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Les recommandations alimentaires de la Société française de rhumathologie

Que faut-il manger pour lutter contre les rhumatismes ? La Société française de rhumatologie (SFR) vient d’élaborer des recommandations sur l’alimentation dans les rhumatismes inflammatoires chroniques, qui doivent être une aide pour la pratique quotidienne. Comme le rapporte Le Quotidien du Médecin, voyant les patients effectuer leurs propres régimes en se basant sur les médias, la SFR a voulu livrer ses propres conseils nutritionnels afin de les aider au quotidien.

"Il semblait important de pouvoir proposer, en plus de la prise en charge médicamenteuse et des recommandations générales du Programme national nutrition santé (PNNS), des recommandations plus spécifiques fondées sur des données scientifiques, qui seraient une aide pour la pratique quotidienne. Bien sûr, elles seraient intégrées dans une approche globale du patient souffrant de rhumatisme inflammatoire", détaille dans le quotidien la Pr Claire Daïen, qui a coprésidé le groupe de travail à l’origine de ces recommandations. L’objectif est de pouvoir conseiller des patients qui sont demandeurs et de les mettre en garde sur des pratiques qui peuvent être délétères pour leurs rhumatismes chroniques.

Des acides gras et un régime méditerranéen

La Société française de rhumatologie recommande une supplémentation de plus de 2 g/j en acides gras essentiels poly-insaturés, principalement en oméga 3 (poissons gras, huile de poisson…) ainsi qu’une alimentation de type méditerranéen (produits céréaliers complets, fruits, légumes, huile d’olive…) en raison d’un petit effet bénéfique sur les symptômes articulaires et surtout d’effets cardiométaboliques protecteurs chez ces patients à risque cardiovasculaire majoré.

En revanche, "certaines supplémentations en safran, cannelle, ail, gingembre, sésame, concentré de grenade pourraient avoir un effet bénéfique sur l’activité de la polyarthrite rhumatoïde au vu d’études cliniques bien faites, mais les données sont actuellement trop limitées pour pouvoir les proposer en pratique courante" selon la Pr Claire Daïen. Elle ne recommande pas non plus les probiotiques car selon elle, les données actuelles d’efficacité sont insuffisantes et hétérogènes.

La tomate, anti-inflammatoire naturel

La tomate, anti-inflammatoire naturel© Adobe Stock
Des chercheurs italiens ont récemment démontré en 2008 que la tomate possède des propriétés anti-inflammatoires. Explication : La tomate agit sur les rhumatismes grâce à sa teneur en licopènes, en flavonoïdes et en pigments caroténoïdes, de puissants antioxydants. Consommation : 2 fois par semaine. Vous pouvez les préparer crues en salade, ou confectionner une sauce tomate avec un filet d’huile d’olive, un peu d’ail et d’oignons. La tomate cuite délivre plus de lycopènes assimilables par notre organisme. Choisissez des tomates bio sur les marchés de saison, de mai à septembre. Elles contiennent davantage de flavonoïdes que les tomates cultivées et traitées sous serres.

La noix calme les douleurs

Les nutritionnistes sont unanimes : la noix de Grenoble fait partie des puissants anti-inflammatoires naturels. Explication : La noix est un fruit riche en cuivre, oligo-élément qui enraye le processus inflammatoire, augmente la quantité d’antioxydants et répare le cartilage. La noix est également bourrée d’oméga-3, reconnus pour leurs propriétés anti-inflammatoires. Consommation : Une poignée de noix de Grenoble par jour. Dégustez-les dans des salades, en fin de repas ou en collation. L’huile de noix est également intéressante mais elle rancit très vite une fois ouverte. Mieux vaut acheter de petites bouteilles que vous conserverez au réfrigérateur, à l’abri de la lumière.

L’huile de colza contre la polyarthrite

L’huile de colza contre la polyarthrite© Adobe Stock

L’étude dite "de Lyon" (1987-1994) sur le régime crétois a démontré que l’huile de colza réduit les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde. Explication : La destruction du cartilage s’accompagne de la formation de radicaux libres qui, à leur tour, attaquent les tissus cartilagineux. Pour réduire leurs dommages, il est conseillé d’ajouter à son alimentation des antioxydants aux propriétés anti-inflammatoires, type oméga-3... Or, l’huile de colza fait partie des huiles les plus riches en ces bons lipides. Consommation : 3 cuillères à soupe par jour (en limitant les graisses par ailleurs). Evitez de la faire chauffer (la chaleur peut la rendre nocive). Préférez-la bio et pressée à froid. Raffinée, elle peut contenir des acides gras trans, nocifs pour les artères.

Le chou prévient l’arthrose

En 2005, une étude américaine a mis en avant les bienfaits des crucifères (de la famille du chou : navet, brocoli, chou-fleur, chou rouge…) dans la prévention de l’arthrose. Explication : Ils renferment des antioxydants mais aussi des composés appelés glucosinolates particulièrement précieux. Ces glucosinolates empêchent la destruction des cellules du cartilage en bloquant les processus inflammatoires dans l’articulation. Consommation : Au moins 2 fois par semaine. Il est intéressant de les manger crus (morceaux de chou-fleur, par exemple) en salade. Vous pouvez les cuisiner de préférence à la vapeur ou à l’étouffée. Pour éviter les pertes de vitamines, conservez-les au frais et à l’abri de la lumière.

Le cassis, bon pour l’arthrose... et la goutte !

