Depuis lundi, des masques grand public sont en vente dans les grandes enseignes alimentaires. Il est aussi possible d’en acheter en pharmacie, ou dans les bureaux de tabac. Néanmoins, des problèmes de quantité et des coûts peuvent se poser, c’est pourquoi de nombreuses personnes envisagent de compléter cette offre avec des masques fait maison.
Rationnement, coût, file d’attente… s’équiper en masques n’est pas si évident
En effet, les masques (réutilisables ou jetables) sont pour l’instant distribués au compte-goutte par les enseignes, qui souhaitent les répartir équitablement entre leurs clients. Pour une famille nombreuse, on imagine bien qu’un lot de 10 masques à usage unique ne tiendra pas longtemps.
Quant aux masques en tissu, ils ont eux aussi une durée d’utilisation limitée : au bout d’un certain nombre de lavages, il faut les jeter et les remplacer. En posséder plusieurs par personne est également nécessaire, pour établir un roulement lorsque, au bout de 4 heures, le masque que l’on vient de porter doit passer à la machine.
Il faut acheter plusieurs masques pour établir un roulement
En outre, s’équiper en masque peut représenter un vrai budget, alors même que de nombreux Français ont actuellement leurs finances dans le rouge, en raison d’une baisse d’activité liée au confinement. Les masques à usage unique sont vendus entre 50 et 95 centimes par les supermarchés, tandis que les masques en tissus voient leur prix osciller entre 2 et 3 € l’unité, en moyenne.
Des prix raisonnables, certes, mais qui peuvent vite augmenter s’il faut équiper toute la famille, dans la mesure où il faut plusieurs masques par personne. Pour faire des économies, avoir un stock de sécurité ou encore éviter de faire la queue une heure au supermarché, certains Français n’hésitent pas à fabriquer leur propre masque.
Fabriquer son masque maison : les tutoriels abondent
Depuis le début de l’épidémie, les tutoriels ne manquent pas sur la toile. Masque plissé, avec couture, sans couture, aux normes AFNOR, avec filtre, sans filtre… le choix est vaste. Mais tout le monde ne possède pas nécessairement des talents de couturiers, ni même les bons outils. Les machines à coudre ne sont pas présentes dans tous les foyers, et s’il est relativement facile de trouver des chutes de tissu en découpant un vieux drap, d’autres matières premières, comme les élastiques, se raréfient dans les magasins. Il faut donc parfois redoubler d’inventivité pour faire avec les moyens du bord.
Faire son masque en 2 min avec une chaussette : efficace ?
Un tutoriel, partagé par des sportifs célèbres comme le footballeur Kevin Trapp ou encore l'ex-tennisman Yannick Noah, montre comment réaliser un masque en 2 minutes chronos, sans élastique, avec une simple chaussette en coton (neuve, de préférence, et propre, bien sûr…). Nous détaillons les différentes étapes pour confectionner ce masque dans notre diaporama (avec une petite surprise à la fin). Cliquez sur l’image en haut de l’article pour le visionner.
Le Dr Anne-Christine Della Valle, médecin généraliste que nous avons interrogée, explique que ce type de masque est “mieux que rien”, mais qu’il n’est pas une panacée pour autant. “Il ne faut pas se sentir protégé avec un tel masque. En effet, les fibres de certains tissus laissent passer les microparticules, et les chaussettes sont réputées pour "aérer", notamment les chaussettes de sport”, détaille la spécialiste. “Multiplier les épaisseurs n'a pas plus d'intérêt. Les gestes barrières doivent être respectés, surtout si l’on ne possède pas de masque sûr”.
Les recommandations de l’AFNOR pour une bonne filtration des particules
Pour fabriquer un masque le plus efficace, possible, la plupart des experts s’accordent à dire qu’il vaut mieux utiliser des étoffes serrées - notamment des tissus non-tissés, et en superposer plusieurs couches.
Pour réaliser un masque de catégorie 1, qui filtrent 90 % des particules émises d’une taille supérieure ou égale à 3 microns (recommandé pour les personnes exposées au public dans le cadre de leur travail), l’AFNOR recommande de superposer les trois couches suivantes : coton 90 g/m2 ; non-tissé 400 g/m2 ; coton 90 g/m2.
Pour réaliser un masque de catégorie 2, à 70 % de filtration (recommandé pour “les personnes ayant des contacts occasionnels”, soit la majeure partie de la population), l’organisme recommande de superposer ces couches : coton 90 g/m2 ; non-tissé 200 g/m2 ; coton 90 g/m2.
Choisissez votre chaussette
Choisissez une chaussette en coton propre (et même neuve, de préférence), en veillant à ce que sa longueur couvre bien votre visage, d’une oreille à l’autre. En largeur, elle doit recouvrir le nez, la bouche et le menton.
Coupez-la en rectangle
Coupez-en chaque extrémité (la partie qui enserre la cheville et celle qui entoure les orteils), de façon à former un rectangle, là encore, adapté à la taille de votre tête.
Entaillez la chaussette de chaque côté
Positionnez votre chaussette bien à plat, puis entaillez chaque côté, à environ un centimètre du bord. Arrêtez-vous environ à la moitié de la largeur de la chaussette (n’allez pas jusqu’au bout). Cette étape sert à fabriquer les “élastiques” à placer derrière les oreilles… Sans élastique !
Glissez-y une serviette en papier
Insérez une serviette en papier pliée en deux à l’intérieur, pour faire office de filtre. Il faudra toutefois la retirer avant de mettre la chaussette en machine, et bien vous laver les mains après.
Pour rappel, l’AFNOR déconseille l’utilisation d’un sac d’aspirateur ou d’un filtre à café comme matériau filtrant, car ils sont “susceptibles de libérer dans l’air inhalé des substances irritantes pouvant causer un risque d’allergie et/ou de toxicité”.
Testez votre masque
Votre masque est prêt. Positionnez-le sur votre visage pour voir s’il le recouvre correctement, tient bien en place, et ne vous empêche pas de respirer.
Vous pouvez aussi pratiquer le test de la flamme. Allumez un briquet, une allumette ou une bougie et placez-la face à vous, à environ 1 mètre de votre visage. Soufflez dessus à travers votre masque : la flamme doit légèrement vaciller, mais ne pas s’éteindre. Cela signifie que le masque est respirant, mais filtre tout de même une bonne partie de l’air expiré.
Sachez toutefois que ce test, largement partagé sur les réseaux sociaux, n’est pas validé par les autorités sanitaires, ni par l’Afnor.
Exemple en vidéo avec Yannick Noah !
Le tennisman et chanteur a relevé le défi sur son compte Instagram, pour montrer à ses abonnés comment fabriquer un masque avec une chaussette.
Merci au Dr Anne-Christine Della Valle, médecin généraliste.
Faire un masque avec une chaussette ? Suivez ce tuto de stars, The HuffPost, 5 mai 2020.
FAQ masques barrières, AFNOR.
Instagram @YannickNoah
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