Santé publique France et le Centre National de Référence (CNR) Virus des infections respiratoires réalisent et de façon régulière des analyses de risque sur les différents variants du SARS-CoV-2 identifiés en France et à l’international.
"Suite à la survenue d’un cluster en Bretagne avec détection d’un nouveau variant caractérisé par un profil de mutations inhabituel, un suivi renforcé a été initié, en France et à l’international, afin de caractériser ce signal. Un lignage PANGO a été attribué à ce nouveau variant début novembre : B.1.640", relaye Santé publique France dans un rapport du 12 novembre 2021.
Le variant B.1.640 a été pour la première fois détecté en République du Congo. Il présente un profil de mutations "inhabituel" - neuf au total - touchant la protéine S (Spike), celle qui permet au virus de pénétrer dans nos cellules. Si cette souche de la Covid-19 inquiète nos autorités, c'est parce qu'elle serait en mesure d'altérer l'efficacité des vaccins injectés jusqu'ici, ou de diminuer l'immunité naturelle acquise après avoir contracté la Covid-19. En clair, ce variant congolais s'en prendrait à nos anticorps.
Où a été détecté le variant B.1.640 ?
"À l'heure actuelle, la majorité des séquences dans GISAID avec ce profil de mutations provient de France et de République du Congo, rapporte Santé publique France. Les autres pays suivants rapportent chacun une détection : Italie, Pays-Bas, Suisse, Royaume-Uni et États-Unis".
Le variant B.1.640 a été détecté 11 fois en France, dont 8 cas confirmés par séquençage dans le cadre de l'investigation d'un cluster en Bretagne. Le tout premier cas apparu en Bretagne aurait été importé par une personne de retour de ce pays situé sur le continent africain.
Ce variant pourrait également avoir été détecté en Provence-Alpes-Côte d'Azur ainsi qu'en Ile-de-France. Toutefois, ces informations ne sont pas encore confirmées.
Il n’est pas considéré par l’OMS comme un “variant préoccupant" pour le moment
Santé publique France et le CNR se montrent, malgré tout, rassurants : "Les données épidémiologiques montrent l'absence de diffusion importante ou de progression en France ou à l'international. Il n'existe pas d'éléments virologiques, épidémiologiques ou cliniques probants en faveur d'un impact significatif en santé publique", notent-ils.
De son côté, le ministre de la Santé Olivier Véran souligne que cette découverte marque "notre capacité à traquer les variants". Or, "rien n'indique que [B.1.640] soit particulièrement dangereux", a-t-il assuré à nos confrères de Ouest-France le 16 novembre dernier.
En effet, s'il n’a pas encore hérité d’une lettre grecque, c'est parce qu'il n’est pas considéré par l’OMS comme un “variant préoccupant ou d’intérêt”. Il a néanmoins été récemment classé “sous surveillance” par les autorités de santé britanniques, européennes et françaises. Cette mutation fait craindre une diminution de l’efficacité des vaccins ou une transmissibilité importante.
Analyse de risque sur les variants émergents du SARS-CoV-2 réalisée conjointement par Santé publique France et le CNR des virus des infections respiratoires - Analyse préliminaire du 12/11/2021 concernant le variant B.1.640
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