Les espaces verts, un rempart aux maladies mentales et physiquesImage d'illustrationIstock

En cette mi-janvier, la pluie fine tombe abondamment, se heurtant sur les feuilles des arbres. Il en résulte un bruit de fond, celui de la nature en pleine hibernation. Une pause agréable dans une société toujours plus rapide, bien trop éloignée de mère nature. Pourtant de nombreuses études ont démontré un lien étroit entre celle-ci et la santé humaine.

En 2021, Cecil Konijnendijk, chercheur néerlandais en foresterie urbaine, a émis la règle des "3-30-300" pour une bonne santé mentale : pouvoir voir au moins 3 arbres depuis son domicile, son travail ou son école ; bénéficier d’au moins 30 % de surface arborée dans son environnement immédiat ; et ne pas habiter à plus de 300 m d’un espace vert accessible. Une théorie confirmée par une équipe de recherche espagnole dans une étude publiée en 2022 dans la revue ScienceDirect.

Après avoir interrogé plus de 3 000 personnes vivant à Barcelone, les chercheurs de l’Institut pour la santé globale de la ville espagnole ont constaté que les individus vivant au plus près d'espaces verts sont aussi ceux dont la santé mentale est la moins impactée. Mais, selon les scientifiques, seuls 5 % des Barcelonais remplissent correctement les conditions de cette règle.

Les espaces verts, les clés du bien-être

"Il est urgent d'offrir aux citoyens davantage d'espaces verts. Planter plus d'arbres améliorerait non seulement la santé des citoyens, mais réduirait également les effets d'îlot de chaleur et contribuerait à la capture du carbone. Toute initiative qui conduit à une ville plus verte sera un pas en avant", souligne Mark Nieuwenhuijsen, auteur principal de l'étude.

Des résultats confirmés par Santé publique France dans une enquête publiée le 5 décembre dernier et menée pendant trois ans dans différentes métropoles françaises. L’agence a évalué les effets concrets de cinq déterminants : les espaces verts, les mobilités actives, la pollution de l’air, le bruit et la chaleur.

Les trois villes sélectionnées sont Montpellier, Lille et Rouen. "Il s’agit dans les trois cas de centres urbains très denses avec des zones périurbaines", souligne au Monde Mathilde Pascal, chargée de projet scientifique à la direction santé-environnement-travail de Santé publique France.

Comme pour l'étude espagnole, celle-ci conclut qu’atteindre un niveau de végétation élevé en prenant en compte la densité de population permet de réduire de 3 % à 7 % la mortalité annuelle de la population. Au total, près de 115 décès seraient évités chaque année à Montpellier, 300 décès à Rouen et 360 à Lille. Ce résultat prend en compte toutes sortes de végétation : étangs, lacs, arbres, ruisseaux, sur des terrains privés ou publics.

Mais, comme le montrent les scientifiques de Barcelone, de nombreux Français n'ont pas la possibilité de vivre proche de ces poumons naturels. En attendant que les politiques d’aménagement du territoire prennent en compte cette dimension, les sorties dans les parcs, en forêt ou tout autre coin de nature sont des solutions pour se vider l’esprit. "J'attends toujours le week-end avec impatience pour pouvoir m'isoler avec mon chien", témoigne Gabrielle, habitante dans la capitale.

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