En mer, en piscine ou dans les lacs, le risque de noyade est omniprésent. Bien que les enfants et les jeunes adultes soient les plus touchés par cette tragédie, les seniors sont aussi très vulnérables. Le professeur Pierre Michelet, chef de service des urgences de l'hôpital La Timone à Marseille, et spécialiste européen de la noyade distingue cinq types de profils à risque.
Tous les ans, l’agence sanitaire Santé Publique France, annonce des chiffres toujours aussi alarmants. Entre le 1er juin et le 30 septembre 2023, 1 336 noyades ont été recensées en France dont 361 décès selon les statisticiens. Les adultes sont les plus touchés avec 55 % des noyades, suivis de près par les enfants de moins de 6 ans qui comptent 30 %. Un autre chiffre inquiétant : neuf noyades sur dix suivies d’un décès concernent les adultes.
"Les personnes sous l’influence de médicaments ou autres drogues, les individus présentant une pathologie cardiaque ou neurologique"
Pour le professeur Pierre Michelet, le profil classique de ce type d’accident en mer est un homme adulte, et en piscine, un enfant. "L’homme est plus inconscient que la femme lorsqu’il se baigne en mer" explique le chef de service au média RTBF. "Il obéit moins bien aux injonctions des sauveteurs, il fait des sports à risque, il s’affronte à de grosses vagues".
Mais d’autres profils présentent aussi des risques à prendre en compte. Le professeur en indique cinq : les enfants n’ayant jamais reçu de cours de natation, ceux sans surveillance tombant accidentellement, les personnes sous l’influence de médicaments ou autres drogues, les individus présentant une pathologie cardiaque ou neurologique et les adultes prenant des risques sans formation, comme l’apnée.
Les seniors particulièrement à risque
Selon une enquête de Santé Publique France publiée en 2019, les malaises ont été parmi les circonstances les plus citées. Les personnes âgées sont particulièrement touchées par ces accidents. "Les générations avant 1965 sont plus nombreuses à déclarer ne pas savoir nager, par rapport aux générations les plus récentes. Et ça c’est en lien avec l’enseignement de la natation à l’école, les conditions, le nombre de piscines etc. Tout ça était encadré par une circulaire de 1965" explique Aymeric Ung, épidémiologiste à Santé Publique France à nos confrères de France info en 2019.
La prise de certains médicaments peut diminuer la vigilance
Ces chiffres montrent l’importance de tenir compte de son état de forme physique avant de se jeter à l’eau. "Si vous êtes sujet à un problème de santé connu, ou simplement sujet aux crampes et que vous désirez tout de même vous baigner, ne vous éloignez pas trop du bord de mer et équipez-vous d’un sifflet. Prévenez votre accompagnant de rester attentif au moindre coup de sifflet annonciateur d’une détresse", indique le chef de service des urgences.
En cas de prise de médicaments, il est important de se renseigner auprès de son médecin si ces derniers peuvent fragiliser la vigilance, car celle-ci doit être renforcée dans l’eau. "L’alcool et les drogues font très mauvais ménage avec la baignade. Évoluer en milieu aquatique demande toute son attention, pour soi mais aussi pour les autres à qui il faudra peut-être un jour venir en aide", explique le Dr Pierre Michelet.
Un seul mot d'ordre : la prudence
Les sauveteurs de plage ne le diront jamais assez : il est primordial de connaître les zones de baignade autorisées, et de ne pas s'aventurer sur un secteur non surveillé. Si l’endroit est réputé dangereux, il ne faut pas s’y installer.
Santé Publique France rappelle d’autres mesures de sécurité avant de profiter d’une baignade estivale : se renseigner sur les conditions météorologiques, reporter sa baignade en cas de fatigue, prévenir un proche avant de se baigner, et rentrer dans l’eau progressivement en mouillant sa tête, sa nuque et son ventre pour éviter les chocs thermiques.
Contre l’aquaphobie : la peur de l’eau, il n’est jamais trop tard pour débuter des cours de natation. Il en existe même des spécifiques dans le but de vaincre cette appréhension. Alors, renseignez-vous, le plaisir de patauger en toute sécurité est à votre portée.
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