Mémoire : comment (bien) bouger pour la muscler ? Istock

Le vieillissement affecte toutes les parties du système nerveux : le cerveau, la moelle épinière et les nerfs périphériques”, explique Kenneth Maiese, médecin et professeur au département de Neurobiologie et des Neurosciences d’une université américaine, dans la revue de référence MDS Manual. Et la première fonction à en pâtir : c’est notre mémoire. “Certains types de mémoire sont plus vulnérables à la perte, comme la mémoire qui permet de retenir temporairement les informations (mémoire à court terme)”, est-il précisé.

Autre mauvaise nouvelle : cette perte de mémoire s’affole quand on avance en âge car elle peut aussi s’accompagner de maladies cognitives (comme Alzheimer).

En outre, les fumeurs, les personnes qui ont un taux de cholestérol élevé, de l’hypertension artérielle ou un diabète sucré (pas ou mal équilibré) peuvent présenter une diminution du débit sanguin au niveau du cerveau, qui peut altérer un peu plus les fonctions cognitives et la mémoire.

Heureusement, on peut ralentir la machine en améliorant son hygiène de vie, et en particulier en bougeant plus.

Mémoire : l’activité physique, vraiment ?

C’est la science qui le dit ! “Les recherches menées sur des animaux puis sur des humains montrent que l'exercice physique améliore la mémoire déclarative/relationnelle, qui dépend en grande partie de l'hippocampe, tout comme la mémoire épisodique et la mémoire spatiale”, explique Robert Jaffard, neurobiologiste et membre de l'Observatoire B2V des Mémoires.

Comment l’expliquer ? L’exercice améliorerait la "neuroplasticité" du cerveau, ce qui induirait la production de nouveaux neurones et le fonctionnement “du cortex préfrontal, lequel joue un rôle crucial dans l'encodage, la consolidation et le rappel des souvenirs. Par ailleurs, l'activité des muscles a été liée à des modifications dans le fonctionnement du cerveau, notamment par l'intermédiaire d’une enzyme produite pendant l'exercice physique, qui stimule la plasticité de l'hippocampe et améliore la mémoire.”

Mémoire : bouger est encore plus important quand on vieillit !

Bouger muscle la mémoire, c’est dit. Mais plus intéressant encore, les bénéfices sont plus importants à mesure que l’on avance en âge.

L'effet bénéfique du sport sur la mémoire, la cognition et l'affect est certainement mieux établi pour les personnes âgées que pour le reste de la population”, note encore Robert Jaffard.

Une étude de 2015 montre ainsi que l'effet bénéfique sur la mémoire d’une même activité physique est nettement plus visible sur les personnes âgées de 55 à 82 ans que sur les plus jeunes (18-31 ans dans l’étude). Pourquoi ? Sans doute, avancent les chercheurs, parce que les plus jeunes ont des performances cognitives et de neurones au plus haut, l’impact de l'activité physique n’est donc pas vraiment visible.

Chez les plus âgés en revanche, le bénéfice est réel.

“Une activité physique de 6 mois à 1 an chez des personnes âgées augmente le volume de matière grise de leur hippocampe et de leur cortex préfrontal”, précise Robert Jaffard.

Mémoire : quelles activités physiques pour la muscler ?

Dès que l’on augmente son activité physique (et que l’on lutte par la même occasion contre la sédentarité), on fait du bien à son cerveau. Mais certaines activités ciblent plus particulièrement la mémoire. “Si l'on ne considère que la mémoire procédurale (c’est la mémoire des automatismes, qui permet de courir ou de faire du vélo, NDLR), il semble évident que la gymnastique (sauts, flips, rotations..) est beaucoup plus exigeante que, par exemple, la marche", explique encore Robert Jaffard.

Les activités physiques où l’on répète des mouvements et celles où l’on doit mémoriser des gestes (qui intègrent des chorégraphies ou des routines, comme la danse en ligne ou le yoga) sont bonnes pour notre mémoire.

Randonner (ou faire du vélo, en réalité n’importe quelle activité physique en extérieur !) en pleine nature booste aussi la mémoire. Plusieurs études ont ainsi remarqué de meilleures facultés cognitives (concentration, mémoire…) chez les personnes après une activité en extérieur.

Sources

Merci à Robert Jaffard, neurobiologiste et membre de l'Observatoire B2V des Mémoires. 

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-du-cerveau,-de-la-moelle-%C3%A9pini%C3%A8re-et-des-nerfs/biologie-du-syst%C3%A8me-nerveux/effets-du-vieillissement-sur-le-syst%C3%A8me-nerveux

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