doctor check up x-ray film of the brain by mri or ct scan brain at patient room hospital medical conceptImage d'illustrationIstock

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En 2022, les maladies cardio-neuro-vasculaires ont entraîné 1,2 million d'hospitalisations et 140 000 décès chez les adultes, soit plus d’un décès sur cinq. Dans une étude publiée le 14 février 2025 dans la revue scientifique The Lancet Diabetes & Endocrinology, des chercheurs ont mis en évidence de nouveaux avantages de la sotagliflozine, un médicament utilisé dans le diabète de type 2. Chez des patients atteints de cette maladie endocrinienne et de maladie rénale avec des facteurs de risque cardiovasculaire, ce traitement permet de réduire le risque d’infarctus du myocarde de 32 % et d’accidents vasculaires cérébraux de 34 %.

"Ces résultats démontrent un nouveau mécanisme d'action : le blocage combiné des récepteurs SGLT1 (présents dans les reins, l'intestin, le cœur et le cerveau) et SGLT2 (présents dans les reins) par la sotagliflozine pour réduire le risque de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral", explique le Dr Deepak L. Bhatt dans l'étude.

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont recruté 10 584 patients atteints d'insuffisance rénale chronique, de diabète de type 2 et présentant d'autres facteurs de risque cardiovasculaire. Une partie a reçu un placebo et le deuxième groupe, la sotagliflozine durant 16 mois en moyenne.

Résultat : les patients du groupe sotagliflozine ont présenté une réduction de 23 % du taux de crises cardiaques, d'accidents vasculaires cérébraux et de décès d'origine cardiovasculaire par rapport au groupe placebo.

"Les médecins disposent désormais d'une nouvelle option pour réduire le risque cardiovasculaire global, notamment l'insuffisance cardiaque, la progression de la maladie rénale, la crise cardiaque et l'accident vasculaire cérébral, chez les patients atteints d'insuffisance cardiaque, de diabète de type 2, d'insuffisance rénale chronique et d'autres facteurs de risque cardiovasculaire", ajoute le Dr Bhatt dans un communiqué. "Ce médicament a été approuvé par la FDA (agence de sécurité du médicament américaine) pour réduire le risque de décès d'origine cardiovasculaire, d'hospitalisations pour insuffisance cardiaque et de consultations urgentes pour insuffisance cardiaque chez les patients atteints de diabète de type 2, d'insuffisance rénale chronique et d'autres facteurs de risque cardiovasculaire. Ces nouvelles données importantes montrent qu'il réduit le risque de crise cardiaque et d'AVC, et nous pourrions ainsi assister à une utilisation plus répandue", conclut-il.

Des maladies cardiovasculaires en hausse en France

Le 4 mars dernier, Santé publique France alertait sur la hausse de trois maladies cardiovasculaires : les cardiopathies ischémiques, l’insuffisance cardiaque et les accidents vasculaires cérébraux. Ils constituent, par ailleurs, la première cause de mortalité cardio-neuro-vasculaire chez la femme, avec 18 000 décès par an.

"Malgré l'existence de traitements efficaces, la prise en charge reste insuffisante, avec des taux encore trop bas de patients bénéficiant d’une réadaptation cardiaque ou de traitements de prévention secondaire au long cours", alerte l'agence sanitaire dans un communiqué.

Le rapport pointe du doigt une dégradation de la santé cardiovasculaire des femmes, notamment en raison des comportements à risque pour la santé de plus en plus adoptés, tels que le tabagisme, l'alcool et la sédentarité. "Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité des femmes. En France, une femme décède toutes les 7 minutes d'une pathologie cardiovasculaire, soit 200 par jour. Pourtant, une prévention permet d'éviter à 8 femmes sur 10 d'entrer dans la maladie", explique Santé publique France.

Des facteurs métaboliques en hausse

Les facteurs de risque métaboliques occupent une place importante dans la survenue des maladies cardiovasculaires. "Près de 31 % des adultes souffrent d’hypertension artérielle, 23 % d’hypercholestérolémie, 17 % d’obésité et 7 % de diabète. L’insuffisance de diagnostic et de prise en charge de ces facteurs de risque métaboliques est alarmante : 45 % des hypertendus et 23 % des personnes atteintes d’un diabète de type 2 ignorent leur condition, ce qui retarde les interventions préventives et la prise en charge adaptée", souligne l'agence sanitaire. Ce nouveau traitement pourrait, à l'avenir, être une solution à ce fléau.