La fréquence urinaire, qui définit la fréquence à laquelle on éprouve le besoin de soulager sa vessie, est estimée à six à sept fois par jour, en moyenne. Le besoin d’aller aux toilettes pour vider sa vessie survient toutes les 3-4 heures environ. Que l’on se rassure, il ne s’agit que d’une estimation, variable d’un individu à l’autre, indépendamment de tout problème de santé.
Certains paramètres peuvent jouer sur la sensibilité de la vessie, telles que l’hygiène de vie, la façon dont vous mangez et vous vous hydratez, mais aussi l’habitude de faire pipi de manière préventive sans attendre d’avoir vraiment envie "au cas où", ou encore le fait de ne pas complètement vider sa vessie lors de son passage aux toilettes.
Besoin fréquent de faire pipi : la pollakiurie diurne ou nocturne
Néanmoins, quand cette miction (le fait d’uriner) devient trop fréquente, on parle alors de pollakiurie. Dans ce cas, "la miction est souvent peu abondante (souvent moins de 100 ml, soit l’équivalent d’un petit verre d’eau) mais le volume total des urines émises en 24 heures reste normal", précise l’Assurance maladie.
Ce besoin fréquent de faire pipi peut se manifester surtout le jour : la pollakiurie est dite diurne quand on va aux toilettes toutes les deux heures ou moins, soit plus de 7 fois dans la journée.
Cette pollakiurie peut frapper la nuit. Un phénomène nocturne qualifié de nycturie : le patient se lève plus d’une fois par nuit pour soulager sa vessie, pointe encore l’assurance maladie.
Dans des cas sévères de pollakiurie, la personne peut ressentir le besoin de faire pipi toutes les 15 à 20 minutes. La quantité d’urine libérée à chaque passage aux toilettes est faible.
Quelle que soit la forme que prend cette pollakiurie, celle-ci ne doit pas être prise à la légère, surtout quand cette pollakiurie s’installe dans la durée. Interrogée par Metro UK, Azar Khunda, consultant en urogynécologie à l'hôpital Princess Grace au Royaume-Uni, recommande de consulter un médecin si les symptômes se manifestent "sur une période prolongée".
Les facteurs sous-jacents à cette envie fréquente de faire pipi ne sont pas forcément inquiétants, mais les identifier peut aider à remédier à ce problème, et améliorer le quotidien. Que cette pollakiurie peut-elle révéler ? L’experte nous donne 8 raisons possibles (qui ne doivent pas se suppléer à une consultation médicale). Medisite vous les dévoile en images.
Envie fréquent de faire pipi : les infections des voies urinaires, une cause possible
Une envie fréquente de faire pipi peut révéler la présence d’une infection des voies urinaires. Celles-ci résultent de la pénétration de bactéries dans les voies urinaires, provoquant une infection, explique Azar Khunda. Une irritation qui peut s’accompagner d’autres symptômes comme des sensations de brûlures et une urine de couleur trouble.
Quand une bonne hydratation et la prise d’analgésiques ne suffit pas à faire passer les symptômes, des antibiotiques peuvent être prescrits sur avis médical, précise l’experte.
Le diabète
La miction fréquente peut avoir pour origine un diabète de type 1 ou 2. "Une glycémie élevée peut obliger les reins à travailler plus dur pour éliminer l'excès de glucose de l'organisme par l'urine, ce qui se traduit par une augmentation de la miction", décrit le Dr Azar Khunda à Metro UK.
En cas de diabète non contrôlé, l’urine peut dégager une odeur sucrée ou fruitée liée à la présence de ce glucose. Elle peut aussi apparaître plus foncée, signe d’une déshydratation.
Là aussi, une consultation médicale s’impose. "La gestion de la glycémie par des médicaments, un régime alimentaire et des changements de mode de vie est cruciale" pour toute personne atteinte de cette maladie chronique, insiste le médecin.
Une vessie hyperactive
Une vessie hyperactive se manifeste par un besoin soudain et incontrôlable d’uriner, avec la difficulté de se retenir. Ces "contractions involontaires de la vessie" à l’origine de mictions urgentes ne sont pas bien comprises, mais plusieurs facteurs notamment psychologiques peuvent être en cause (stress, problème familial, etc).
Les diurétiques
La prise de diurétiques, ces médicaments qui favorisent l’élimination via l’urine de l’eau ainsi que du sodium et du potassium peut entraîner une pollakiurie. Prescrits pour traiter l’hypertension artérielle et l’œdème pulmonaire ou l’insuffisance cardiaque, ces diurétiques peuvent occasionner des mictions fréquentes.
La cystite interstitielle
Cette cystite interestitielle est une inflammation de la vessie sans cause infectieuse se manifeste par une douleur au-dessus de la vessie, dans le bassin ou dans la partie inférieure de l’abdomen. Elle donne lieu à des mictions fréquentes et impérieuses, parfois jusqu’à 60 fois par jour, qui peuvent s’accompagner d’une incontinence urinaire. Cette affection chronique touche fréquemment les femmes de plus de 30 ans. Elle peut durer quelques jours, semaines ou mois, selon les cas. Le traitement, sur avis médical, peut intégrer une modification du régime alimentaire et la prise de certains médicaments pour soulager les symptômes.
Une hypertrophie de la prostate
Avec l’âge, chez certains hommes, la prostate devient trop volumineuse et provoque des difficultés urinaires. Cette hyperplasie bénigne de la prostate (ou adénome prostatique) comprime l’urètre et augmente la fréquence des mictions.
Cette affection bénigne est courante passé 60 ans, mais elle nécessite une consultation chez un professionnel de santé. 60 % des hommes souffrent de troubles de la prostate et ce chiffre passe à 90 % après 85 ans, rappelle le dictionnaire Vidal.
La grossesse
Les femmes enceintes ou qui ont eu des enfants connaissent bien ce problème : ce besoin fréquent de faire pipi. Le phénomène s’explique facilement : "Les changements hormonaux peuvent augmenter le flux sanguin vers les reins, ce qui entraîne des mictions plus fréquentes. L'expansion de l'utérus peut également exercer une pression sur la vessie", décrypte le Dr Khunda. Heureusement, ce désagrément disparaît après l’accouchement.
Un excès de boissons
Dernière cause sous-jacente de la pollakiurie, qui concerne autant les femmes que les hommes : l’excès de consommations de boissons.
On le sait, la caféine, l’alcool, la théine font partie des substances qui stimulent l’élimination urinaire. Un apport trop conséquent en liquides au coucher (tisanes ou autres) occasionne fréquemment un besoin de se lever la nuit pour soulager sa vessie. Dans ce cas de figure, une modification de ses habitudes d’hydratation permettra de corriger le problème.
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