Traitement plus court, même efficacité, un nouvel espoir pour le cancer du seinCrédit : Institut Gustave Roussy, le Dr Sofia Rivera
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Cette étude pourrait changer la prise en charge de nombreuses femmes atteintes d’un cancer du sein. Les résultats présentés du 13 au 17 septembre au Congrès de cancérologie Esmo à Barcelone par l’oncologue et radiothérapeute de l’Institut Gustave Roussy et présidente du groupe UNITRAD d'Unicancer Sofia Rivera, valident un traitement par radiothérapie sur trois semaines équivalent au précédent de cinq semaines. Il doit devenir la référence de traitement pour les femmes atteintes d’un cancer du sein avec envahissement ganglionnaire.

Le cancer du sein est le type de tumeur le plus répandu chez la femme, avec plus de 60 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France selon l’Institut National du Cancer. Il constitue la première cause de décès parmi cette population. Environ 30 % des cancers du sein sont diagnostiqués à un stade locorégional, c’est-à-dire qu’ils sont étendus au sein et aux ganglions. Pour ces patientes, en plus de la chirurgie, le parcours de radiothérapie se répartissait sur cinq semaines, avec 25 séances de rayon. En réduisant les séances à trois semaines, avec des rayons plus forts, le traitement est beaucoup moins lourd.

"Au total, ce sont dorénavant toutes les femmes atteintes d’un cancer du sein qui suivront un parcours de radiothérapie plus court, avec de nombreux avantages, autant pour le confort des patientes que pour les organismes de remboursement des soins"

"Notre étude a été menée en France dans des centres de lutte contre le cancer, des CHU ou encore des centres privés. Elle démontre un véritable progrès pour les patients car le traitement est plus court et moins lourd tout en présentant les mêmes bénéfices que le parcours en cinq semaines", explique dans un communiqué la Dr Sofia Rivera.

Cette étude montre que la radiothérapie en trois semaines donne les mêmes résultats que la précédente. "Au total, ce sont dorénavant toutes les femmes atteintes d’un cancer du sein qui suivront un parcours de radiothérapie plus court, avec de nombreux avantages, autant pour le confort des patientes que pour les organismes de remboursement des soins", conclut la Dr Rivera.

"Quand on m'a annoncé trois semaines au lieu de cinq semaines, j'ai dit youpi, parce que franchement, on ne se rend pas compte, mais ce sont des efforts à fournir aussi pour votre corps, votre mental. Sachant que le matin, on doit se lever malgré la fatigue parce qu'on a quand même une chimiothérapie avant. Donc il faut se lever, commander le taxi, l'attendre, passer la séance. Ce sont déjà des angoisses à chaque fois", raconte Isabelle, 54 ans, à France Info.

D’autres protocole plus court pour les femmes de plus de 60 ans

En octobre 2021, le Dr Sofia Rivera présentait déjà un protocole de radiothérapie raccourci en cinq jours pour les cancers du sein chez les femmes de plus de 60 ans. Une première en termes d’offre de soins. Pour une femme dont le cancer ne comporte pas d’atteinte ganglionnaire, une séance de radiothérapie pendant cinq jours apporte le même bénéfice que 15 séances standards sur 3 semaines ou 25 séances sur 5 semaines, sans effet secondaire supplémentaire significatif, précise l’Institut dans un communiqué.

"Ce programme permet de réaliser la totalité du traitement de radiothérapie sur une semaine, depuis la consultation initiale de radiothérapie jusqu'à la consultation de fin de traitement le 5e jour", expliquait en 2021 dans un communiqué la Dr Sofia Rivera.

Le premier cancer féminin

Le cancer du sein est le premier chez la femme nettement devant le cancer colo rectale et celui du poumon. C’est aussi celui qui cause le plus grand nombre de décès, avec 14 % des décès féminins par cancer en 2018. Ce chiffre est ramené à 8 % sur l’ensemble des décès par cancer chez l’homme et la femme.

L’avancée de la recherche et les progrès faits en termes de prévention ont permis d’améliorer le taux de survie à cinq ans. Il est passé de 80 % pour les femmes diagnostiquées entre 1989 et 1993 à 87 % pour celles diagnostiquées entre 2010 et 2015.

L’évolution de l’intelligence artificielle dans le domaine médical devrait encore améliorer ces chiffres, ce qui est une très bonne nouvelle pour les femmes.

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