Son AVC à 33 ans lui a Adobe Stock

On compte près de 140 000 personnes victimes d’un AVC chaque année en France. Margot Turcat a été l’une d’elles en 2018. Elle n’avait alors que 33 ans. À l’occasion de la journée mondiale de l’Accident Vasculaire Cérébrale ce 29 octobre, elle s’est confiée sur sa maladie et les séquelles qu’elle en a conservées dans un billet paru dans le Huffington Post.

AVC : "ce samedi-là, je me réveille avec une sensation de malaise"

En novembre 2018, Margot Turcat était professeur d’arts plastiques en collège, maman d’un petit garçon de 14 mois, sans aucun souci. Mais sa vie bascule le 17 novembre.

"Je me réveille avec une sensation de malaise : vertiges, maux de tête, mais je mets ça sur le compte d’une hypoglycémie, de la fatigue, du stress causé par mon travail et d’un post-partum difficile qui a duré un an.”, se rappelle la trentenaire.

La jeune femme qui n’a aucun facteur de risques - "pas de surpoids, pas d ’hypertension, pas de combinaison tabac et pilule, pas d’alcoolisme ni de toxicomanie…" - n'a pas identifié immédiatement les signes d'un AVC. Ainsi, elle a décidé d'aller se recoucher après le petit-déjeuner, espérant qu’un peu de repos supplémentaire arrangerait tout.

"Vingt minutes plus tard, ce malaise ne se dissipe pas et pire, il s’aggrave, mais pour ne pas affoler mon compagnon, je décide de prendre sur moi. Je sens petit à petit que je deviens incohérente et que je perds la faculté à m’exprimer", confie-t-elle. Ce n’est ainsi qu’après le départ de son conjoint au travail qu’elle réalise qu’il faut appeler les secours.

"Les secours sont longs, on ne me croit pas alors que je dis et martèle que j’ai tous les signes cliniques de l’AVC, mais grâce à mon père qui est arrivé le plus vite possible à la maison et qui a insisté lourdement, je suis évacuée au CHU de Bordeaux afin que je passe une IRM. Le verdict tombe, sans appel : AVC ischémique !”. Il s’agit d’un caillot qui bouche un vaisseau sanguin du cerveau, privant certaines zones d’oxygène et de nutriments.

AVC : "Tout ce temps perdu m’a fait perdre des millions de neurones"

Tous les professionnels de santé le disent. Face à une attaque cérébrale, chaque minute compte. C’est pourquoi il est recommandé de contacter le 15 dès la survenue des signes d’un accident vasculaire cérébral.

Margot Turcat regrette d’ailleurs sa prise en charge tardive. “Tout ce temps perdu m’a fait perdre des millions de neurones et a entraîné des séquelles qui sont toujours présentes aujourd’hui trois ans plus tard”, écrit-elle.

Son hospitalisation et les 5 mois passés en centre de rééducation ne lui ont, en effet, pas permis de retrouver l’ensemble de ses fonctions.

La trentenaire détaille dans son article “je suis devenue aphasique. Je souffre d’un trouble du langage avec perte de la grammaire et de la syntaxe, d’un trouble de la parole qui m’empêche d’articuler, de prononcer certains sons et a créé un bégaiement et pseudo-accent neurologique (on me croit désormais anglaise !). J’ai des difficultés à lire, à écrire, à comprendre certaines choses, je souffre de troubles cognitifs divers".

La jeune femme a dû réapprendre à marcher et à mobiliser son côté droit. Elle a aussi gardé des douleurs neuropathiques et une grande fatigue de son accident. “Comme huit personnes handicapées sur dix, mon handicap est invisible, personne ne peut deviner en me croisant dans la rue ce que je vis au quotidien”, déplore-t-elle.

Pendant son hospitalisation, les médecins ont découvert l’origine de son AVC : "une malformation cardiaque congénitale, que j’ignorais, appelée FOP pour “Foramen Ovale Perméable”: un trou dans le cœur gros comme une petite pièce de monnaie qui a permis à un caillot de remonter vers mon cerveau et de créer des dégâts", explique-t-elle.

Elle a depuis été opérée du cœur. "Grâce à cette chirurgie et un traitement à vie, je ne devrais plus jamais revivre d’accident vasculaire cérébral", précise-t-elle.

Les séquelles de l’AVC ont obligé la jeune femme à renoncer à son métier de professeur d’arts plastiques. Pour retrouver une activité professionnelle, elle tente d'être professeur correcteur au CNED (Centre National de l’Éducation à Distance). Par ailleurs, elle a retracé son histoire à travers des dessins publiés sur son compte Instagram ”@mon. petit. avc”, réunis depuis dans un livre paru aux éditions Larousse.

Sources

https://www.huffingtonpost.fr/entry/pour-une-jeune-femme-de-33-ans-faire-un-avc-etait-impensable-pourtant-cest-mon-histoire-blog_fr_617a6aefe4b03072d7005fd9

Compte Instagram @mon. petit. avc

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