11 millions de personnes en France, soit 12 % des adultes et 5 à 10 % des enfants, sont en proie aux migraines, selon l’Assurance maladie.
Maladie neurologique invalidante, considérée comme la deuxième source de handicap par l’Organisation mondiale de la Santé, la migraine affecte lourdement le quotidien de ceux qui en souffrent.
Ce mal de tête qui surgit sous forme de crises d’intensité variable, pulsatile et souvent unilatéral, s’accompagne d’un spectre de symptômes, différemment vécus. Nausées, vomissements, vive sensibilité à la lumière, stress, bruit…
L’expérience des crises douloureuses peut terrasser le migraineux pendant plusieurs jours. "C’est comme si on recevait des coups de marteaux sur la tête. Lorsqu’on est en crise migraineuse, le fait de se baisser, de bouger, d’être dans une pièce lumineuse et dans le bruit aggrave la douleur. On est dans la survie", témoignait Sabine Debremaeker, fondatrice et présidente de l’association de patients La Voix des migraineux, dans un précédent article sur Medisite.
La violence des épisodes migraineux est telle qu’elle peut laisser derrière elle des séquelles psychologiques, alimentant chez certains de l’anxiété, de la fatigue, un risque de dépression. La moitié des patients migraineux sévères souffrent ou ont souffert d’anxiété et ou de dépression, selon La Voix des migraineux. La migraine peut conduire également à l’isolement social.
Le potentiel thérapeutique de l’autohypnose
Pour ces millions de personnes qui doivent cohabiter avec ces crises, il s’agit de limiter l’intensité de la crise et la douleur quand elle survient, mais aussi d’en réduire la fréquence. En dehors des solutions médicamenteuses, le recours à des techniques douces comme l’acupuncture, la relaxation ou encore l’hypnose fait partie des pistes explorées, en parallèle d’une bonne hygiène de vie.
L’autohypnose, à l’image de l’hypnose, peut s’avérer d’un bon soutien pour s’alléger du fardeau de la douleur et traverser ces crises plus sereinement.
Annie Sapède, psychologue, hypnothérapeute et formatrice en sciences humaines, est convaincue du potentiel thérapeutique de l’autohypnose. Dans son livre Mon Cahier d’autohypnose (éditions Mosaïque santé), elle distille ses conseils et exercices pour tirer profit de cette méthode accessible à tous, et donne toutes les clés pour l’intégrer dans son quotidien.
L’autohypnose pour mieux cohabiter avec la migraine
L’experte explique à Medisite en quoi l’autohypnose se révèle une puissante alliée en cas de migraine. "L'autohypnose va permettre de modifier l'intensité de sa douleur, d'en abaisser le seuil jusqu'à la faire disparaître, mais aussi de trouver des solutions pour mieux gérer les crises."
Cet état modifié de conscience entre veille et sommeil, auquel on accède via l’autohypnose (comme l’hypnose), peut avoir une réelle influence sur la douleur en général, comme celle liée à la migraine.
Un entraînement régulier crée les bonnes conditions pour que l’autohypnose devienne un outil salvateur pour les maux du quotidien. Un outil bénéfique à tous, sans contre-indications chez les personnes migraineuses. "L'hypnose étant un état naturel, il n'y a pas de contre-indications, contrairement à des médicaments qui peuvent s’accompagner d’interactions négatives", observe l’hypnothérapeute.
Autre raison d’en faire un rituel bien-être, selon la spécialiste : "la pratique régulière de l'autohypnose peut également améliorer le sommeil du senior migraineux en facilitant la détente propice à l'endormissement".
Un exercice d’autohypnose à réaliser en cas de migraine
Annie Sapède propose un exercice d’autohypnose à pratiquer en cas de migraine, à retrouver dans son ouvrage Mon cahier d’autohypnose.
A quel moment réaliser cet exercice ?
"Dès que l’on repère les facteurs déclenchants de la crise" migraineuse, préconise l’experte. Celle-ci invite à se placer "en état d'autohypnose afin d'être à l'écoute de son corps, de cette douleur". On peut alors s’interroger : "Que me dit cette douleur ? Où se loge t-elle ?"
En pratique :
-Confortablement installé sur un fauteuil, à l’abri de toute distraction extérieure.
Imaginez-vous en train de vous baigner dans un lac, une rivière ou la mer pour vous rafraîchir. L’eau vous détend, vous régénère. La température de votre corps est idéale. Vous vous sentez merveilleusement bien.
-Si vous le souhaitez, plongez votre tête sous l’eau : ce rafraîchissement immédiat chasse la migraine.
-Avant de terminer votre séance, prononcez cette phrase d’autosuggestion dans votre tête ou à voix haute : "A mon réveil, je serai parfaitement détendu et en pleine forme".
-Prenez le temps de vous "réveiller" à votre rythme. Ressentez un grand calme dans votre corps. Comptez jusqu’à 5 pour sortir en douceur de cette séance : sentez votre corps revenir en douceur dans la pièce où vous vous trouvez.
Observez les sons environnants, prenez conscience de votre corps (de votre tête posée sur le fauteuil, etc).
Puis ouvrez doucement les yeux, inspirez et soufflez calmement.
Vous pouvez ensuite vous étirer. Vous vous sentez parfaitement réveillé et détendu, et prêt à reprendre le fil de vos occupations.
Merci à Annie Sapède, psychologue, hypnothérapeute et auteure de Mon Cahier d’autohypnose (éditions Mosaïque santé)
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/migraine/symptomes-facteurs-declenchants-evolution
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