Covid-19 : que faut-il savoir du nouveau variant XBB ?

XBB : c’est le nom du nouveau variant de la Covid-19. "Il est issu d’une combinaison de deux sous-lignages d’Omicron", explique dans les colonnes de La Dépêche du Midi le professeur Antoine Flahault, médecin épidémiologiste et directeur de l’Institut en santé globale de la faculté de médecine de Genève.

"Pour la première fois, nous sommes peut-être en train d'assister à une modification du paysage épidémiologique, avec plusieurs sous-variants d'Omicron qui émergent en même temps un peu partout dans le monde, dont certains cohabitent à l'intérieur d'un même pays."

Variant XBB : une souche plus dangereuse ?

D’abord détectée à Singapour, "le variant XBB est doté de cinq mutations afin de contourner davantage l’immunité acquise pour contrer l’accrochage du virus à nos cellules." Et c’est principalement ce qui inquiète les scientifiques. En effet, le variant XBB se propage à grande vitesse et devient progressivement une souche dite dominante à Singapour. "En Australie, il représente désormais 5 % des échantillons séquencés, avec une croissance très rapide et très récente", alerte le professeur Antoine Flahault auprès de La Dépêche du Midi. "Des cas ont été repérés aux Etats-Unis et en Europe. Il n’est pas encore présent en France."

Par ailleurs, ce qui alarme les scientifiques, c’est également que ce nouveau variant pourrait infecter plus facilement l’organisme. "À ce jour, il s’agit de l’un des variants que l’on connaisse du SARS-CoV-2 réussissant à échapper le mieux à l’immunité acquise ou vaccinale", révèle l'épidémiologiste Antoine Flahault.

"Les vaccins, mono et bivalents - de nouvelle génération - devraient continuer à nous protéger efficacement contre les risques d’hospitalisation et de décès liés à la Covid", précise Antoine Flahault.

Toutefois, les épidémiologistes se veulent rassurants. "L’immunité à médiation cellulaire, autrement dit, celle qui permet à notre organisme de lutter contre les formes graves de la Covid, n’est pas, à notre connaissance, contournée par ces nouveaux variants", indique le professeur. "Les vaccins, mono et bivalents, c’est-à-dire de nouvelle génération, devraient donc continuer à nous protéger efficacement contre les risques d’hospitalisation et de décès liés à la Covid”.

Omicron : un virus qui mute constamment

Depuis son apparition, Omicron ne cesse de muter. D’ailleurs, "Omicron continue et continuera de muter régulièrement", indique Yannick Simonin, virologiste et enseignant-chercheur à l’université de Montpellier, auprès d'Ouest France. "On le voit avec l’apparition de nombreux sous-lignages au sein de ce variant. Tous ces sous-lignages possèdent une ou plusieurs mutations par rapport au variant d’origine. Le SARS-CoV-2 continue donc d’évoluer constamment."

Pour le moment, ce sont toujours les sous-lignages BA.4 et BA.5 qui sont majoritaires en France et en Europe. "On ne retrouve pas de nouveaux variants préoccupants, pour le moment", explique Yannick Simonin, virologiste et enseignant-chercheur à l’université de Montpellier. "Mais Omicron regroupe de nombreux sous-lignages, donc certains d’entre eux sont surveillés plus attentivement."

Les contaminations et les hospitalisations continuent d’augmenter

Pour rappel, la propagation du virus continue. En effet, le 10 octobre 2022, Santé publique France recense 9 373 nouveaux cas, soit + 7,9 % en sept jours. Les hospitalisations sont également à la hausse : 5 635 nouvelles hospitalisations ont été dénombrées par Santé publique France le 10 octobre 2022, soit une augmentation de 21,3 % par rapport à la semaine passée.