C’est un métal toxique présent partout autour de nous, sans le savoir : dans les sols, dans l’eau, dans l’air, mais aussi dans notre alimentation. S’il est moins connu que le glyphosate, pesticide dont l’utilisation vient d’être renouvelée pour 10 ans dans l’Union européenne, le cadmium n’en reste pas moins un polluant aussi problématique : la présence de ce métal toxique retrouvé naturellement dans les sols augmente avec les activités agricoles, par le biais des engrais, et les activités industrielles, via la métallurgie.
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Plus inquiétant encore, est la facilité avec laquelle cette substance toxique s’immisce dans l’organisme : "le cadmium pénètre facilement dans les végétaux par leurs racines et entre ainsi dans la chaîne alimentaire", explique l'Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses). Le cadmium contamine aussi l’air et les fumeurs, qui inhalent la fumée du tabac.
Présent dans le contenu de l’assiette, ce cadmium se dissimule dans nombre d’aliments du quotidien : ils sont présents "dans les crustacés et mollusques, les abats, les biscuits sucrés et salés, ainsi que les barres de céréales et le chocolat" ou encore dans les algues comestibles, précise encore l’anses. Les végétaux à feuillage vert (salades, choux, épinards), les céréales ou les champignons constituent également une source importante de cadmium, selon l’Association Santé Environnement France (ASEF).
Les enfants de loin les plus exposés
L’exposition au cadmium n’est pas équivalente selon les populations : aussi 36 % des enfants de moins de 3 ans y seraient exposés à des doses dépassant la limite journalière tolérable par ingestion pour le cadmium, selon la deuxième étude alimentation totale et l’étude alimentation totale infantile de l’Anses. Chez les enfants de 3 à 17 ans, 14 % de consommateurs dépassent les recommandations journalières dans l’alimentation, et 06 % pour les adultes.
L’exposition des enfants, gros consommateurs de céréales au petit-déjeuner, s’avère particulièrement préoccupante, s’inquiète l’ASEF. Et pour cause, les céréales, comme les pâtes et la semoule sont particulièrement contaminées car riches en blé dur : "Toutes les plantes ont des capacités variables d'accumulation du cadmium, et d'autres éléments. On sait que le blé dur a tendance à en accumuler, à en absorber un peu plus que d'autres céréales", expliquait à France Tv info Thibault Sterckeman, spécialiste de la pollution des sols à l'Inrae, l'Institut national de la recherche agronomique.
Cadmium : quels sont les risques pour la santé ?
Le cadmium est considéré comme cancérogène certain pour l’homme par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer). Une exposition prolongée au cadmium par l’alimentation ou par l’eau n’est pas sans risque : cette substance mutagène et toxique pour la reproduction, peut provoquer, une fois dans l’organisme, des troubles rénaux et des fragilisations des tissus osseux, selon l’anses. Le cadmium serait aussi impliqué dans le développement du cancer du pancréas, selon des conclusions de Santé Publique France en 2021.
Débat autour de la réduction de la teneur en cadmium des engrais
Face à cette menace, varier son alimentation et privilégier les aliments bio (moins contaminés par le cadmium) permet au consommateur de limiter les risques. Réduire l’épandage d’engrais contenant du cadmium constitue une autre solution (plus efficace) envisagée.
Actuellement la France réfléchit à baisser à 60 mg de cadmium par kilo d’engrais la limite autorisée. Une consultation publique en ce sens s’est terminée le 30 novembre 2023. Problème, ce plafond reste encore au-dessus des recommandations de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). C’est encore insuffisant par l’ASEF, qui plaide pour “une teneur en cadmium inférieure ou égale à 20mg/kg dans les engrais minéraux phosphatés”.
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