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Maladies cardiovasculaires, diabète de type 2 et cancers… Les risques pour la santé augmentent lorsque l’on ne dort pas suffisamment. Ainsi, les autorités de santé recommandent de dormir :
- entre 14 et 17 h par jour pour les nouveaux-nés ;
- entre 9 et 11 h par nuit pour les enfants ;
- entre 7 et 9h par nuit pour un adulte ;
- et entre 6 et 8 h par nuit pour un senior.
Pourtant, si ces risques-là sont inquiétants, il y en a d’autres qui peuvent apparaître sur le plus court terme. En effet, ne pas dormir suffisamment peut avoir de nombreuses conséquences psychologiques, comme provoquer un sentiment d’irritabilité ou de tristesse, pouvant aller jusqu'à la dépression. Selon une récente étude, un sommeil de mauvaise qualité pourrait également dégrader la relation d’un couple. La recherche a été menée par des experts de l'Université Villanova (États-Unis) et publiée le 8 août 2023 dans le Journal of Social and Personal Relations.
Les chercheurs ont évalué le sommeil des participants grâce à un questionnaire
"Même parmi les personnes qui ne souffrent pas d'un manque chronique de sommeil, la qualité du sommeil peut varier d'un jour à l'autre et certaines périodes de la vie sont caractérisées par un sommeil de moins bonne qualité que d'autres. Nous nous sommes intéressés à la façon dont les différences à relativement court terme dans la qualité du sommeil seraient liées aux états émotionnels des gens, et donc à leurs perceptions de leur relation", détaillent les auteurs de l’étude. Pour cela, ils ont suivi 209 adultes non étudiants, ayant une relation amoureuse. Ces participants ont été recrutés via la plateforme de recherche Prolific. Les auteurs ont cherché à examiner le lien entre la qualité du sommeil des bénévoles et la manière dont ils percevaient leurs relations amoureuses.
Pour évaluer la qualité du sommeil des bénévoles, les chercheurs leur ont demandé de remplir un questionnaire d’auto-évaluation très utilisé qui est le Pittsburgh Sleep Quality Index (PSQI). Ce questionnaire prend en compte différents aspects du sommeil comme la durée, les troubles du sommeil ou encore les dysfonctionnements diurnes. Grâce à ce questionnaire, les volontaires ont dû évaluer la qualité de leur sommeil au cours du mois écoulé. Ensuite, les auteurs ont cherché à mesurer la manière dont les participants percevaient la qualité de leurs relations. Pour cela, ils leur ont fait remplir encore une fois un questionnaire, dans lequel ils devaient évaluer leur satisfaction globale à l’égard de leurs relations amoureuses.
Cette étude a permis aux scientifiques d’établir un lien entre une mauvaise qualité de sommeil et une mauvaise perception des relations amoureuses. En effet, les personnes ayant déclaré un mauvais sommeil au cours du mois passé avaient tendance à avoir une vision moins positive de leurs relations amoureuses.
Suite à cette découverte, les chercheurs ont voulu approfondir les raisons de cet impact émotionnel provoqué par un mauvais sommeil. Pour cette nouvelle étude, les auteurs ont recruté 134 couples habitant dans la région métropolitaine de Chicago. Ils ont découvert que les changements de la qualité du sommeil favorisaient les sentiments de colère. De plus, l’étude a également mis en avant le fait que ces sentiments de colère étaient liés aux changements de qualité perçue dans les relations, provoqués par la mauvaise qualité de sommeil. "Nous avons émis l’hypothèse qu’une mauvaise qualité de sommeil prédirait une détérioration de la qualité de la relation perçue et une colère accrue. Nous avons également émis l’hypothèse qu’une colère accrue expliquerait l’association entre un sommeil de moins bonne qualité et une qualité relationnelle perçue réduite", détaillent les chercheurs. Les scientifiques ont effectué une dernière étude afin de confirmer leurs résultats. Contrairement aux deux études précédentes qui se basaient sur des questionnaires, cette troisième étude avait une visée expérimentale. Pour cela, les chercheurs ont suivi 218 étudiants en couple. Ils ont été exposés à diverses inductions émotionnelles comme la colère, la détresse ou la tristesse. Pour le cas particulier de l’induction à la colère, les participants devaient imaginer une série d’incidents se produisant le jour de l’examen, destinés à provoquer en eux de la colère et de l’agacement. Pour la condition de détresse et de tristesse, les participants devaient faire la même chose mais en imaginant un événement triste. Pour finir, les scientifiques ont voulu observer l’impact d’une émotion positive sur eux. Les participants devaient donc effectuer le même test mais en imaginant un événement qui leur procurerait du bonheur. Un lien a été établi entre chacun des états et la qualité du sommeil. Un mauvais sommeil était associé à plus de colère, plus de détresse et moins de sentiment positif. "Un sommeil mauvais prédisait également que les gens se sentiraient plus en colère (en général, pas forcément en tant que partenaire). Des sentiments accrus de colère expliquent l’association entre un mauvais sommeil et la qualité des relations. Pris ensemble, ces résultats suggèrent que dormir moins bien prédit que nous nous sentirons plus irritables et en colère, ce qui prédit que nous nous sentirons moins positivement à l'égard de nos relations amoureuses", concluent les chercheurs. Colère : un mauvais sommeil favorise ce sentiment
Une étude expérimentale pour confirmer ces résultats
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