Contrairement aux idées reçues, la première cause de mortalité des femmes à travers le monde n’est pas le cancer du sein mais les maladies cardiovasculaires. En France, chaque jour, 200 femmes meurent des suites d’une maladie cardiovasculaire. La faute en partie aux nombreux retards de diagnostic et de prise en charge. Les femmes ne se sentent pas concernées par ces maladies et sont de fait insuffisamment dépistées. « Pourtant, 8 accidents cardio-vasculaires sur 10 sont évitables avec une information, une éducation à la santé et un dépistage dédié », précise la fondation Agir pour le cœur des femmes.
La santé cardiaque des femmes se dégrade à la ménopause
De nombreuses études ont révélé que le risque cardiovasculaire des femmes augmente grandement à la ménopause. En revanche, on ignorait exactement pourquoi. Une étude qui a été présentée au mois d’avril 2024 lors d'une conférence de l'American College of Cardiology a permis d’en savoir davantage. Les conclusions de cette étude qui a porté sur les données de 579 femmes ont permis de révéler qu’à mesure que le taux d'œstrogènes diminue du fait la ménopause, le risque cardiovasculaire des femmes augmente plus rapidement que celui des hommes du même âge. « La plaque artérielle a augmenté en moyenne deux fois plus rapidement chez les femmes ménopausées que chez les hommes présentant des caractéristiques démographiques et un statut médical similaires », précise le communiqué de presse qui a été publié à la suite de la conférence.
Crise cardiaque : elle pensait que l’oppression dans sa poitrine étant due à un surmenage
Les femmes n’ont souvent pas conscience que certains symptômes peuvent être révélateurs d’une pathologie cardiaque. Cela a été le cas de Nina White, interrogée par Medical X Press. Alors âgée de 51 ans à l’époque, elle pensait que l'oppression dans sa poitrine était due à un surmenage. Pourtant, les résultats de tests sanguins permettant de détecter les crises cardiaques pendant une brève période après leur survenue se sont avérés positifs à la troponine. Il s’agit d’une protéine libérée lorsque le cœur est endommagé. « C'était horrible », a déclaré Nina White. « Tant de gens meurent au cours de la première année après une crise cardiaque et j'étais terrifié. J'attendais que cela se produise. »
La Dre Dena Krishnan, cardiologue, également interrogée par la revue médicale ne s’est pas montrée étonnée face à ce témoignage tristement banal. « Ce que vous remarquez, c'est que les femmes ont tendance à présenter des symptômes depuis plus longtemps», a-t-elle déclaré. « Au moment où elles viennent chercher de l'aide, c'est vraiment grave. »
Santé cardiovasculaire : les femmes, même à faible risque, devrait réaliser des tests de dépistage
Nina White ne pensait pas être exposée à un risque particulier en ce qui concerne sa santé cardiovasculaire. Pourtant, l’hystérectomie qu’elle a dû subir à l’âge de 42 ans à cause d’une endométriose a eu une influence certaine sur sa production d’hormones. « L’effet d’une hystérectomie sur la production d’œstrogènes dépend de ce qui est exactement retiré ; si l'utérus et les deux ovaires sont retirés, la « ménopause chirurgicale » commence immédiatement. Mais même si seul l’utérus est retiré et que les deux ovaires restent, les recherches montrent que la ménopause est susceptible de commencer plus tôt », a précisé Medical X Press.
En outre, les femmes ne se sentent globalement pas concernées par les maladies cardiovasculaires à tort. Presque toutes les patientes de la Dre Dena Krishnan qui ont une crise cardiaque disent qu'elles ne s'en rendaient pas compte.« Beaucoup ont dit qu'elles pensaient simplement que leur soutien-gorge était trop serré. Mais si les femmes ressentent de la pression ou de la lourdeur dans leur poitrine pendant des activités moyennes, comme le nettoyage de la maison, cela pourrait être une cause de préoccupation», a-t-elle déclaré.
Il convient donc, que toutes les femmes, peu importe leur risque supposé, de parler avec son médecin afin de se voir prescrire si nécessaire un bilan cardiaque. « Ce que cette étude plus récente a montré, c'est que nous disposons de tests préventifs que nous pouvons effectuer pour examiner les femmes à faible risque, disons âgées de 40 à 70 ans, et voir, y a-t-il autre chose qu'elles devraient faire », a déclaré la Dr Dena Krishnan.
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