6 médicaments qui peuvent abîmer votre cerveau Istock
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Anxiolytiques et somnifères : des liens avec Alzheimer

Plusieurs études ont montré un lien entre utilisation des benzodiazépines et pertes de mémoire ou apparition de maladies comme celle d'Alzheimer à long terme. "Cependant, on n'a pas encore montré qu'il y a un lien de cause à effet. Ces médicaments sont en effet utilisés chez des patients anxieux, qui sont de toute façon plus à risque pour les troubles de la mémoire. Il s'agit donc d'une inquiétude mais pas d'une certitude", nuance le Dr Michel Dib, auteur des livres " Auto-guérison physique, psychique, émotionnelle " et " Perte de mémoire ou maladie d'Alzheimer ? " (Éditions Josette Lyon).

Comme ils entraînent également un risque d'addiction et des troubles de la vigilance, la prudence recommande de limiter au maximum les doses prescrites et la durée d'utilisation et les doses prescrites.

Celle-ci est d'ailleurs limitée à 4 semaines pour les benzodiazépines hypnotiques (Rohypnol®, Noctamide®... et apparentés : Stilnox®/Zolpidem®) et 8 semaines pour les benzodiazépines anxiolytiques (Xanax®, Lexomil®, Ativan®, Valium®... et génériques), notamment pour ne pas provoquer d'accoutumance.

Anticholinergiques : ils accélèrent le déclin du cerveau

Cette classe de médicaments regroupe des antidépresseurs, des antipsychotiques, des antispasmodiques, des anxiolytiques, des anti-asthmatiques, des traitements contre la maladie de Parkinson ou encore contre l'incontinence urinaire. "Tous réduisent ou inhibent l'action de l'acétylcholine, un neuromédiateur clé. Il est donc logique qu'ils aient des effets sur le système nerveux et sur la mémoire, à plus ou moins long terme", explique le neurologue.

Les risques seraient particulièrement marqués chez les personnes âgées, qui cumulent souvent plusieurs médicaments de ce type, avec notamment une accélération du déclin cognitif et un risque accru de démence. Certains étant vendus sans ordonnance, l'idéal est donc de faire le point avec son médecin pour éviter au maximum de combiner plusieurs anticholinergiques et privilégier les plus légers (tous n'ont pas la même force d'action).

Anticholinergiques : ils accélèrent le déclin du cerveau© Fotolia

Antalgiques opioïdes type morphine : responsables de troubles anxieux

Les antalgiques opioïdes morphiniques (morphine et dérivés, oxycodone®, fentanyl®) sont les antidouleurs les plus puissants (antalgiques de palier 3). "Ils agissent sur tous les neurotransmetteurs pour court-circuiter la douleur et ont un effet dépresseur central du flux neuronal : ils peuvent donc être responsables de troubles de la mémoire et peuvent également induire des troubles anxieux", explique le neurologue.

Ils sont donc à n'utiliser qu'en dernier recours, lorsque les autres antidouleurs et méthodes alternatives s'avèrent inefficaces, en utilisant toujours la plus petite dose efficace, sur un temps le plus court possible.

Anti-épileptiques : ils font perdre la mémoire

Les médicaments anticonvulsivants ne sont pas non plus anodins pour le cerveau. "Ces médicaments agissant comme dépresseurs du système nerveux central, ils entraînent souvent des troubles de la mémoire. Mais ces derniers sont généralement transitoires. Il n'est pas prouvé qu'ils aient un effet sur la mémoire à long terme", rassure le neurologue. D'autres effets secondaires neurologiques sont possibles, ils sont d’ailleurs inscrits clairement sur la notice : somnolence, vertiges... mais là encore ces effets sont transitoires.

Anti-épileptiques : ils font perdre la mémoire© Fotolia

Cholestérol : des médicaments mauvais

Ces médicaments sont utiles et généralement efficaces pour faire baisser le cholestérol chez les personnes en hypercholestérolémie, dans l'objectif de protéger leur santé cardiovasculaire. Cependant, ils ne sont pas dénués d'effets secondaires, à court et peut-être aussi à long terme, même si les études sont encore peu nombreuses. Les statines peuvent par exemple entraîner des douleurs musculaires.

Mais surtout, certaines études pointent du doigt de possibles effets sur le cerveau, avec plus de troubles cognitifs. Celui-ci a en effet besoin de bon cholestérol dans ses membranes pour fonctionner correctement et une diminution trop importante pourrait le mettre en danger. Un taux de cholestérol trop bas pourrait notamment être associé à plus de dépression ou d'anxiété. Certains médecins estiment donc que ces médicaments ne devraient pas être prescrits systématiquement. Attention, n'arrêtez jamais votre traitement sans en discuter avec votre médecin, afin de faire le bilan entre les bénéfices et les risques pour votre santé.

Moins d'inquiétude avec les antidépresseurs

"Contrairement aux benzodiazépines, les antidépresseurs auraient plutôt un effet régénérateur sur le cerveau et tendance à améliorer la mémoire à long terme. Des études sous IRM ont en effet observé qu'ils augmentent la taille de l'hippocampe, la zone du cerveau qui joue un rôle primordial dans la mémoire", note le Dr Dib.

Mais, pour que ces médicaments qui jouent sur les neurotransmetteurs (sérotonine et noradrénaline) n'aient pas d'effet néfaste sur le cerveau, ils doivent être prescrits pour les bonnes indications : vraie dépression et troubles anxieux uniquement. Les médecins les prescrivent en revanche de moins en moins aux enfants et adolescents, en pleine maturation du système nerveux.

mots-clés : perte de mémoire

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