel activait les poussées de sclérose en plaques. "L'information circulait déjà parmi les centres experts et nous recommandions déjà à nos patients de réduire leur consommation de sel ou du moins de ne pas resaler leurs plats", explique au journal Le Figaro, le Pr Patrick Vermersch, responsable d'un tel centre au CHRU de Lille.

Pendant deux ans, les chercheurs de l'Institut de recherche en neurologie de Buenos Aires en Argentine et l’Université de Harvard aux Etats-Unis, ont observé la consommation en sel de 70 malades atteints de SEP et l'ont comparé avec l'évolution de leur maladie, symptômes et IRM à l'appui.

"Une autre direction de recherche future consiste à explorer le rôle de ce gène dans d'autres types de cellules, qui ont été très peu étudiés. Nous souhaitons rechercher sa fonction non seulement dans le contexte de l'auto-immunité, mais aussi dans celui des infections virales et de la progression du cancer", a-t-il ajouté.

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