AVC silencieux : les signes qui doivent alerterIstock
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L’AIT : un signe d’alerte

Un accident ischémique transitoire (AIT) se traduit par "un déficit neurologique focalisé d’origine ischémique dont les symptômes régressent rapidement", explique le Dr Ménage, neurologue.

Pour l’OMS : "Un AIT est la perte brutale d’une fonction cérébrale ou oculaire durant moins de 24 heures supposée due à une embolie ou à une thrombose vasculaire".

Ainsi, les AIT surviennent lors d’une baisse de la tension artérielle des artères du cerveau. La pression dans les vaisseaux sanguins devient insuffisante pour véhiculer le sang vers les neurones. L'oxygénation des ces derniers (cellules cérébrales) n’est alors plus assurée convenablement. On peut parler aussi de mini-AVC.

Pour le Dr Ménage, neurologue, effectivement, "il peut être annonciateur d’un AVC constitué et donc impose de bien décrire le déroulement des signes de l’AIT pour en rechercher la cause et prévenir la survenue d’un AVC qui est une urgence neurovasculaire".

Pour le Dr Leger, neurologue aux urgences cérébro-vasculaire à l’Hôpital de la Salpétrière (Paris), "l’AIT est un problème qui survient de façon très brève. Mais il est la plupart du temps le syndrome d’alerte de l’AVC".

Le problème des AIT c'est que ses symptômes apparaissent très brièvement. Ils peuvent être discrets et ne pas attirer l’attention de la personne. Il faut donc toujours en parler à son médecin.

Attention à la présence de troubles moteurs

La faiblesse et la perte de contrôle des muscles sont les troubles nerveux les plus répandus lors d’un AIT. "On peut observer des paralysies ou maladresse des membres supérieur et/ou inférieur droits. Mais aussi au niveau du visage", explique le Dr Ménage.

Si ces symptômes ne sont pas pris en compte rapidement, les complications peuvent devenir de véritables handicaps. Les patients pourront avoir des difficultés dans leur vie en société avec des problèmes de communication avec la famille ou les amis proches, les isolants de plus en plus.

Ces complications peuvent entrainer une dépression chez certaines personnes mais aussi des accidents. "Il peut arriver que certains patients ne s’aperçoivent pas des symptômes d’alerte et que par exemple lorsqu’ils prennent leur voiture, ils la cognent contre un côté, face à un mur ou un trottoir sans s’en rendre compte", explique le Dr Leger. Le patient "peut aussi changer de comportement en étant renfrogné... Mais l’entourage s’aperçoit rarement du problème à temps", ajoute-t-la spécialiste.

Des pertes de vision

En fonction de la zone atteinte au niveau du cerveau, les troubles de la vision peuvent varier chez les personnes touchées par un AIT. "Certaines perdent la moitié du champ visuel (hémianopsie), la vision complète d’un œil (amaurose) ou voient double (diplopie)", rapporte le Dr Ménage. Ces troubles peuvent être passagers et ne durer que quelques secondes. "La perte de vision dénote vraiment l’apparition d’une véritable souffrance vasculaire cérébrale", ajoute notre neurologue Dr Leger.

L’Inserm tient à alerter les personnes sur les symptômes de ces AVC très peu connus. "Compte tenu de l’urgence médicale que constitue un AVC, il est très important d’en connaître les symptômes. Ceux-ci sont extrêmement divers car ils dépendent de la localisation exacte de la lésion, chaque partie du cerveau étant spécialisée dans des tâches particulières (mouvement, sensibilité, vision, langage…)."

Des troubles sensitifs

Les complications des AIT entraînent des troubles de la déglutition, des pertes de sensibilité des membres, et en simultané des problèmes cardiovasculaires. Pour le Pr Professeur Vincent Larrue, neurologue et spécialiste en neurologie cognitive au CHU de Toulouse "des mesures préventives spécifiques permettent d’éviter la plupart des complications extra-cérébrales".

Selon lui, les complications provoqueraient :

  • Des infections : broncho-pulmonaire, urinaire, cutanée, septicémie ;
  • Des escarres ;
  • Des phlébites, embolie pulmonaire ;
  • Des problèmes cardiaques : trouble du rythme, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque ; des crises d’épilepsie...

Un trouble du langage

L’aphasie est un trouble du langage qui résulte d’une lésion cérébrale. Cette pathologie se traduit par une perte de la parole partielle et/ou totale pouvant entraîner d’autres troubles associés comme des difficultés à écrire, à lire ou à comprendre les personnes qui parlent avec le patient.

La maladie se développe en trois phases : phase aiguë (refus d’accepter les troubles, réactions imprévisibles), phase post-aiguë (prise de conscience, volonté de guérir ou dépression) et phase chronique (maladie intégrée dans la vie quotidienne).

Selon une étude de la revue médicale The Lancet, pour la première fois une rééducation intensive d’une aphasie chronique post AVC améliorerait la communication verbale par rapport à une rééducation classique. D'où l’intérêt d’une rééducation orthophonique à plus de 1 an d’un AVC.

Sources

Remerciements aux Dr Pascal Ménage et Anne Leger, neurologues

Accident vasculaire cérébral (AVC), La première cause de handicap acquis de l’adulte, Inserm

AVC, OMS

Intensive speech and language therapy in patients with chronic aphasia after stroke: a randomised, open-label, blinded-endpoint, controlled trial in a health-care setting, The Lancet

LES ACCIDENTS VASCULAIRES CEREBRAUX, Professeur Vincent Larrue 2008-2009

Qu'est-ce qu'un accident vasculaire cérébral (AVC) ?, Fédération française de nuerologie

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