Se sentir peu soutenu par sa moitié, ce n’est pas seulement agaçant : cela aurait des impacts parfois graves sur la santé, d’après une étude publiée dans la revue Journal of Social and Personal Relationships le 5 février 2024. Plus précisément, des chercheurs de l’Université de Binghamton (États-Unis) ont découvert un lien entre la vie en couple avec une personne qui ne nous soutient pas et une augmentation des niveaux de cortisol. Le cortisol, c’est ce qu’on appelle “l’hormone du stress”.
L’absence de soutien fait augmenter le stress
Pour arriver à ces conclusions, l’équipe de chercheurs, menée par le professeur de psychologie Richard Mattson, a recruté 191 couples mariés hétérosexuels. Ils ont analysé leurs comportements afin de comprendre comment l’amélioration de la communication, combinée à un meilleur soutien social des deux partenaires, pourrait faire baisser les taux de cortisol.
Les couples recrutés ont fait deux séances de discussion de 10 minutes chacune, pendant lesquelles ils ont parlé de leurs problèmes personnels. Les scientifiques ont ensuite analysé leur communication, à la recherche de signaux positifs ou négatifs de soutien social. Ils ont évalué comment les participants percevaient le soutien qu’ils recevaient, et, enfin, récolté des échantillons de salive afin d’analyser les niveaux de cortisol chez les participants.
“Nous avons découvert que les femmes qui reçoivent plus négativement du soutien (par exemple, qui refusent d’être aidées) se sentent moins comprises, moins validées et moins aimées par leur partenaire. Cela amplifie le stress, soit les niveaux de cortisol pendant l'interaction”, a résumé le professeur Richard Mattson dans un communiqué de presse. Il poursuit : “Chaque partenaire au sein du couple se sent davantage compris, validé et aimé lorsque l’autre montre des signaux positifs de soutien”, et inversement.
La perception des capacités de soutien de l’autre se construisent avec le temps
Plus surprenant, les auteurs de cette étude ont réalisé que les niveaux de cortisol mesurés avant l’interaction pouvaient prédire avec précision comment celle-ci allait se dérouler. “Notre recherche montre, avec précision, comment les perceptions du soutien modifient notre expérience de l’interaction. La façon dont chaque partenaire perçoit l’interaction est très étroitement liée au degré de soutien et d’écoute qu’il attribue à son partenaire en général”, explique l’autrice principale de l’étude, la psychologue clinicienne Hayley Fivecoat.
Comment expliquer cette association ? “Il est possible que les perceptions que l’on a des capacités de soutien de son partenaire se construisent avec le temps et via de nombreuses interactions ; l’image globale que l’on se fait affecte la manière dont les comportements de chacun - bons ou mauvais - sont vus sur le moment”, suggère Hayley Fivecoat.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.