Migraine : un nouveau médicament à l’étude en FranceIstock

Une nouvelle famille d’anticorps à s’injecter sous la peau serait capable de diviser par deux le nombre de crises migraineuses invalidantes chez le patient. Ce médicament, actuellement à l'étude pour une mise sur le marché en France, permettrait également une quasi-disparation des douleurs chez la moitié des personnes atteintes de migraines sévères. Les résultats ont été publiés dans la revue Sciences et Avenir n° 883, daté septembre 2020.

Migraine : division par deux du nombre de crises

Présenté lors du 19ᵉ congrès de l’International Headache Society qui s’est tenu en Irlande du 5 au 8 septembre 2020, ce traitement a été salué par l’ensemble des neurologues présents. Cette innovation est le résultat de trente ans de recherche.

La nouvelle thérapie a été testée sur des milliers de patients lors d’essais cliniques aux États-Unis et en Europe. Selon les résultats de ces recherches, 40% des volontaires ont vu leurs crises s’estomper et environ 30% ont remarqué qu'elles ont presque disparu. En revanche, un tiers des malades n’a senti aucun effet du traitement.

Ces médicaments - des anticorps monoclonaux anti PRGC - s’attaquent à une protéine sécrétée par le cerveau au moment des crises. Seul inconvénient, ces molécules ont reçu une autorisation pour pouvoir être utilisée en Europe et aux États-Unis, mais pas en France… Il n'est donc pas possible de se le voir prescrire dans l'Hexagone pour le moment.

Toutefois, sa mise sur le marché et son remboursement sont à l’étude. Et son coût est assez important : il faut compter environ 500 euros par injection.

L’annonce de ce nouveau médicament efficace, est une avancée dans le traitement de la migraine.

Migraine : qu’est-ce que c’est ?

La migraine est une maladie neurologique se caractérisant par des crises répétées. Généralement, elles se manifestent par des maux de têtes (céphalées) plus ou moins douloureux. Cette pathologie se caractérise par une excitabilité neuronale anormale liée par des facteurs génétiques complexes, mais également environnementaux.

Fréquemment, la sévérité de ces crises empêche le patient de se rendre sur son lieu de travail. Ce dernier souffre tellement qu’il doit rester allongé dans le noir total et dans le calme complet. Chez 10% des malades, les crises peuvent dépasser 48 heures selon l’Inserm.

On peut distinguer deux types de migraines : les crises sans ou avec aura. Le plus souvent, les personnes atteintes de migraines ont des crises sans aura. Ces dernières se manifestent par une céphalée très pénible qui peut durer entre 4 et 7 heures sans administration de traitement. Elle se caractérise par plusieurs caractères, mais la plupart du temps, seulement deux sont présentes :

  • une douleur sur un seul côté du crâne ;
  • une impression de sentir les battements de son cœur dans la tête ;
  • une douleur qui s’aggrave à chaque mouvement (changement de côté dans le lit par exemple) ;
  • une intensité modérée (gêne certaines activités quotidiennes) à sévère (oblige le malade à se coucher).

Une céphalée migraineuse est associée à des nausées, vomissements ou encore une sensibilité au bruit et à la lumière. Celle-ci est précédée ou suivie d’une aura – symptômes neurologiques transitoires – chez 20 à 30% des migraineux. Ces troubles peuvent être liés au langage, à la vue ou sensitifs. Ils apparaissent lentement et durent moins d’une heure. Il peut également s’agir d’engourdissement ou fourmillements du visage ou de la main.

Selon l’Inserm, cette maladie neurologique touche 15% de la population mondiale et plus particulièrement les femmes, à hauteur de 15 à 18%.

Sources

Une avancée majeure dans le traitement de la migraine - Sciences et avenir - 19 septembre 2020

Migraine - Inserm, 2 novembre 2013

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