Isolement, charge mentale et épuisement : trois mots qui caractérisent les proches aidants aujourd’hui en France. Ces travailleurs invisibles sont pourtant les piliers de cette société contemporaine. "Sans eux, c’est l’effondrement de notre système de santé", rappelle, lors d’une table ronde au Sénat le 17 novembre, Alda Marques, kinésithérapeute et chercheuse à l’université d’Aveiro au Portugal. De nombreux acteurs, de santé ou non, cherchent aujourd’hui à les mettre en lumière avec un seul mot d’ordre : le soutien. Pour y parvenir, une panoplie de services a fait son apparition.
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Dépression : symptômes, causes, traitementsLa téléassistance en fait partie. L’idée est de laisser du répit à ces ouvriers de l’ombre. Toutes ces solutions, qu’elles durent de quelques heures à quelques jours, permettent à l’aidant d’avoir du temps libéré pour lui. "L’objectif principal de ces outils connectés est de permettre à chacun de rester autonome, dans son lieu de vie et le plus longtemps possible", explique Alain Monteux, président de Tunstall Healthcare, une plateforme de téléassistance au service des aidants. "Nous collaborons ainsi avec des réseaux d’étudiants qui se rendent à domicile pour aider à faire les courses, réaliser de petites réparations et accompagner lors de sorties", illustre Alain Monteux.
Cette plateforme travaille également en partenariat avec des ergothérapeutes pour prévenir les chutes, mais aussi avec une société de care management pour prendre en charge les démarches administratives. "La connexion est disponible 24h/24 pour alléger à tout moment la charge du binôme aidant/aidé", conclut-il.
Le facteur à la rescousse
Des acteurs du service public comme La Poste ont décidé de faire évoluer leur profession au service de ces personnes. Lorsque les proches sont géographiquement éloignés, le facteur peut prendre le relais. Le jour de votre choix, il passe pour prendre des nouvelles et discuter avec l’aidé pour rompre la solitude. "Il peut se déplacer jusqu’à six jours par semaine, faire un compte rendu à la famille et, en cas d’urgence, alerter les services de secours ainsi que les contacts à proximité", précise David Gruson, directeur de programme Santé à Domicile, La Poste Santé & Autonomie.
Les plateformes de soutien
Être aidant, c’est aussi culpabiliser de ne pas en faire assez, se sentir seul face au corps médical ou à l’entourage qui ne comprend pas, s’oublier, s’épuiser. Des plateformes de répit comme "Ma Boussole Aidants", l’association "Soutenir les Aidants" ou l’application "Famirelay" peuvent venir au secours des proches. Mais bien souvent, ils hésitent et peinent à demander de l’aide.
La première dispose d’un service digital gratuit pour faire un état des lieux des besoins en centralisant les informations et les aides disponibles à proximité. Des solutions personnalisées, en fonction de la situation, peuvent être proposées grâce à un questionnaire qui cible les aides financières et orientations, les congés spécifiques, des formations pour mieux comprendre le rôle d’aidant et le soutien de professionnels de santé pour les accompagner dans leur tâche.
Famirelay permet, quant à elle, d’alléger la charge mentale des aidants en facilitant une gestion centralisée des tâches quotidiennes et des rendez-vous médicaux. Grâce à une interface intuitive sur le téléphone, les utilisateurs peuvent facilement communiquer de manière fluide avec tous les acteurs autour d’une personne dépendante.
L’IA au secours des aidants
Tous ces services sont amenés à évoluer, et l’intelligence artificielle a une carte à jouer. "Tout le monde cherche des solutions pour combler le manque de personnel et le vieillissement de la population. C’est un outil de plus pour soutenir le réseau de la santé", explique au média québécois Le Journal de Montréal Nathalie Bier, professeure en ergothérapie et chercheuse à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal.
Selon Philippe Voyer, professeur à la Faculté des sciences infirmières de l’Université Laval au Québec et expert des soins aux aînés, toutes sortes de technologies pourront être déployées à grande échelle dans les prochaines années. Les chercheurs pensent à des avatars qui rappellent des tâches à accomplir, des conversations assistées personnalisées pour aînés déments, des rappels de prise de médicaments connectés avec la pharmacie et des caméras pour détecter les chutes. Une lueur de film de science-fiction.
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