Fin de l’épidémie de Covid-19 en 2022 ? Les bonnes raisons d’espérer Adobe Stock
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On ne peut guère dire le contraire : l’année 2022 a très mal démarré concernant la pandémie de Covid-19. Le variant Omicron, désormais majoritaire en France, a entraîné des records de contamination. Pourtant, le président de la République Emmanuel Macron s’est montré optimiste en adressant ses vœux aux Français. “L’année 2022 sera peut-être celle de la sortie de l’épidémie”, a-t-il déclaré.

Dans une interview accordée au Journal du Dimanche le 2 janvier 2022, Olivier Véran a tenu des propos similaires, affirmant que “cette cinquième vague est peut-être la dernière”. A-t-on réellement de bonnes raisons d’espérer une accalmie après cette tempête ? Quelles sont les nouvelles rassurantes pour l’année à venir, sur le plan sanitaire ? Medisite fait le point.

Variant Omicron : plus contagieux, mais moins sévère

“Les données anglaises confirment la bonne nouvelle que nos collègues sud-africains avaient déjà rapportée : c’est un variant moins virulent, avec moins de formes sévères du Covid-19”, indique Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du Conseil scientifique, interrogé par le JDD au sujet du variant Omicron.

S’il n’empêche pas les hospitalisations, il semble, en revanche, entraîner des séjours à l’hôpital de plus courte durée et moins de difficultés respiratoires. “On s’attend à ce qu’Omicron fasse augmenter fortement le nombre d’hospitalisations, et moins fortement les admissions en soins critiques ou en réanimation”, estime Olivier Véran.

Vers une immunité renforcée

En outre, la hausse des cas liée à ce variant pourrait conduire à une meilleure immunité. D’après le ministre de la Santé, “Omicron est tellement contagieux qu'il va toucher toutes les populations du monde”. Dans la mesure où une très grande majorité des gens risque de contracter ce virus, y compris les non-vaccinés, “il va entraîner une immunité renforcée : on sera tous plus armés après son passage", a-t-il expliqué.

En d’autres termes, ce variant pourrait nous permettre d’atteindre l’immunité collective contre le Covid-19. Un avis partagé par l’épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, également interrogé par le JDD. Selon lui, “on peut s’attendre à ce que de nouveaux variants émergent mais, notre immunité se renforçant avec le temps, leur capacité à donner des formes sévères va diminuer”.

Ainsi, “plus le temps passe, moins les vagues seront douloureuses”. En parallèle, de nombreux experts expliquent depuis déjà plusieurs mois qu'au fil du temps, les virus respiratoires ont tendance à devenir moins pathogènes et plus saisonniers. Il ne serait donc pas étonnant que le coronavirus SARS-CoV-2 évolue de la même manière. Des prévisions rassurantes, mais qui ne veulent pas dire pour autant qu’il faille arrêter de se faire vacciner…

La vaccination progresse et limite les formes graves

Attendre que toute la population soit contaminée par le variant Omicron n’est pas une bonne idée pour atteindre l’immunité collective. Mieux vaut accélérer les choses grâce à la vaccination, de manière à l’atteindre plus vite, ainsi que pour éviter les formes sévères… Car, même s’il semble moins grave, le variant Omicron peut tout de même envoyer les personnes les plus fragiles à l’hôpital…

“Continuer à vacciner la planète en urgence” est le meilleur moyen “de mettre un maximum de chances de notre côté”, confirme Olivier Véran. En plus de réduire le nombre d’admissions en réanimation, cela permet aussi d'éviter de nouvelles mutations du virus, potentiellement plus dangereuses. En particulier dans les pays pauvres, car “les populations y sont plus souvent immunodéprimées, notamment du fait de l’épidémie de sida”.

Rappelons également que le variant Delta est toujours présent et susceptible d’entraîner des formes plus graves de la maladie, voire des décès.

Paxlovid : un traitement prometteur contre le Covid-19

Un nouveau traitement antiviral contre le Covid-19, développé par le laboratoire Pfizer, s’avère très prometteur. Et pour cause, il permettrait de réduire de 89 % les risques d’hospitalisations et de décès chez les personnes à risque, dans les trois jours qui suivent l’apparition des symptômes. Son petit nom ? Paxlovid, une contraction de “paix, love et Covid”.

Ce traitement est composé de deux substances actives, dans deux comprimés à prendre simultanément : le PF-07321332, dont le but est de bloquer la réplication du virus, et le ritonavir, qui permet à la molécule précédente de rester active plus longtemps dans l’organisme. Plus il est administré rapidement (idéalement, dans les 72 h suivant l’apparition des symptômes), plus il est efficace. Ces pilules présentent l’avantage de pouvoir être prises directement chez soi, avec un verre d’eau - deux fois par jour, pendant cinq jours.

Le Paxlovid, déjà utilisé dans plusieurs pays

Le Paxlovid est déjà autorisé dans plusieurs pays. Le 22 décembre dernier, il a reçu une autorisation de mise sur le marché aux États-Unis. Un peu plus tard ce même mois, Israël et le Royaume-Uni ont également approuvé sa commercialisation. En Europe, il n’est pas encore disponible pour le grand public, mais l’Agence européenne du médicament a d’ores et déjà autorisé son utilisation en cas d’urgence.

Pour que l’on puisse le trouver dans les pharmacies françaises, il faudra donc attendre son approbation par l’UE, ainsi que par les autorités sanitaires françaises. Le 16 décembre dernier, le Conseil scientifique a indiqué que “le médicament par voie orale Paxlovid (Pfizer) devrait être efficace, car dirigé contre la protéase du virus qui est peu modifiée, mais ce produit ne sera disponible en quantité qu'à partir de mi-février 2022”.

Sources

Le Journal du Dimanche, 2 janvier 2022. 

« 2022 sera peut-être l’année de la fin de l’épidémie de Covid-19 » : voici cinq raisons d’espérer, Ouest-France, 3 janvier 2022. 

Paxlovid : tout savoir sur le traitement anti-Covid de Pfizer, 3 janvier 2022. 

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