Le cassis, bon pour l’arthrose... et la goutte !© Adobe Stock

Deux études menées en 1989 et 1990 ont montré l’action anti-inflammatoire du cassis avec de très bons résultats dans le traitement de l’arthrose de l’articulation du genou (elles ont aussi prouvé l’intérêt des feuilles de cassis dans le traitement de fond de la goutte). Explication : Les baies et les feuilles du cassissier sont riches en vitamines P, B1, B2 et C, en anthocyanes et en flavonoïdes aux propriétés anti rhumatismales et anti-inflammatoires reconnues. Consommation : Vous pouvez déguster les baies crues ou cuites (en coulis). En décoction, faites sécher les feuilles au four à 50 °C et conservez-les dans un endroit sec. Faites infuser et buvez jusqu’à œ verre 2 à 3 fois par jour... mais jamais après 17 h (c’est un puissant diurétique !).

L’huile d’olive, antidouleur naturel

Selon une étude américaine parue en 2005 dans la revue Nature, l’huile d’olive a des effets similaires à l’ibuprofène, le célèbre anti-inflammatoire. Explication : C’est à l’un des composés de l’huile d’olive, l’oléocanthal, que l’ibuprofène doit son effet antidouleur. Attention, sa consommation est surtout efficace à long terme. Elle prévient alors les maladies inflammatoires, comme l’arthrose. Consommation : 3 à 4 cuillères à soupe par jour (en limitant vos apports en graisse par ailleurs). Vous pouvez l’ajouter à une vinaigrette en variant avec de l’huile de colza, ou l’utiliser pour la cuisson (qui n’abîme pas ses propriétés). Il est préférable de choisir une huile extra vierge car les olives ont été sélectionnées avant d’être pressées.

Le poisson gras prévient la polyarthrite

Le poisson gras prévient la polyarthrite© Adobe Stock

Selon une étude suédoise de juin 2008, manger du poisson gras protégerait de la polyarthrite rhumatoïde, une forme de rhumatisme inflammatoire chronique. Explication : Maquereau, hareng, sardine, anchois, thon, saumon ou anguille contiennent en grandes quantités des oméga-3, l’un des plus puissants anti-inflammatoires naturels, qui agit directement sur l’inflammation, donc la douleur au niveau des cartilages. Autre atout : leur richesse en vitamine D, indispensable à une bonne ossification. Consommation : 150 g de poisson gras 2 à 3 fois par semaine, en marinade, poché ou à la vapeur. Préférez-le frais car les oméga-3 sont sensibles à l’oxydation. Mais vous pouvez aussi le consommer fumé, surgelé ou en conserve.

Le gingembre soulage l’arthrose

En 2001, des chercheurs américains ont testé le gingembre contre l’arthrose. Après 6 semaines, les patients étudiés se déplaçaient avec plus de facilité, leurs douleurs étaient moins fortes et leurs articulations moins raides. Des signes que leur arthrose s’était grandement améliorée. Explication : Les recherches ont confirmé le caractère fortement anti-inflammatoire des composés du gingembre, notamment des gingérols, shoagols et paradols. Consommation : L’équivalent d’un tiers de cuillère à café par jour en poudre, ou une tranche de gingembre frais. Vous pouvez le consommer cru, en infusion, haché frais ou en poudre, en l’ajoutant à vos plats. Veillez à choisir des racines fermes et à le conserver dans un endroit frais et sec.

La grenade diminue les douleurs articulaires

La grenade diminue les douleurs articulaires© Adobe Stock

En mai 2008, une étude conduite sur des souris (chez lesquelles une arthrite rhumatoïde avait été provoquée) a montré, après 10 jours de traitement à l’extrait de grenade, une diminution de 70 % des douleurs et raideurs. Les dommages articulaires étaient également réduits. Explication : La punicalagine, un puissant antioxydant contenu dans la grenade, serait en cause. Sa consommation permet de lutter contre l’inflammation, de réduire l’apparition et l’évolution de l’arthrite en bloquant les enzymes responsables de la dégradation du cartilage. Consommation : L’idéal est de boire un verre de jus de grenade pressée 2 à 3 fois par semaine. Si vous achetez du jus de grenade, préférez le jus sans sucre ajouté vendu en magasin bio.

Le curcuma, bon pour les articulations

En 2007, du curcuma a été donné à 90 patients souffrant d’arthrose, en association avec d’autres plantes (boswellia, whitania, gingembre). Les résultats ont montré des améliorations au niveau de la douleur et de la raideur. Explication : L’étude a identifié la substance responsable : la curcumine. Antioxydante, anti-inflammatoire, antivirale, antibactérienne, antifongique, en plus d’agir sur les articulations, elle présente aussi un fort potentiel contre des maladies comme le diabète, les allergies… Consommation : 3 à 4 pincées par jour. C’est l’épice à la base du curry. Vous pouvez l’ajouter à tous vos plats. Seul hic : la curcumine semble mal absorbée par l’organisme. La solution : cuisinez-la avec un peu d’huile pour améliorer son assimilation.

Sources

Premières recommandations de la SFR sur l’alimentation dans les rhumatismes inflammatoires chroniques, Le Quotidien du Médecin, 26 janvier 2021. 

La diététique anti arthrose, Cécile Bertrand, Ed. Thierry Souccar. - Etude suédoise sur la polyarthrite rhumatoïde, présentée au Congrès Annuel de Ligue Européenne contre le rhumatisme du 11 au 14 juin 2008. - Alman RD : Effects of a ginger extract on knee pain in patients with osteoarthritis. Arthritis Rheum 2001. - Park C. : Curcumin induces apoptosis and inhibits prostaglandin E2 production in synovial fibroblasts of patients with rheumatoid arthritis. 2007 - Oléocanthal, huile d’olive, Nature 437 p45, G.K. Beauchamp et al. - 2005. - Cassis : 2 études menées en 1989 (journal of Ethnopharmacology.27, 91-98) et 1990 (revue de phytothérapie , no 2 , 13-15). - Etude sur la tomate : CNR de Pozzuoli publié sur le Journal of Natural products

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