illustration 3d de l'anatomie des organes du corps humain (gros intestin et petit intestin)©iStockIstock

Ces médicaments pris sur le long terme à l’âge adulte pourraient avoir de graves conséquences. Des chercheurs en gastroentérologie de l’université médicale de Harvard (Etats-Unis) alertent sur la possibilité d’un lien entre une consommation prolongée d’antibiotiques et le cancer du côlon. Ils publient leur résultat dans le journal scientifique Gut.

Plus de polypes intestinaux après deux mois d’antibiotiques

Ces chercheurs ont épluché les données de santé de 16 600 infirmières participant à une vaste étude américaine appelée Nurses’ Health Study. Ils ont alors trouvé que les infirmières qui ont pris des antibiotiques pendant au moins deux mois après l’âge de 20 ans avaient plus de risque de souffrir de polypes intestinaux plusieurs décennies plus tard. Aussi appelés adénomes, les polypes sont de petites excroissances dans la muqueuse du côlon qui peuvent évoluer en tumeur.

Un effet des antibiotiques sur le microbiote intestinal

Mais, biologiquement, comment expliquer un tel lien ? "Les antibiotiques altèrent fondamentalement le microbiote intestinal, en freinant la diversité et le nombre de bactéries, et en réduisant leur résistance aux pathogènes", expliquent les auteurs dans leur étude. Ces chercheurs reconnaissent cependant qu’ils ne savent pas si ces polypes sont devenus cancéreux. Ils ajoutent que leur étude ne prouve pas formellement que les antibiotiques sont la cause directe des polypes, et que la bactérie pathogène initialement visée par ces médicaments pourrait aussi jouer un rôle dans le développement d’adénomes.

Néanmoins, ils soulignent que leurs résultats "suggèrent le besoin potentiel de limiter l’utilisation d’antibiotiques […] qui peuvent entraîner la formation de la tumeur".

Vidéo : Gastro-entérite : les vrais symptômes

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Partager :