- 1 - Des hôpitaux chinois croulant sous les cas d’enfants malades
- 2 - Une demande d’informations épidémiologiques détaillées à la Chine
- 3 - La levée des restrictions liées au Zéro-Covid, une cause possible
- 4 - Une hausse de cas liée à la circulation de virus pathogènes connus
- 5 - Une surveillance renforcée dans les établissements de santé
Alors que le Covid-19 pourrait faire son retour dans l’Hexagone à la faveur de l’hiver, la récente alerte de l’Organisation mondiale de la Santé pousse certains à s’interroger : doit-on craindre une nouvelle épidémie en provenance de la Chine ?
Quatre ans après l'apparition du Covid-19, marquant le début d'une pandémie responsable de près de 7 millions de morts dans le monde, l'OMS s'inquiète de la forte hausse des cas de maladies respiratoires chez les enfants, recensés dans le nord de la Chine. Depuis la mi-octobre, cette partie du pays se révèle en proie à une augmentation des cas de maladies grippales par rapport à la même période au cours des trois années précédentes.
Des hôpitaux chinois croulant sous les cas d’enfants malades
Mardi 21 novembre, le programme de surveillance mondial des maladies ProMed, de la Société internationale pour les maladies infectieuses (ProMED) a également signalé des regroupements de pneumonies non diagnostiquées chez des enfants dans le nord de la Chine.
Dans la ville de Pékin, et dans la province du Liaoning, dans le nord-est de la Chine, certains hôpitaux pour enfants se retrouvent débordés de cas d’enfants malades, présentant des symptômes comme de la fièvre et des nodules pulmonaires, selon ProMed.
Une demande d’informations épidémiologiques détaillées à la Chine
Ce pic de cas constatés de maladies respiratoires, ainsi que l’augmentation des regroupements signalés de pneumonie chez les enfants, a poussé l’Organisation mondiale de la Santé à demander des informations officielles "épidémiologiques et cliniques" plus détaillées à la Chine.
L’agence de santé a également enjoint la Chine à communiquer de manière détaillée sur les résultats de laboratoire et sur les regroupements signalés parmi les enfants. L'OMS précise dans son communiqué du mercredi 22 novembre 2023, qu’elle est contact avec des cliniciens et des scientifiques présents en Chine, par l’intermédiaire de ses partenariats et de ses réseaux existants.
Cette demande de l’OMS survient après que les autorités chinoises de la Commission nationale de la santé ont annoncé une augmentation des cas de maladies respiratoires en Chine, lors d’une conférence de presse donnée le 13 novembre 2023.
La levée des restrictions liées au Zéro-Covid, une cause possible
Les officiels chinois tiennent à écarter toute hypothèse évoquant l’émergence d’un nouveau virus respiratoire : il ne s’agirait d’aucun pathogène nouveau ou inhabituel, dixit les autorités chinoises. Et les signes cliniques constatés ne sont pas inhabituels, même ceux observés à Pékin et Liaoning. Cela est lié "à la hausse générale du nombre de cas de maladies respiratoires dues à des pathogènes connus", a informé la Chine à l’OMS, reprise par l’AFP le jeudi 23 novembre.
Chez ProMed, on juge pour l’heure difficile de savoir si ces cas sont liés à une augmentation générale des infections respiratoires comme signalée par les autorités chinoises, ou s'il s'agit d'événements complètement distincts.
La Chine attribue cette flambée de maladies respiratoires chez les enfants à différents facteurs, à commencer par la levée des restrictions sanitaires qui avaient été imposées dans le pays pour endiguer la circulation du COVID-19.
Depuis début janvier 2023, avec la fin de la quarantaine obligatoire imposée à tous les voyageurs à leur entrée sur le sol chinois, Pékin a officiellement mis fin à la batterie de mesures sanitaires, s’inscrivant dans sa politique drastique du Zéro-Covid.
Une hausse de cas liée à la circulation de virus pathogènes connus
Cette stratégie Zéro-Covid, contestée par la communauté internationale, comprenait notamment des confinements en cas de dépistage positif au Covid-19, des tests PCR obligatoires toutes les 48 heures ou encore des restrictions de déplacements à l’intérieur du pays.
Cet allègement de cette stratégie zéro-Covid dans un pays, avec une politique de vaccination jugée moins efficace (les autorités chinoises ne proposent que des vaccins sans ARN messager, considérés par les autorités sanitaires mondiales comme moins puissants pour lutter contre la dangerosité du virus), pourrait-elle faire le lit de nouveaux virus respiratoires ?
Selon les autorités chinoises, il semble probable que cet assouplissement des mesures anti-Covid profite à la circulation d'agents pathogènes connus tels que la grippe, la pneumonie à mycoplasme (une infection bactérienne courante qui touche généralement les jeunes enfants), le virus respiratoire syncytial (VRS) et le SARS-CoV-2 (le virus responsable de la COVID-19), précise l’OMS dans son communiqué.
Une surveillance renforcée dans les établissements de santé
L’agence onusienne précise, par ailleurs, que "les autorités [chinoises] ont souligné la nécessité d'une surveillance accrue des maladies dans les établissements de santé et les communautés, ainsi que le renforcement de la capacité du système de santé à prendre en charge les patients".
De son côté, par mesure de précaution, l’OMS émet une série de recommandations à toute personne en Chine, les invitant à adopter des mesures de réduction du risque de contamination par des maladies respiratoires. Parmi les conseils dispensés : se soumettre à la vaccination recommandée, maintenir une distance vis-à-vis des personnes malades, rester chez soi en cas de maladie, réaliser des tests et des soins médicaux en cas de besoin, porter un masque quand c’est approprié, s’assurer d’une bonne ventilation dans les endroits où on réside et laver régulièrement ses mains.
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