10 % de la population française serait concernée par une perte auditive. Les plus de 50 ans sont en première ligne et le Ministère de la Santé estime qu’un Français sur trois sera touché en 2050, en raison du vieillissement de la population mais aussi des presbyacousies précoces, plus courantes aujourd’hui. Le problème ? Selon les mêmes chiffres officiels, seulement 17% des personnes qui présentent une perte d’audition sont appareillées. Dans la plupart des cas, car elles ne se font pas dépister.
Le dépistage, encore à la traîne
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) recommande un dépistage systématique dès 60 ans mais il est opportun de consulter dès les premiers signes d’alerte. Malheureusement beaucoup de personnes tardent à se faire tester (l’examen de référence est l’audiogramme) car la baisse auditive est généralement progressive, elle s’installe sans que l’on s’en rende compte.
C’est souvent l’entourage qui alerte, quand la baisse de l’audition gêne le quotidien.
C’est d’autant plus ennuyeux que l’adaptation aux appareillages est facilitée quand la baisse auditive est plus récente, les risques d’abandon sont beaucoup moins importants.
Si vous avez un doute et/ou que vous avez l’impression de moins bien entendre, faites notre test, validé par la communauté médicale et utilisé par les professionnels.
100% Santé, un dispositif qui permet un appareillage sans reste à charge
Le prix des appareils a longtemps, il est vrai, été un frein. Peu ou mal remboursés et onéreux, les dispositifs d’écoute n’étaient pas accessibles à tous. Depuis 2021, les choses ont changé avec l’instauration du 100% Santé. Ce dispositif permet à tous ceux qui sont touchés par la perte auditive d’accéder à un appareillage discret et de qualité, et sans aucun reste à charge.
Sur le papier, on ne peut qu’applaudir la mesure. Malheureusement, qui dit remboursement intégral dit manne financière. Et les escrocs profitent de ce système pour frauder le système ou essayer de vous arnaquer.
Arnaques aux aides auditives : en augmentation ces derniers mois
Fin 2023, le quotidien Le Parisien relevait que la “fraude pourrait coûter plusieurs dizaines de millions d’euros par an aux caisses de la Sécu.”
Pour les patients, c’est la double peine: non seulement ils peuvent se faire escroquer (on leur vend des appareillages qui n’entrent pas dans le cadre du dispositif, ils en sont donc de leur poche) mais ils ne sont pas équipés correctement (une seule oreille par exemple !). Mieux vaut donc rester prudent et prendre connaissance des recommandations de l’Assurance maladie pour éviter les arnaques.
Voici 7 conseils pour éviter de se faire avoir.
Passez obligatoirement par votre médecin traitant ou un médecin ORL pour la prescription
“Certains centres auditifs invitent des assurés à se mettre en relation avec leur médecin pour obtenir une prescription ou les informent qu’ils vont solliciter directement pour eux leur médecin. Cette pratique n’est pas autorisée,” alerte l’Assurance maladie. Votre appareillage auditif doit impérativement être prescrit par un médecin ORL ou votre médecin généraliste s’il dispose de l’équipement pour vous faire un audiogramme (examen qui vérifie votre audition).
Ne jamais prendre un rendez-vous à domicile pour un dépistage gratuit
“L’exercice itinérant est interdit, indique l’Assurance maladie. Une société d’audioprothèse ne peut pas venir effectuer à domicile un dépistage et proposer des appareils auditifs. Il faut se rendre directement dans un centre auditif proche de chez soi.”
Ne pas laisser sa carte Vitale à un démarcheur à domicile ou dans le centre auditif
Vous devez systématiquement récupérer votre carte Vitale à la fin de chaque consultation ou soins.
Ne rien signer de définitif avant trente jours !
“L’achat de l’appareillage auditif n’intervient qu’à l’issue des 30 jours (d’essai, NDLR), après que l’audioprothésiste a vérifié que l’appareil est adapté aux besoins du patient”, précise l’Assurance maladie. Votre audioprothésiste doit, dans ce laps de temps, s’assurer des bons réglages et de votre bonne adaptation aux appareils.
Consulter régulièrement ses relevés de remboursements
Directement sur votre compte ameli (ou sur votre relevé papier reçu par voie postale). Vérifiez que les remboursements correspondent à ce que vous a été prescrit.
Ne jamais communiquer de données personnelles
Vous pouvez être confronté à du démarchage téléphonique (appel de prétendus conseillers ou SMS) soit pour vous pousser à vous équiper, soit pour essayer de récupérer vos données sensibles. Ne transmettez jamais votre numéro de sécurité sociale ou vos coordonnées bancaires en réponse à une demande par SMS, mail ou par téléphone, y compris à une personne qui se fait passer pour un agent.
Faire un signalement à sa CPAM ou à sa complémentaire santé
Si vous avez le moindre doute sur des soins non effectués ou un usage détourné de votre carte vitale, rapprochez-vous de votre Caisse d’assurance maladie ou votre mutuelle (par téléphone, mail, en centre d’accueil ou directement sur le site).
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