Bonne nouvelle pour les personnes matinales : vous seriez moins à risque de développer un cancer du sein que les oiseaux de nuit, selon une étude publiée dans le British Medical Journal. En effet, l’exposition tardive à la lumière pourrait bloquer l'approvisionnement en mélatonine, une hormone qui régule le sommeil et qui aurait un effet protecteur contre ce cancer.
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Cancer le plus fréquent chez la femme - mais qui peut aussi toucher les hommes - le cancer du sein a causé 12 000 décès dans l’hexagone en 2017. Cette même année, 60 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués en France.
Dans cette étude, les chercheurs de l’Université de Bristol ont souligné que travailler tard a été relié à plusieurs pathologies au cours des dernières années. L’Organisation mondiale de la santé a d’ailleurs classé le travail nocturne comme “potentiellement cancérogène pour l’Homme”. Cela pourrait être dû au fait qu’il perturbe notre horloge biologique et nous expose à la lumière pendant la nuit.
Mais on en sait moins sur l’impact des insomnies et troubles du sommeil sur notre santé, ni sur les conséquences d’être plutôt une personne “du matin” ou “du soir”. C’est pourquoi les scientifiques, dirigés par la Pr. Caroline Relton, ont examiné le lien entre l’heure du coucher et du réveil, et le risque de cancer du sein.
Se lever tôt, associé à un risque réduit de cancer
Les chercheurs ont examiné 180 216 femmes participant à l’étude britannique Biobank, et 228 951 patientes atteintes d’un cancer du sein. Ils se sont intéressés plus spécifiquement aux traits génétiques associés à l’insomnie, à la durée du sommeil et au fait que les sujets soient plutôt du matin ou du soir.
Résultat : les participantes qui ont déclaré préférer le matin étaient moins susceptibles de développer un cancer du sein. Ainsi, pour cent femmes, une de moins développera la maladie si elle se couche tôt et se lève tôt. En outre, celles qui ont affirmé dormir plus de sept à huit heures par nuit avaient aussi plus de risques d’avoir ce cancer.
Des conclusions relativement controversées
D’après les chercheurs, ces travaux “fournissent des preuves solides d’un effet causal du chronotype sur le risque de cancer du sein”. Une conclusion qui ne met pas d’accord tous les spécialistes. Le Dr. O’Neill, qui n’a pas participé à l’étude, souligne le pourcentage de risque extrêmement bas, qui selon lui, n’est pas significatif.
“Une différence de moins de 1 % correspond à un impact minime”, explique-t-il. “J’aurais tendance à interpréter l’inverse de leur communiqué de presse, à savoir que le fait d’avoir un chronotype du soir a très peu d’incidence sur le risque de cancer du sein”.
D’après le médecin, qui est responsable du groupe de recherche du Medical Research Council’s Laboratory of Molecular Biology, ces travaux ne montrent qu’une corrélation entre l’heure du coucher et le risque de cancer, et non un rapport de cause à effet.
Un avis partagé par le Dr. Chris Bunce, professeur de biologie translationnelle du cancer à l’Université de Birmingham. Selon lui, “il est dangereux de suggérer aux femmes, même involontairement, que changer leurs habitudes de sommeil modifiera considérablement leurs risques de cancer du sein”.
Un premier pas, qui doit conduire à de futures recherches
Des recherches supplémentaires semblent donc nécessaires, notamment pour expliquer pourquoi le risque était plus élevé chez les personnes qui dormaient plus longtemps la nuit. Il serait intéressant que les prochains travaux incluent des femmes de toutes ethnies confondues, et pas seulement d’ascendance européenne.
Les chercheurs ont tout de même déclaré que leurs résultats pourraient “ influencer les habitudes de sommeil de la population en général, afin d’améliorer sa santé”. Ils pourraient aussi ouvrir la voie à de futures recherches, afin d’explorer comment réduire les contraintes qui pèsent sur notre horloge biologique peuvent être réduites.
Larks, owls, and breast cancer, BMJ, 26 juin 2019.
Morning larks 'are less at risk of breast cancer': Scientists discover those who rise bright and early are less likely to develop the disease, Daily Mail, 26 juin 2019.
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