Après la mort de Loïc Résibois, 3 questions que l'on se pose sur le suicide assistéIstock
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La mort de Loïc Résibois, figure du militantisme pour l'aide à mourir, ce 24 septembre, vient rouvrir le débat sur la fin de vie en France. L’ancien policier de 47 ans avait été diagnostiqué de la maladie de Charcot en 2022. Cette maladie neurodégénérative provoque la paralysie progressive. Depuis, Loïc Résibois militait au sein de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), pour l’autorisation du suicide assisté et de l’euthanasie en France.

Le suicide assisté consiste à mettre fin à sa propre vie dans un cadre médicalisé, pour un patient se sachant condamné et dont les douleurs sont trop importantes. L’objectif de cet acte est d’éviter des souffrances jugées inutiles, mais aussi d'avoir le choix mourir dans la dignité.

Le suicide assisté se distingue de l’euthanasie par la personne qui le réalise. Dans le cas d’une euthanasie, le médecin effectue lui-même l'acte qui mène au décès sur la demande du patient. Quant au suicide assisté, également sur demande du patient, peut être réalisé par lui-même ou par un proche, sur prescription d'un médecin.

Où en est-on aujourd'hui en France ?

En France, le suicide assisté et l’euthanasie sont interdits à ce jour. La sédation profonde est quant à elle autorisée depuis 2016. Elle consiste à endormir de manière répétée le patient pour éviter qu’il ne souffre, lorsque celui-ci est condamné et a décidé d’arrêter les soins. Mais la sédation profonde ne provoque pas la mort, qui survient naturellement des suites de la pathologie.

En octobre 2022, le président de la République Emmanuel Macron avait lancé une convention citoyenne sur l’aide à mourir, avec pour objectif l’adoption d’une loi. Il faudra attendre le 10 avril 2024 pour qu’un projet de loi sur la fin de vie comprenant la légalisation du suicide assisté ne soit déposé au Parlement. Les débats qui ont suivi n'ont duré que quelques semaines, interrompus par la dissolution de l’Assemblée Nationale, le 7 juin 2024.

Avec le décès de Loïc Résibois, la question se pose de nouveau. Le député MoDem Olivier Falorni a déposé mardi 24 septembre une proposition de loi, signée par 166 députés, visant à reprendre les travaux du printemps dernier. Ce jeudi 3 octobre, le nouveau Premier ministre Michel Barnier s’est dit favorable à la question.

Les différents groupes politiques étant en désaccord sur le sujet, rien n’indique que le texte va être adopté, ni quand ou sous quelle forme. Alors que pour ses partisans, le suicide assisté est vu comme une mesure sociale et de libre arbitre pour le patient, ses opposants s’inquiètent de potentielles dérives.

Et en Europe ?

Chez nos voisins belges, suisses, hollandais ou encore luxembourgeois, le suicide assisté est légal depuis les années 2000. L'Espagne et le Portugal l’ont également dépeinalisé, respectivement en 2021 et 2023. Chaque pays dispose de ses propres conditions et démarches.

En général, le suicide assisté est autorisé pour une maladie incurable à pronostic vital engagé à court ou moyen terme, ou causant des souffrances insupportables ne pouvant pas être soulagées. Dans certains pays, il est aussi accessible aux mineurs.

Sous certaines conditions très encadrées, il est possible pour un Français d’accéder au suicide assisté en Belgique ou au Luxembourg. Le processus nécessite plusieurs rendez-vous avec différents médecins qui évaluent la situation. II est parfois arrivé qu'il soit remboursé par l'Assurance Maladie française, lorsque le mot "euthanasie" n'apparaissait pas exactement dans le parcours de soins.

Est-ce que le patient souffre ?

Lorsque les conditions d’accès à la procédure sont remplies et que le suivi médical adéquat est effectué, un médecin prescrit un liquide létal au patient. Ce dernier peut décider d’ingérer la substance par voie orale, par sonde ou par transfusion. Il choisit lui-même d’effectuer le geste.

La prise de substance létale, administrée à la bonne dose, n’est pas douloureuse. Le patient perd conscience et ses organes cessent progressivement de fonctionner. Dans de rares cas, il arrive qu’il ne perde pas tout de suite connaissance, ce qui peut mener à des réveils et endormissements, mais rien ne précise si cette période est douloureuse ou non.

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