Sexe anal : des médecins alertent sur les risques pour les femmesIstock

Les relations sexuelles anales sont de plus en plus courantes au sein des couples hétérosexuels. "En Grande-Bretagne, la National Survey of Sexual Attitudes and Lifestyle montre que la participation à des rapports anaux hétérosexuels chez les 16 à 24 ans est passée de 12,5 % à 28,5 % au cours des dernières décennies. Des tendances similaires sont observées aux États-Unis, où 30 à 44 % des hommes et des femmes déclarent avoir eu des rapports anaux", exposent les deux chirurgiennes, Tabitha Gana et Lesley Hunt, dans une étude publiée dans la revue The British Medical Journal.

En France, la proportion de femmes ayant déjà pratiqué le sexe anal est passée de 37 % en 2006 à 51 % en 2021, comme le rapporte une étude de l’IFOP publiée en 2021. Selon les chirurgiennes, "dans la culture populaire, le sexe anal n’est plus seulement lié au milieu de la pornographie, mais a fait son entrée dans les médias plus traditionnels", tout en citant pour exemple des séries télévisées telles que Sex and the City ou encore Fleabag.

Une pratique sexuelle risquée

D’après les deux spécialistes, les rapports sexuels anaux sont considérés comme un comportement sexuel à risque en raison de leur association avec l’alcool, la consommation de drogues et les partenaires sexuels multiples. Mais ils sont également liés à des problèmes de santé spécifiques. En effet, la pratique du sexe anal augmente le risque de maladies sexuellement transmissibles (MST) et de tumeurs cancéreuses de l’anus.

Des taux accrus d’incontinence fécale et de lésions du sphincter anal ont été signalés chez les femmes qui ont des rapports sexuels anaux. "La douleur et les saignements que les femmes signalent après un rapport anal sont révélateurs d’un traumatisme, et les risques peuvent être plus élevés si le rapport anal est contraint", découvre t-on dans un communiqué.

Les femmes qui s’engagent dans cette pratique courraient ainsi plus de risques que les hommes. Par exemple, elles "ont plus de risques de souffrir d’incontinence anale que les hommes du fait d’une anatomie différente ainsi que des effets des hormones, des grossesses et des accouchements sur leur plancher pelvien", précisent Tabitha Gana et Lesley Hunt.

C’est pour toutes ces raisons que les deux chirurgiennes souhaitent que le corps médical "accepte que la pratique du sexe anal chez les jeunes femmes soit en pleine évolution et doit offrir une écoute sans jugement afin que toutes les femmes disposent des éléments nécessaires pour faire un choix éclairé quant à leur sexualité".

Sources

https://www.bmj.com/company/newsroom/doctors-reluctance-to-discuss-anal-sex-is-letting-down-young-women/

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29169520/

https://www.bmj.com/content/378/bmj.o1975

https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2021/09/Rapport_TPC_2021.08.31-Volet-1.pdf

mots-clés : sexe, sexe anal, mst
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