Un homme atteint de la maladie de Parkinson à un stade avancé est désormais capable de marcher de nouveau, presque normalement. Pour cela, des chercheurs ont implanté des électrodes dans sa colonne vertébrale. Ils ont détaillé leurs travaux dans la revue scientifique Nature Medicine le 6 novembre 2023.
“Restaurer le mouvement chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson à un stade avancé”
Cette avancée médicale est le fruit du travail de chercheurs suisses qui avaient précédemment mis au point des innovations similaires pour aider les personnes paraplégiques à remarcher. “Cette technologie pourrait changer les règles du jeu et aider à restaurer le mouvement chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson à un stade avancé”, a réagi le directeur de recherche de l’association caritative Parkinson's UK David Dexter.
Le patient ayant bénéficié de cette invention s’appelle Marc. Il a 62 ans et vit en France. Marc souffre de la maladie de Parkinson depuis environ 30 ans. Comme plus de 90% des personnes atteintes de cette pathologie à un stade avancé, Marc éprouve de grandes difficultés pour marcher.
Il connaît par ailleurs des épisodes de “blocage” récurrents qui l’empêchent de bouger, d’où des risques de chute importants quand il se met à marcher. “Si un obstacle apparaît ou si quelqu’un passe devant nous sans qu'on s'y attende, on se 'bloque' et on tombe”, a expliqué Marc à l’ Agence France presse (AFP).
Parkinson : “Je peux aller me promener, je peux faire tout ce que je veux”
La maladie de Parkinson est encore mal comprise par la science et la médecine, ce qui rend difficile l’élaboration d’un traitement. Pourtant, les symptômes de cette pathologie peuvent être lourdement handicapants : certains patients finissent en fauteuil roulant. Lorsque l’opportunité s’est présentée pour Marc de bénéficier d’une chirurgie en Suisse, il a sauté sur l’occasion.
“Désormais, je peux aller d’un point à un autre sans me soucier de comment je vais y arriver. Je peux aller me promener, je peux aller faire les courses tout seul, je peux faire tout ce que je veux”, a poursuivi Marc, toujours interrogé par l’AFP. L’équipe de chercheurs derrière cette prouesse technologique et médicale, menée par la chirurgienne Jocelyne Bloch et le neuroscientifique Grégoire Courtine, a implanté un système complexe d’électrodes appelés “neuroprothèses” dans certains points stratégiques le long de la colonne vertébrale de Marc.
La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative fréquente. D’évolution lente et progressive, cette pathologie se caractérise par la diminution du nombre de neurones chargés de produire la dopamine. Ces derniers sont impliqués dans le contrôle des mouvements.
Le déficit de ces neurotransmetteurs provoque graduellement l’apparition de symptômes pouvant être invalidants, voire très handicapants pour les malades de Parkinson, comme des tremblements au repos, une rigidité musculaire ou une lenteur dans les mouvements. En France, plus d'un million de personnes souffrent d'une maladie neurodégénérative, et Parkinson est la seconde maladie dégénérative la plus fréquente.
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