- 1 - Accident cardiaque : des difficultés sexuelles fréquentes chez les patients
- 2 - AVC : l’impact des croyances limitantes sur la vie sexuelle
- 3 - Fatigue, peur, prise de médicaments : un éventail de facteurs bloquants
- 4 - Sexe : pas de contre-indication après un accident cardiaque
- 5 - Pacemaker : une reprise rapide possible de l'activité sexuelle
- 6 - Sexe : une composante essentielle de réadaptation et un mieux-être
Nombre de patients ayant subi un accident cardiovasculaire (AVC) appréhendent de reprendre une activité sexuelle. Le fait d’avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral, d’un infarctus ou de s’être fait implanter un pacemaker est souvent considéré comme un handicap à la poursuite d’une sexualité "normale".
Cette pensée limitante se mue souvent en barrière psychologique difficile à franchir, avec des répercussions qui affectent la qualité des relations intimes.
Accident cardiaque : des difficultés sexuelles fréquentes chez les patients
En 2021, une étude parue dans la revue Stroke et relayée par la American Heart Association (AHA), a permis de mettre en lumière cette croyance limitante en interrogeant un panel de survivants à un AVC.
Près de 60 % des 150 patients interrogés (tous ayant subi un AVC) ont déclaré souffrir d'une forme ou d'une autre de dysfonctionnement sexuel. Seuls 10 % d'entre eux ont affirmé mener une vie sexuelle épanouie. La majorité des participants faisaient état d’une diminution de la fréquence des rapports sexuels et d’une baisse du désir sexuel.
AVC : l’impact des croyances limitantes sur la vie sexuelle
Selon le Dr Victor Montalvan, chercheur principal de l'étude, ces difficultés sexuelles étaient davantage liées à une perception biaisée de sa santé cardiovasculaire comme un handicap, qu'à une réelle incapacité. La peur d’une récidive et la dépression ont été également identifiés comme des facteurs associés à ces troubles de la sexualité, selon l’étude.
Fatigue, peur, prise de médicaments : un éventail de facteurs bloquants
Ces travaux témoignent du nombre d’idées préconçues qui planent autour de la sexualité chez ceux ayant une santé cardiovasculaire fragile. En plus de la dépression, la peur de revivre un accident cardiovasculaire mais aussi l’appréhension du jugement du partenaire, la fatigue, le "maternage par le conjoint", ou encore la prise de médicaments peuvent également s’immiscer dans la vie intime et entraver l’épanouissement sexuel, rappelle la Fédération française de cardiologie.
Pourtant, il n’existe en réalité pas de contre-indication au sexe après un accident cardiaque. Au contraire, la reprise d’une sexualité a une influence positive non négligeable sur la santé et le bien-être. Et l’activité sexuelle est même recommandée. Si on prend l’exemple de l’AVC, les survivants peuvent tout à fait retrouver leur vie sexuelle d’avant sans craindre un nouvel épisode en faisant l’amour. "Il est bon de reprendre une vie sexuelle, assurait le Dr Victor Montalvan, avant de conseiller : "les personnes devraient consulter leur médecin pour s'assurer que les conditions sous-jacentes telles que l'hypertension artérielle ou l'hyperglycémie sont sous contrôle et être conscientes des problèmes possibles liés à d'autres problèmes de santé tels qu'un rythme cardiaque irrégulier ou une hypertrophie du cœur". Autre idée reçue bien ancrée, celle selon laquelle les porteurs d’un pacemaker, d’un défibrillateur ou ceux souffrant d’arythmie cardiaque seraient invités à faire preuve de vigilance lors des rapports sexuels… C’est tout bonnement faux. Le sexe reste sans danger. La Fédération française de cardiologie tient à déconstruire ce mythe : "Il n’y a aucune contre-indication particulière. On peut reprendre un activité sexuelle régulière une semaine après l’implantation d’un pacemaker ou d’un défibrillateur", précise-t-elle sur son site. Là encore, l’échange entre le patient et son médecin, tout comme une plus grande sensibilisation sur ce sujet relativement tabou du sexe après un accident cardiaque, permettraient de lever bon nombre des blocages. Car, la sexualité demeure un maillon essentiel de la santé et du bien-être. Et reprendre une activité sexuelle facilite le retour à une vie "normale" et améliore la santé physique et mentale. "Le maintien d'une bonne fonction sexuelle est bon pour la santé cardiovasculaire", rappelait le Dr Montalvan. "C'est également bon pour la santé émotionnelle. En résumé, le sexe est sans danger pour un cœur fragile et même bénéfique : il muscle le myocarde, éloigne le stress, améliore l'humeur... Et à ceux qui se poseraient encore la question, sachez que faire l’amour ne demande pas un effort de marathonien mais s’apparente plutôt à une marche rapide. Autrement dit, l’activité sexuelle correspond à un effort physique d’intensité modérée, qui équivaut à "monter deux étages à un bon rythme", compare la Fédération française de cardiologie. Enfin, renouer avec sa vie sexuelle après un accident cardiaque permet également de recréer une certaine complicité avec son partenaire dans l’alcôve, ce qui bénéficie aussi à la relation amoureuse. La communication au sein du couple et si besoin l'accompagnement par un thérapeute peut aussi aider à désamorcer les éventuels blocages.Sexe : pas de contre-indication après un accident cardiaque
Pacemaker : une reprise rapide possible de l'activité sexuelle
Sexe : une composante essentielle de réadaptation et un mieux-être
https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/str.52.suppl_1.P203
https://www.heart.org/en/news/2021/03/15/sex-after-stroke-new-study-highlights-survivors-fears
https://www.fedecardio.org/presse/coeur-et-sexualite/
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