La course du cœur : après une transplantation du foie, Adeline ne s'arrête plus de courirCrédit : Adeline Billal
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Son métier, c’est de venir en aide aux populations. Mais en décembre 2017, c’est elle qui a été secourue. "Ça a commencé par un essoufflement. Quelques jours après, j’ai été transférée à l’hôpital de Marseille", se souvient Adeline Billal, sapeur-pompier volontaire de 32 ans à l’époque. Très vite, les choses s’accélèrent, les médecins s'inquiètent. Adeline fait une hépatite fulminante. Résultat : son foie ne fonctionne plus. "Les spécialistes m’ont dit qu’il me restait trois jours pour trouver un foie, sinon c’était terminé", se souvient-elle. Le compte à rebours commence, l’espoir est dur à garder, mais un miracle se produit : un organe compatible est trouvé. Aujourd’hui, cette combattante, amoureuse du sport, participe pour la deuxième fois à la Course du cœur pour transmettre un message : le don d'organes sauve des vies.

Rien ne laissait pourtant penser qu’une jeune femme si sportive, sans problème de santé, se retrouverait en quelques heures avec un foie en état de nécrose. "Au départ, mon médecin pensait à la grippe. Mais tout s’est très vite accéléré. Je n’ai pas eu le temps de comprendre ce qui se passait que je me suis retrouvée sur la liste d’attente nationale de don d’organes avec la mention urgence", raconte la jeune femme originaire des Alpes-de-Haute-Provence.

"Les 21 jours en réanimation sans pouvoir voir mon fils de 3 ans étaient éprouvant"

Cette expérience a profondément marqué cette jeune maman. "J’ai beaucoup souffert psychologiquement. Les 21 jours en réanimation sans pouvoir voir mon fils de 3 ans étaient éprouvants", témoigne Adeline. Les fêtes de fin d’année sont des moments de partage et de joie. Pour Adeline, cette période rimait avec douleurs, essoufflement et fatigue. "Après la réanimation, je suis restée un mois en service d’hospitalisation avec de nombreux traitements."

La pratique du sport pour parler du don d'organe

La greffe change une vie. Le quotidien doit s’adapter à ce nouvel organe. Et au départ, la cohabitation n’est pas toujours évidente. Mais Adeline ne se laisse pas abattre. "Cette épreuve me fait voir la vie différemment. Mes priorités ont changé et c’est une bonne chose", souligne-t-elle. Profiter de son enfant arrive en premier sur la liste des choses à faire, et le reste peut bien attendre.

Les Jeux mondiaux des transplantés de Perth

Mais il y a une activité qui reste vitale pour cette jeune maman : la pratique du sport. Bonne nouvelle, c’est ce qu’il y a de mieux pour son nouveau foie. "J’ai entendu parler des Jeux des transplantés et je me suis lancé un défi : y participer cinq ans après ma greffe." Lunettes de soleil et crème solaire dans la valise, Adeline s’envole pour Perth, en Australie en 2023, afin de participer à l’épreuve du triathlon et aux 5 km de course à pied. "Je suis revenue avec une médaille d’argent et une de bronze", sourit-elle.

Depuis, cette jeune femme pétillante, qui croque la vie à pleines dents, ne s’arrête plus de courir. L’été 2024, elle fait même partie des chanceux à porter la flamme olympique dans sa région natale. "L'année dernière, j’ai participé à ma première Course du cœur. C’est une course qui compte vingt équipes. De Paris à Bourg-Saint-Maurice, on parcourt 800 km en relais pendant quatre jours et quatre nuits." Elle devient aussi Marraine et ambassadrice de l'équipe "L'entente sportive Renault".

Une pénurie d’organes en France

Du 19 au 23 mars 2025, elle participera pour la deuxième fois à cette course symbolique avec un objectif : prendre du plaisir et faire parler du don d’organes.

L’action d’Adeline transmet plusieurs messages. Le premier : remercier la famille de son donneur. Le deuxième : montrer aux patients en attente de greffe, tout ce qu’il est possible de faire après l’intervention chirurgicale. Et le troisième : apporter de l’espoir aux personnes transplantées qui rencontrent des complications.

Mais ces différentes courses ont surtout pour but de sensibiliser à ce don unique. Aujourd’hui, en France, il y a une pénurie de greffons. Selon l'Agence de la biomédecine, au 1er janvier 2025, 22 585 patients étaient inscrits sur la liste nationale d'attente pour une greffe d'organe, dont 11 666 en liste d'attente active. "En 2024, 800 personnes sont décédées alors qu’elles étaient sur liste d’attente."

Sources

Interview avec Adeline