Souvent réduite à un mal de tête sans conséquences, la migraine est une maladie invalidante qui peut lourdement détériorer le bien-être quotidien. En France, 11 millions de personnes expérimentent la réalité de crises migraineuses à répétition. Pour ces patients et les professionnels de santé, apprendre à reconnaître et à prévenir les éventuels facteurs déclencheurs des crises migraineuses constitue une bonne approche. Celle-ci permet de limiter les risques au quotidien et de s’épargner des épisodes de migraines très douloureux que certains assimilent à des coups de marteau sur la tête.
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Migraine : 6 conseils d’un pharmacien pour les réduireEn dehors de la génétique, on sait par exemple que les migraineux sont très vulnérables au changement dans leur quotidien. Certains bruits, certaines lumières clignotantes, certaines odeurs, la consommaton de certains aliments ou excitants, ou encore l’exposition au stress comptent parmi les facteurs déclenchants reconnus, comme l’expliquait à Medisite le Dr Jérôme Mawet, neurologue à l’Hôpital Lariboisière à Paris. De la même façon "un changement de rythme de vie, comme un manque ou un excès de sommeil" peut favoriser le risque de crise migraineuse, précisait l'expert.
Une nouvelle étude confirme l’influence du manque de sommeil comme facteur déclenchant de la migraine. Dans la revue Neurology parue le 24 janvier 2024, les chercheurs ont mis en évidence qu'une mauvaise qualité de sommeil perçue ainsi qu'une qualité de sommeil inférieure à la normale la nuit précédente augmentaient le risque accru de souffrir de migraine le lendemain matin.
L’impact à court terme d’un manque de sommeil et d’une panne d’énergie
De même, un lien a été établi entre la sensation de baisse d’énergie sur une journée et une vulnérabilité accrue aux maux de tête le lendemain matin. "Un niveau d'énergie inférieur à la normale le jour précédent était également associé à des maux de tête le lendemain matin", expliquent les auteurs.
"Ces différents modèles de prédiction des maux de tête du matin et du soir soulignent le rôle des rythmes circadiens dans les maux de tête", explique dans un communiqué l'auteur de l'étude, Kathleen Merikangas de l'Institut national de la santé mentale, à Bethesda, dans le Maryland (Etats-Unis).
Les chercheurs américains ont identifié ces facteurs déclenchants en menant une étude auprès de 477 personnes âgées de 7 à 84 ans, dont 291 femmes. Tous les participants ont été invités à évaluer sur une application mobile leur humeur, leur énergie, leur niveau de stress et leurs maux de tête quatre fois par jour pendant deux semaines. La qualité de leur sommeil a été enregistrée une fois par jour.
Résultat, les personnes dont la qualité perçue du sommeil était moins bonne avaient 22 % plus de risques de souffrir de maux de tête le lendemain matin. Une diminution de la qualité habituelle déclarée du sommeil était également liée à 18 % de risque accru de maux de tête le lendemain matin.
Par ailleurs, la baisse du niveau habituel d'énergie le jour précédent se traduisait aussi par une augmentation de 16 % du risque de maux de tête le lendemain matin.
Vers de meilleures approches préventives de la migraine
"Ces résultats pourraient nous permettre de mieux comprendre les processus sous-jacents à la migraine et nous aider à améliorer le traitement et la prévention", estime Kathleen Merikangas.
Parmi les approches prometteuses, l’usage d’applications de santé connectée pourrait aider à mieux appréhender le processus migraineux. "Notre étude démontre l'importance de surveiller les changements du sommeil en tant que facteur prédictif des maux de tête", estime l'auteur de l'étude, Tarannum Lateef, du Children's National Health System à Washington. "L'utilisation d'applications qui suivent le sommeil et d'autres états de santé, comportementaux et émotionnels en temps réel peut fournir des informations précieuses qui peuvent nous aider à gérer la migraine."
https://www.sciencedaily.com/releases/2024/01/240124164626.htm
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