La température normale du corps humain se situe autour de 37 °C. Cette température est maintenue par l'organisme grâce à un système de thermorégulation. Mais, en période de grand froid, il est plus difficile pour lui de s’adapter.
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Chair de poule chez bébé : un signe de fièvre ?Lorsque la température corporelle passe en dessous de 35 °C, on considère qu’une personne est en hypothermie. Le corps humain ne peut alors plus fonctionner normalement, ce qui entraîne des risques graves pour la santé, voire dans les cas les plus graves, la mort.
Le risque d’entrer en hypothermie varie selon la température ressentie. C’est-à-dire celle ressentie par la peau exposée au froid. On parle alors de refroidissement éolien : il s’agit de la sensation de froid produite par le vent pour une température donnée de l'air ambiant.
Pour une température extérieure de – 10 à – 47 °C, le risque d’hypothermie est faible, voire modéré si vous sortez pendant un long moment sans protection adéquate. De – 48 à – 54 °C, le risque est sérieux. À partir de – 55 °C, le risque est très élevé et le corps est en danger.
Les différents stades de l’hypothermie
Il existe des hypothermies plus ou moins graves en fonction de la température atteinte par le corps. Elle peut être légère, modérée ou grave. Les symptômes ne seront pas les mêmes en fonction du stade atteint.
Pour une hypothermie légère par exemple (température corporelle entre 32,2 et 35 °C), la personne frissonne, ses oreilles, nez, joues, doigts et orteils sont froids, et elle ressent un engourdissement dans les extrémités, qui lui font mal lorsqu'elle s'en sert.
Pour une hypothermie modérée (température corporelle entre 28 et 32,2 °C), la personne commence à avoir des difficultés à parler, elle manque de coordination et se trouve confuse, son comportement est inhabituel et sa respiration ainsi que son pouls s’accélèrent.
Pour une hypothermie grave (température corporelle en dessous de 28 °C), la personne ne frissonne plus, elle regarde dans le vide, elle perd connaissance, sa respiration est ralentie, voire arrêtée, le cœur peut, lui aussi, s’arrêter. Ce n’est qu’à ce stade que le décès est possible.
Hypothermie : comment réagir ?
En cas d’hypothermie légère ou modérée, mettez-vous rapidement à l’abri du froid. La priorité est de se réchauffer. Pour cela, enlevez vos habits qui pourraient être humides ou mouillées, et couvrez-vous avec des couvertures. Priorité à la tête, au cou, au tronc et à la région haute des cuisses.
Si vous avez des bouillottes, vous pouvez les placer sur votre ventre ou sous vos aisselles. Préparez-vous une boisson chaude (et sucrée dans l’idéal) et consultez rapidement un médecin. Il est déconseillé de fumer ou de boire de l’alcool avant de vous être réchauffé, cela pourrait faire descendre votre température corporelle.
Hypothermie grave : appelez le SAMU
En cas d’hypothermie grave, l’intervention d’un médecin est primordiale. Si vous constatez qu’une personne présente les symptômes décrits à la page précédente, appelez immédiatement le SAMU.
En attendant les secours, vous pouvez mettre la personne à l’abri du froid, lui enlever ses vêtements humides ou mouillés et la couvrir avec des couvertures. Au contraire d’une hypothermie légère ou modérée, il n’est pas conseillé dans ce cas-là d’utiliser des couvertures chauffantes ou des bouillottes pour réchauffer la personne. Les massages ne sont pas recommandés. Si le patient est toujours conscient, vous pouvez lui donner une boisson chaude.
Tout comme pour les cas précédents, il est déconseillé pour les personnes en hypothermie grave de fumer ou de boire de l’alcool, cela pourrait faire descendre encore un peu plus leur température corporelle.
Une fois à l’hôpital le traitement passe par un réchauffement progressif, à l’aide de couvertures chauffantes. Si cela ne suffit pas, les médecins peuvent avoir recours à des techniques de réchauffement internes. Il s’agit de faire passer du sérum chaud en perfusion.
Hypothermie : la prise en charge médicale
Amine Morjane, médecin généraliste, nous parle plus en détails du traitement des hypothermies.
« Pour les hypothermies graves, et dès l’arrivée en réanimation, il est proposé une inhalation d’oxygène chaud par un masque haute concentration et des liquides réchauffés administrés par voie intraveineuse, ou introduits directement dans la vessie, l’estomac la cavité abdominale ou la cage thoracique à l’aide de « sondes ».
De plus, le sang peut être réchauffé par hémodialyse : le sang est pompé hors de l’organisme, passe à travers un filtre réchauffant, puis il est de nouveau réinjecté dans l’organisme. Ou grâce à une machine cœur-poumon : le sang est pompé hors de l’organisme, il est alors réchauffé puis oxygéné et ensuite réinjecté dans l’organisme.
Dans le cas où il existe un dysfonctionnement grave du cœur et des poumons, les médecins doivent pouvoir maintenir les fonctions vitales en insérant une sonde respiratoire en plastique dans la trachée, en passant par la bouche (intubation trachéale) et en utilisant la ventilation mécanique, seule technique pour assurer les échanges gazeux (O₂ contre CO₂). Si le cœur et la respiration s’arrêtent, une réanimation cardio-respiratoire doit alors être pratiquée.
Certains patients, en état de mort apparente à l’arrivée à l’hôpital suite à une hypothermie grave, ont pu se rétablir grâce à ces différentes techniques. C’est pour cette raison que la réanimation du patient doit se poursuivre jusqu’au réchauffement du corps même en l’absence de signes de vie (reprise de la conscience, pulsations cardiaques, respiration). »
Que l’hypothermie soit légère, modérée ou grave, il est nécessaire de consulter un médecin pour la traiter.
Merci au Dr Amine Morjane, médecin généraliste