Plages fermées en plein été et intoxication, les algues pourraient bien gâcher les vacances de nombreux Français. Entre les algues vertes de Bretagne, les sargasses aux Antilles et l’Ostreopsis au pays basque, ces végétaux pourraient bien aggraver la santé humaine et celle de notre environnement.
La plage du Port Vieux de Biarritz a dû fermer ses portes mi-juillet, après plusieurs signalements faits par des baigneurs. "Ils se plaignaient auprès des surveillants d'avoir des problèmes respiratoires et signalaient que l'eau avait un goût métallique", indique un responsable des plages de la mairie de Biarritz à France 3.
"Du fait des toxines qu’elle produit, Ostreopsis est à l’origine d’intoxications provoquant des symptômes de type grippal, des irritations cutanées et des troubles gastriques"
Invisible à l'œil nu, cette algue microscopique du nom d’Ostreopsis s’est installée sur la côte basque depuis environ trois ans. D’origine tropicale, elle est apparue dans les années 70 en Méditerranée. Elle s’étend dans des eaux supérieures à 20 degrés et le changement climatique favoriserait son expansion.
Les baigneurs, mais aussi les riverains et les promeneurs à proximité du littoral sont à risque. "Du fait des toxines qu’elle produit, Ostreopsis est à l’origine d’intoxications provoquant des symptômes de type grippal, des irritations cutanées et des troubles gastriques", avertit l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dans un communiqué.
Des professionnels plus à risque
Depuis son apparition sur la côte basque, l’Anses comptabilise plus de 900 cas d’intoxication. Les professionnels travaillant à proximité des plages comme les maîtres nageurs ou les restaurateurs sont les plus exposés. "Un contact prolongé à Ostreopsis peut conduire à un allongement de la durée des symptômes. Les professionnels sont encouragés à rapporter ces signes auprès de la médecine du travail", indique l’agence sanitaire.
L’agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine partage quelques moyens de prévention pour éviter de contracter des symptômes. Elle conseille notamment de prendre une douche au retour de la plage. Pour les pêcheurs, il est recommandé d’éviscérer les poissons et d’éviter les crustacés. Concernant les personnes avec des antécédents de pathologies ORL, pulmonaire ou d’asthme, elles ne doivent pas fréquenter la plage et ses abords. En cas de symptômes, l’agence sanitaire rappelle l’importance de consulter un médecin ou d’appeler le centre antipoison.
Les algues vertes de Bretagne
Les algues vertes sont apparues sur les côtes bretonnes il y a une quarantaine d'années. Elles ne sont normalement pas dangereuses pour la santé. Leur omniprésence dans certaines baies bretonnes s’explique par trois raisons : la mer peu profonde et claire permet la photosynthèse, les faibles coefficients de marée les empêchent de repartir au large, et l’apport excessif en nitrates issus de l’agriculture intensive et acheminés par les fleuves les nourrit.
C’est cette association qui rend les algues dangereuses. Lorsqu'elles s’accumulent en grandes quantités sur les plages, elles fermentent en 24 à 48 heures et émettent un gaz toxique : le sulfure d'hydrogène. Reconnaissable à son odeur d’œuf pourri, ce gaz représente un vrai risque pour la santé humaine, animale et environnementale. Il peut provoquer une irritation du nez, des yeux jusqu’à engendrer un arrêt cardiaque.
Les sargasses envahissent le littoral Antillais
Depuis 2011, les Antilles sont également touchées par une formation massive de sargasses : des algues malodorantes et toxiques pour la santé humaine et environnementale. "Ce sont des algues brunes, dites holopélagiques : elles se développent à la surface de l'eau et l'intégralité de leur cycle de vie se fait en pleine mer. Elles s’agglomèrent ensuite en de vastes radeaux pouvant atteindre plus de 1000 m2, et plusieurs mètres d’épaisseur", explique le préfet de Guyane dans un communiqué.
Ces végétaux, présents sur la plage, deviennent dangereux si leur taux d’humidité est trop important. Elles dégagent alors de l'ammoniac et du sulfure d’hydrogène. Comme pour les algues vertes, ces émanations toxiques peuvent provoquer des maux de têtes, des vomissements, voire des malaises.
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