Maladies respiratoires, dénutrition ... le rôle du prestataire de soins à domicileImage d'illustrationIstock
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Aujourd’hui, le nombre de personnes soignées à domicile est en nette augmentation. En cause : l'augmentation des maladies chroniques, la dégradation de la démographie médicale en France et le vieillissement de la population. Et qui dit soins à domicile dit médecin, infirmier, kiné, aide-soignant… Mais un autre acteur, souvent dans l’ombre, apparaît comme essentiel : le prestataire de santé à domicile. Sans lui, les soins des 4 millions de patients pris en charge à la maison seraient impossibles.

Ces derniers jouent en effet un triple rôle : ils désengorgent les hôpitaux, favorisent l’observance des patients à leur traitement et font gagner du temps médical aux professionnels de santé. Pour mettre en lumière le rôle clé de ces prestataires de santé à domicile, une enquête de l’Union des prestataires de santé à domicile indépendants (UPSADI) a été réalisée en partenariat avec l’association Santé Respiratoire France. Durant l’été 2024, 9 807 patients équipés d'un dispositif médical pour le traitement d’une pathologie respiratoire et 240 prescripteurs ont été interrogés.

« Il voit l’évolution de l’état de santé physique et psychologique du patient »

Et le résultat est sans appel : 89 % des patients considèrent que les prestataires de soins à domicile (PSAD) sont indispensables à la prise en main des dispositifs médicaux, 87 % estiment qu’ils jouent un rôle clé dans la bonne observance de leur traitement et 65 % des répondants pensent que le rôle des PSAD est essentiel pour mieux comprendre la pathologie.

Assistance respiratoire à domicile

Du côté des médecins, la confiance est au rendez-vous, avec 100 % des interrogés qui expriment une confiance totale envers ces acteurs de santé. Ces derniers sont perçus comme des intermédiaires indispensables dans la coordination des soins des patients par 99 % des prescripteurs, et les informations qu’ils transmettent aux professionnels de santé sont jugées utiles à l’optimisation du traitement. « Il voit l’évolution de l’état de santé physique et psychologique du patient », précise le Dr Frédéric Le Guillou, pneumologue et président de l’association Santé Respiratoire France, lors d'une conférence de presse le 21 janvier 2024.

L’appareillage de l’apnée du sommeil

Mais alors, quels types de pathologies sont concernés ? Trois champs d’action dessinent leurs prises en charge : les pathologies respiratoires, qui comptent 2,5 millions de patients ; le maintien à domicile, qui en compte 1 million ; et la nutrition, qui touche 500 000 personnes. Les pathologies respiratoires représentent la plus grande partie des prises en charge, avec près de 1,8 million de personnes atteintes d’un syndrome d’apnée du sommeil.

« Ma maladie respiratoire m’est tombée sur la tête. Je n’étais pas préparée. Nos habitudes de vie changent. J’étais seule et heureusement que le prestataire était là pour me guider avec cet appareil à la maison. Il m’a donné de précieux conseils pour que je puisse dormir correctement avec », se souvient Marie-Hélène Bondant, 62 ans, patiente experte pour l’association Santé Respiratoire France.

En dehors de l’apnée du sommeil, environ 355 000 Français ont besoin d’oxygénothérapie à domicile. Un matériel apporté par ces aides à domiciles. La ventilation non invasive, pour les patients atteints d’insuffisance respiratoire chronique restrictive ou de BPCO, quant à elle, concerne 72 000 patients.

L’aide au maintien à domicile

La perte d’autonomie est un sujet majeur dans le débat public. Le vieillissement de la population engendre une aide au maintien à domicile qui va s'accentuer dans les années à venir. Parmi le matériel délivré par les prestataires, le fauteuil roulant concerne 363 000 personnes.

Les patients porteurs de matériels de stomathérapie doivent passer par un prestataire à domicile pour obtenir leur matériel.

Rassurez-vous, la demande pour obtenir du matériel médical se fait uniquement par le médecin traitant ou spécialiste sur prescription. « C’est un trio : médecin, patient et prestataires », précise le Dr Le Guillou. « J’ai gardé le même prestataire depuis le début de ma maladie en 2017. Je peux l’appeler 24 h sur 24 et 7 jours sur 7 si j’ai un doute sur le matériel ou des besoins particuliers », témoigne Marie-Hélène Bondant.

Les perfusions, la nutrition et l’insulinothérapie

Les conséquences d'une dénutrition

Le troisième grand champ d’action des prestataires de soins à domicile touche les perfusions, la nutrition des personnes dénutrient avec un risque de perte de poids et le diabète. « La perfusion à domicile concerne 520 000 personnes, l’insuline par pompe, 105 000 et 70 000 pour la nutrition entérale. »

« L’enquête menée par le Respilab confirme la légitimité des PSAD en tant qu’acteurs indispensables à la coordination des prises en charge des patients à leur domicile. Ils permettent à la fois aux professionnels de santé de gagner du temps, aux patients d’améliorer leur observance à leurs traitements, et grâce à la densité de leur maillage territorial, ils demeurent l’un des derniers remparts contre les déserts médicaux. Les autorités de santé doivent enfin se saisir de l’opportunité de la présence de nos entreprises et de nos salariés et professionnels de santé expérimentés partout en France pour consolider l’offre de santé sur le territoire tout entier », estime Didier Daoulas, président de l’UPSADI.

Sources

Conférence de presse UPSADI