“Ce qui fait le plus mal quand on est malade alcoolique, c’est la solitude. La société considère l’alcoolisme comme un vice alors que c’est une maladie à part entière” insiste Carole Gazon. “La maladie alcoolique impacte les proches, la vie conjugale/familiale et sociale. Elle engendre des dommages collatéraux énormes” précise cette ancienne alcoolique qui a tout perdu à cause de son addiction. Aujourd’hui, elle aide les femmes malades alcooliques à travers une page Facebook baptisée Alcool au Féminin.
Alcoolique : on ne peut pas aider quelqu’un qui ne veut pas s’aider lui-même
"Malheureusement, face à une personne alcoolique, on ne peut rien faire et encore moins les proches car il y a de l’investissement affectif. On aurait envie de les secouer, de provoquer un déclic mais on ne peut pas aider quelqu’un qui ne veut pas d’aider lui-même” explique Carole Gazon. “Je pense même qu’il faut cesser de l’aider si, par exemple, on soutient financièrement la personne. C’est dûr d’entendre ça mais ça peut provoquer le fameux déclic. Personnellement, c’est la perte de mon logement qui m’a sauvé. Évidemment, s'il y a des conduites à risques, on peut appeler les pompiers et/ou demander une hospitalisation pour éviter le pire. Parfois, il s’agit d’une question de vie ou de mort”.
Alcoolisme : ce n’est pas une question de volonté
“Il faut cesser de culpabiliser les malades alcooliques car il ne s’agit pas de personnes sans volonté. L’alcoolisme est une maladie et elle doit être traitée en tant que telle. Il faut mettre en place un suivi psychique important. Il existe aussi plusieurs malades alcooliques et selon moi, certains ne s’en sortiront jamais, ils rechutent. L’alcool nous fabrique à travers notre histoire et les comportements à risques arrivent de plus en plus tôt. La consommation d’alcool engendre de nombreux décès évitables selon moi.”
Alcoolisme au féminin : de nombreuses idées reçues
“Les femmes malades alcooliques souffrent du regard des autres qui est toujours dans le jugement. On pense, à tort, que ces femmes sont de mauvaise vie, qu’elles sont de véritables serpillères. C’est faux ! Une femme alcoolique ne demandera jamais de l’aide et n’acceptera surement pas une main tendue car elles ont honte. Ce sentiment peut aller très loin, jusqu’à la tentative de suicide. C’est pour cette raison que j’ai créé la page Facebook Alcool au Féminin afin de proposer un espace d’échange et d’écoute bienveillante. Il y a une sororité formidable” s'enthousiasme Carole Gazon.
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