Fracture de la hanche : les végétariens sont plus à risque

"En France, l’incidence de fracture de hanche est d’environ 50 000 cas chez les femmes et 16 000 cas par an chez les hommes", détaille la Haute autorité de santé. Elle est due à une chute et en lien avec la fragilité osseuse. Cette dernière étant liée à l’âge, la fracture de la hanche touche principalement les personnes âgées.

Selon une récente recherche, la fracture de la hanche serait également liée à l’alimentation. Une étude britannique publiée le 27 juillet 2023 dans la revue BMC Medicine dévoile que le régime alimentaire végétarien pourrait augmenter les risques.

Fracture de la hanche : 50 % de risque en plus chez les végétariens

Pour cette étude, les scientifiques ont analysé les données de 413 914 adultes participant à la UK Biobank, grande étude britannique de santé qui a débuté en 2006. Les scientifiques ont séparé les volontaires en plusieurs catégories, en fonction des informations qu’ils avaient fournies sur leur mode de vie et régime alimentaire au moment de leur entrée dans l’étude britannique. Les catégories qui ont en découlé sont les suivantes :

• les mangeurs de viandes réguliers (258 765) ;
• les mangeurs occasionnels (137 954) ;
• les pesco-végétariens, ceux qui ne consomment pas de viande mais continuent de se nourrir de poissons et autres animaux provenant de la mer (9 557) ;
• et les végétariens (7 638).

"Les fractures incidentes de la hanche ont été identifiées par couplage d'enregistrements avec les statistiques des épisodes hospitaliers jusqu'en septembre 2021", détaillent les auteurs de l’étude. Pendant la période de suivi de 12,5 ans, 3 503 fractures de la hanche ont été diagnostiquées. Les résultats ont montré un risque 50 % plus élevé chez les végétariens. Aucune différence n’a été observée entre les consommateurs réguliers et occasionnels de viande. De leur côté, les pesco-végétariens avaient un risque 8 % plus élevé que les consommateurs de viande.

Pour que ces chiffres soient plus parlants, les experts ont voulu les retranscrire dans la réalité. Ainsi, cela ferait que six mangeurs de viande réguliers et occasionnels subiraient une fracture de la hanche, contre sept pour les pesco-végétariens et neuf pour les végétariens.

Végétariens : un risque de fracture lié à un faible IMC et une carence en protéines

Selon les scientifiques, le risque plus élevé de fracture de la hanche chez les végétariens proviendrait du fait que leur mode alimentaire ne leur permet pas toujours de faire le plein de tous les éléments nutritifs dont ils ont besoin. "Notre analyse suggère qu’un faible IMC pourrait être un facteur clé expliquant pourquoi leur risque est plus élevé", détaillent les auteurs de l’étude. En effet, en supprimant la viande, certaines personnes peuvent se créer des carences qui conduiraient à un IMC faible. "De plus, les végétariens étaient environ 17 % moins susceptibles de respecter les recommandations en matière de protéines que les mangeurs de viande", ajoutent les scientifiques.

Bien que le risque de fracture de la hanche soit plus élevé chez les végétariens, cela reste faible et ne suffit pas à contrebalancer les effets positifs du régime végétarien. "Cette étude montre que même si les végétariens courent un plus grand risque de fracture de la hanche que les mangeurs de viande, cela se traduit par seulement 3 fractures de la hanche supplémentaires pour 1 000 personnes sur 10 ans. Les bienfaits d’un régime végétarien pour la santé, notamment un risque moindre de cancer et de maladies cardiovasculaires, peuvent encore contrebalancer toute augmentation du risque de fracture de la hanche", précisent les auteurs.

Ainsi, les auteurs n’appellent pas les végétariens à remanger de la viande mais préviennent que leur alimentation doit être surveillée. "Les messages importants de notre étude sont que les végétariens doivent s’assurer d’avoir une alimentation équilibrée avec suffisamment de protéines et de maintenir un IMC sain. Cela aidera les végétariens à maintenir des os et des muscles sains”, concluent-ils.