
Il est considéré comme le meilleur ami de l’homme. Et ces deux compagnons de vie inséparables partagent plus qu’une amitié, si l’on en croit une récente étude parue le jeudi 6 mars dans la revue Science. Des chercheurs britanniques viennent de découvrir que les golden retrievers sujets à l'obésité présentent des mutations génétiques en commun avec les humains.
Ces chiens n’ont pas été choisis au hasard : ils sont connus pour être particulièrement gourmands et sédentaires. Pour parvenir à leurs résultats, les scientifiques ont étudié 241 golden retrievers. Leur appétit et leur masse corporelle ont été notés.
En plus de ces deux données, les gènes de ces toutous amoureux de la nourriture ont été analysés. Les chercheurs ont découvert une modification sur un gène spécifique parmi ceux impliqués dans la tendance à l’obésité. Ils ont alors comparé ces résultats à une cohorte d’êtres humains obèses. Et verdict : le même gène a été retrouvé.
"Les chiens à faible risque avaient tendance à garder un poids de forme, indépendamment de ce qu'ils mangeaient et de leur niveau d'exercice physique", explique au média belge RTBF Eleanor Raffan, chercheuse au département de physiologie, développement et neurosciences de l'Université de Cambridge. "Mais chez les chiens à haut risque génétique, dont les maîtres étaient peu regardants sur l'alimentation et l'exercice, il était probable qu'ils soient en fort surpoids."
Le circuit de la régulation de la satiété
Le chercheur à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Xavier Prieur, explique quant à lui à France Info que ce gène est associé au circuit de régulation de la satiété et de la sensation de faim. "On s'aperçoit donc que les individus qui ont des mutations sur ce gène présentent une dérégulation de leur satiété. Ce qu'ils mangent ne va donc pas induire la même sensation de satiété que chez un individu qui n'aurait pas ces mutations", ajoute-t-il.
6 personnes sur 10 obèses en 2050
Cette découverte montre que le problème de cette maladie va au-delà de la simple volonté de maigrir. "L'attitude qui domine concernant l'obésité, c'est que les gens n'arrivent pas à contrôler ce qu'ils mangent, alors que nos données montrent que les individus à haut risque doivent faire plus d'efforts pour rester minces", explique Eleanor Raffan.
Cette étude permet d’améliorer la compréhension de cette maladie, qui représente un problème de santé publique majeur. Pour rappel, six personnes sur dix seront obèses en 2050.