young adult female cancer patient looking in the mirror, stroking her new short hairIstock
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Des ongles fragilisés

Lesquels : certaines chimiothérapies comme les taxanes (Taxotère®) utilisées dans le traitement du cancer du sein, du poumon ou de la prostate, mais aussi des molécules comme les anthracyclines, les anti-EGF...

Pourquoi : le Taxotère® provoque une altération des tissus sous l'ongle qui se traduit par des douleurs, une coloration rougeâtre et un décollement des ongles plus ou moins important*. "Ces médicaments ont un effet toxique sur les cellules des ongles. C'est un effet secondaire courant au cours des chimiothérapies", explique le Dr Abimelec, dermatologue à Paris spécialiste des ongles et des cheveux.

Que faire : le port de gants froids avant et pendant la perfusion permettrait de réduire ces effets néfastes. Cela reste cependant controversé. Portez également des gants en cas de travaux ménagers, et évitez les faux ongles. A l'arrêt du traitement, les ongles redeviennent le plus souvent normaux**.

* Ces anomalies ont tendance à se répéter à chaque cure. Les chimiothérapies anticancéreuses peuvent avoir beaucoup d'autres effets délétères sur l'ongle : ondulations, vagues, bandes blanches parallèles à la lunule (croissant de lune de l'ongle au pouce), bandes brunes, taches brunes...
** Certaines anomalies permanentes sont cependant possibles.

Des caries

Les traitements chimiothérapeutiques peuvent entraîner des vomissements, qui eux-mêmes peuvent augmenter le risque de caries.

Pourquoi : "en vomissant, l’acidité de l’estomac remonte et altère l’émail des dents", explique le Dr Christophe Lequart, chirurgien-dentiste et porte-parole national de l’Union française pour la santé bucco-dentaire ( UFSBD).

Peut-on y remédier ? "Il est possible de limiter les risques en se rinçant la bouche avec un verre d’eau auquel on aura ajouté une cuillère à café de bicarbonate de soude. Il est important de ne pas se précipiter sur sa brosse à dents et d’attendre près de 45 minutes avant de le faire. Un brossage trop rapide peut avoir des conséquences destructrices sur l’émail."

Une inflammation de la muqueuse buccale

La bouche et ses muqueuses sont particulièrement fragiles et menacées par les traitements des personnes atteintes d’un cancer.

Pourquoi : "les traitements peuvent entraîner des mycoses dues à la déshydratation de la cavité buccale, mais aussi des mucites, des inflammations de la muqueuse buccale. Le renouvellement des cellules est altéré par la chimiothérapie. Cela entraîne des sensations de brûlures, de bouche sèche avec des difficultés pour parler et s’alimenter", explique le Dr Christophe Lequart.

En plus : "les traitements de radiothérapie sur les voies aérodigestives supérieures ont un impact direct et irréversible sur les glandes salivaires. Elles ne fonctionneront plus ou très mal. Cela va entraîner des sensations de bouche sèche. Cela peut aussi toucher l’os avec des répercussions importantes sur la dentition."

Peut-on y remédier ? Des mesures d’hygiène buccale préventives ou curatives sont indispensables. On préconisera un nettoyage des dents régulier, un maintien de la salivation** en mâchant par exemple du chewing-gum sans sucre et le port d’une gouttière avec un dentifrice très fluoré 15min/jour à vie.

** la salive ayant un rôle antiseptique et surtout de neutralisation des acides et de reminéralisation de l’émail.

Des bouffées de chaleur

Les symptômes vasomoteurs, dits "bouffées de chaleur", sont l'un des inconvénients possibles du traitement du cancer du sein.

Pourquoi : selon la ligue contre le cancer, c’est l’un des symptômes qui peut résulter des traitements hormonaux prescrits aux femmes qui présentent un cancer du sein. Elles sont consécutives à l’impact de la chimiothérapie sur les sécrétions hormonales ovariennes.

Peut-on y remédier ? Ces bouffées de chaleur s’estompent avec le temps à la fin des traitements. Cependant, si elles viennent à nuire de façon importante à la qualité de vie, notamment en perturbant le sommeil, il est conseillé aux patientes sous traitement d’en parler à leur médecin traitant, voire au(x) spécialiste(s) qui les suivent et qui proposeront une solution.

Une hypertension artérielle

Selon la fondation ARC pour la recherche sur le cancer, l’hypertension artérielle est l’un des effets secondaires les plus fréquents des traitements antiangionéniques utilisés contre le cancer du rein. Ces traitements diminuent la formation de vaisseaux sanguins autour des métastases ou des cellules tumorales ayant échappé à l’opération. Ils empêchent le sang de parvenir jusqu’à elles et affament les cellules cancéreuses. On retrouve dans les effets secondaires, des diarrhées, de la fatigue, des irritations buccales, des modifications de la peau et des cheveux.

Pourquoi : "les principaux effets secondaires des antiangiogéniques sont l’apparition d’une hypertension artérielle, de diarrhées, de fatigue, d’irritation buccale, de syndrome mains-pieds (épaississement et rougeur douloureuse de la peau de la paume des mains et de la plante des pieds) et de modifications de la peau et des cheveux", indique-t-on à la Fondation ARC.

Peut-on y remédier ? Les patients doivent être suivis de façon stricte avec un contrôle de la tension à chaque consultation. Ces effets secondaires peuvent être le plus souvent prévenus et soulagés par un traitement spécifique.

Sources

Remerciements au Dr Christophe Lequart, chirurgien-dentiste et porte-parole national de l’UFSBD  (Union française pour la santé bucco-dentaire)

Remerciements au Dr Philippe Abimelec, dermatologue et spécialiste des cheveux et des ongles

Pour en savoir plus : site du Dr Philippe Abimelec - Fiches d'informations sur les maladies des ongles 

Fondation ARC pour la recherche sur le cancer

Ligue contre le Cancer

Vidéo : Traitements du cancer : de graves répercussions sur le cerveau

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