S’empêcher d’éternuer, un mauvais réflexe à oublierIstock

Symptôme courant de rhume, de grippe ou d’allergie, l’éternuement est un réflexe universel qui survient sans crier gare. Cette expulsion brutale et soudaine par le nez et la bouche est provoquée par une excitation de la muqueuse des voies respiratoires supérieures, définit le Larousse.

Quand il se fait répétitif, insistant ou trop bruyant, certains prennent l’habitude de le réprimer, en se bouchant le nez et en fermant simultanément la bouche. A tort, répondent deux chercheures de l’Université de Wollongong (Australie), dans un article publié sur The Conversation.

Thérèse Larkin, professeur agrégé de sciences médicales et Jessica Néalon, maître de conférences en neurosciences à l’Université de Wollongong décryptent le mécanisme vertueux de l’éternuement et expliquent par le menu pourquoi il ne fait pas bon d’entraver ce processus.

Une action réflexe puissante et extrêmement rapide

D’abord l’éternuement est une action protectrice réflexe qui survient "hors de notre contrôle conscient, visant à éliminer les irritants de l’intérieur de notre nez", soulignent les scientifiques. Celles-ci illustrent la force de ce geste réflexe en quelques chiffres étonnants : "Lorsque l’on éternue, la pression dans les voies respiratoires est plus de 30 fois supérieure à celle d’une respiration lourde pendant un exercice. Les estimations de la vitesse de déplacement d'un éternuement varient de 5 mètres par seconde à plus de 150 kilomètres par heure", écrivent-elles.

L’éternuement, une sollicitation saine du système respiratoire

Pour comprendre l’intérêt de laisser la liberté à cet éternuement de se produire, les scientifiques détaillent son mécanisme : ce réflexe involontaire survient en réaction à un irritant comme un allergène, un virus, une bactérie ou même un liquide. La stimulation des nerfs sensoriels du nez sous l’effet de cet irritant envoie une information irritante jusqu’au cerveau. Le dépassement d'un certain seuil d’informations "irritantes" donne naissance, par ricochets, à cet acte accompagné du son "atchoum" caractéristique. "Lorsqu’un seuil de signaux irritants atteint le cerveau, le réflexe d’éternuement est déclenché. Un éternuement implique d’abord une profonde inspiration et une accumulation de pression dans les voies respiratoires. Viennent ensuite une contraction du diaphragme et des muscles des côtes, une fermeture réflexe des yeux et une forte expiration", décrivent les expertes.

Une pression délétère dans les voies respiratoires

Mais alors, que se passe-t-il si on en vient à se boucher le nez ou à couper dans son élan cet éternuement impétueux ? Rien de bon, assurent les deux scientifiques : "fermer la bouche ou le nez pendant un éternuement augmente la pression dans les voies respiratoires de cinq à vingt fois plus qu'un éternuement normal". Une pression considérable qui ne trouve pas de porte de sortie. C’est là que le bât blesse. "Sans issue, cette pression doit être transmise ailleurs et cela peut endommager vos yeux, vos oreilles ou vos vaisseaux sanguins. Bien que le risque soit faible, des [cas d']anévrismes cérébraux, des ruptures oesophagiennes et des affaissements des poumons ont été signalés", mettent en garde les deux Australiennes.

Un avertissement riche d’enseignements, qui devrait inciter certains à éternuer dans leur coude ou dans un mouchoir, la prochaine fois que l’éternuement se fait sentir.

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