Parmi leurs possibles effets secondaires, les antibiotiques peuvent provoquer des délires chez les personnes âgées. Des médecins de la Harvard Medical School, du Brigham and Women's Hospital (Boston) et de l'American Academy of Neurology affirment que cette classe de médicaments peut être liée à une perturbation grave dans le fonctionnement du cerveau appelée "délires", et d'autres problèmes similaires plus importants que ce qui était connu jusqu'ici.
Dans le vocabulaire médical, les délires traduisent une confusion mentale qui peut être accompagnée d'hallucinations et d'une forte agitation. "Les personnes qui souffrent de délires sont plus susceptibles de connaître d'autres complications, d'entrer dans une maison de soins après avoir été à l'hôpital et sont plus susceptibles de mourir que les personnes qui n'en développent pas", affirme dans l'étude le Dr Shamik Bhattacharyya de la Harvard Medical School. Pour en venir à cette conclusion, les chercheurs ont examiné tous les rapports scientifiques disponibles.
Les sulfamides et la pénicilline concernés
Sur sept décennies, ils ont trouvé les rapports de cas de 391 patients. Un total de 54 antibiotiques a été identifié, appartenant à 12 classes différentes. Les traitements en cause allaient des antibiotiques couramment utilisés comme les sulfamides et la ciprofloxacine aux antibiotiques intraveineux comme le céfépime et la pénicilline. Les patients avaient en commun dans 70% des cas de montrer des anomalies lors d'un EEG, un test qui détecte l'activité électrique dans le cerveau.
Dans 47% des cas, ils présentaient des idées délirantes et des hallucinations, 15% éprouvaient des contractions musculaires involontaires, 14% souffraient de convulsions et 5% ressentaient une perte de contrôle dans leurs mouvements. Les chercheurs ont identifié trois types de délires différents liés aux antibiotiques. Le premier se caractérise par des crises et se trouve associé à la pénicilline et aux céphalosporines, le second est marqué par des symptômes de psychose causés par la pénicilline, les sulfamides, les fluoroquinolones et les macrolides.
Ces deux types de délires présentent un début rapide des symptômes mais une fois que le traitement est interrompu, ces derniers disparaissent rapidement. Le troisième est caractérisé par des analyses anormales du cerveau, une mauvaise coordination musculaire et est associé au métronidazole. Les symptômes mettent des semaines à apparaître puis à disparaître. Les chercheurs estiment que plus de recherches sont nécessaires, mais soulignent l'importance de "reconnaître les différents modèles de toxicité pour favoriser un diagnostic plus rapide" lorsque ces effets secondaires se présentent.
Vidéo : Résistance aux antibiotiques : une maladie émergente
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.