"Je pense à autre chose pendant le sexe" : ce que ça révèle

Penser à autre chose : le stress et l’anxiété de performance en cause

Ce vagabondage de l’esprit peut être influencé par de nombreux facteurs comme "les émotions, parfois les distractions, les soucis courants" du quotidien, que ce soit chez des parents trop préoccupés (croulant sous une charge mentale parfois encombrante), ou encore chez des personnes qui saturent de leur travail et qui n’arrivent plus à déconnecter.

Cette perte d’attention qui éloigne du moment présent et de la fusion charnelle avec son partenaire peut être aussi causée par le stress ou l’anxiété, comme "l’anxiété de performance" ou encore "l’anxiété liée à la rencontre".

Distrait pendant le sexe : pour s’évader dans ses fantasmes

La fatigue peut également expliquer cette difficulté à se concentrer et à être pleinement présent dans l’acte sexuel.
Dans certains cas, cette inattention pendant le sexe peut aussi relever d’une stratégie délibérée, un mécanisme de pensée que l’on met en place pour puiser dans son imaginaire érotique et faire tourner la machine à fantasmes. "Il peut s’agir d’un processus volontaire, un travail d’excitation sexuelle, de fantasme, où l’on fait appel à l’imaginaire", note l’expert.

Etre ailleurs pendant le sexe : un manque de libido possible

Le recours à cet expédient peut aussi cacher un manque de libido. Des couples ensemble depuis longtemps peuvent se sentir enferrés dans une relative routine dans la sexualité et une monotonie pouvant faire divaguer les pensées pendant le sexe.

Mais cette distraction peut aussi masquer des problèmes dans le couple (des conflits non réglés, des non-dits, un manque de communication).

D’autres causes psychologiques peuvent être sous-jacentes : "cela peut être lié à des préoccupations corporelles, à des complexes physiques", qui peuvent être source de gêne vis-à-vis de son partenaire ou d’une peur d’être jugée par celui-ci.

Ce manque de confiance en soi peut aussi amener à mettre son plaisir sexuel au second plan pour se focaliser uniquement sur celui de l’autre. "Vouloir trop faire plaisir à l’autre sans compter sur son propre plaisir" empêche alors de profiter pleinement du moment intime.

Pensées qui divaguent : la sexualité peut en pâtir

Problème, cette évasion mentale peut se répercuter négativement sur la vie sexuelle "quand elle devient trop fréquente". "Cela peut poser problème quand cela se traduit par une absence d’excitation, à la lubrification (pour les femmes) ou que cela nuit au processus orgasmique", observe Sebastien Garnero. Certains éloignés du moment présent et de leurs sensations peuvent ressentir une diminution du plaisir, faire moins souvent l’amour.

La sexualité jouant un rôle important dans le couple, cette situation peut finir par générer des tensions dans le couple, pointe encore l’expert.

Sexe : comment être plus dans le moment présent ?

Si le problème devient trop fréquent et prend trop d’importance au point d’impacter la vie de couple, il peut être utile de consulter un spécialiste formé en sexologie comme un médecin sexologue ou un thérapeute. Cela permettra de révéler une "problématique plus large ou plus personnelle", conseille Sebastien Garnero.

Si la problématique est liée à des causes plus psychologiques, liées à des émotions comme le stress, une agressivité sous-jacente ou une anxiété, une thérapie individuelle, une thérapie de couple ou sexologie de couple par exemple, peuvent aider à dénouer la situation.
En couple, un travail sur la gestion du stress (en cas de problématique anxieuse sous-jacente), ou autour des fantasmes, de la dynamique du désir et des jeux et pratiques sexuelles (massages, exercices de sensualité, etc) pourra être entrepris.

Plus largement, "toutes les médiations autour des techniques de relaxation, d’hypnose, de "mindful" (pleine conscience), de méditation qui vont centrer sur l’instant présent et la problématique du lâcher prise » peuvent se révéler d’un bon soutien, recommande encore le docteur en psychologie.

Les clés pour dénouer cette situation sont multiples et peuvent reposer sur une approche à la fois psychologique, sexologique. Mais elle ne saurait s’affranchir d’un travail de communication avec le partenaire afin de "retrouver des modalités d’échange et de sensualité".